Fred Testot prend toute sa dimension dans Un singe en hiver

Photo Céline-Nieszawer

C’est l’un des spectacles de cette saison le plus attendu: le remake sur scène du film d’Henri Verneuil, Un singe en hiver avec Eddy Mitchell et Fred Testot, reprenant les rôles de Gabin et Belmondo. Le spectacle est assez plaisant, pas toujours très nerveux, mais permet à Fred Testot de passer un cap.

Une pincée de Blondin, une pincée d’Audiard, l’adaptation de Stéphan Wojtowicz est plus proche du roman que du scénario du film. On retrouve tout le sel et le piment des répliques qui sonnent beaucoup mieux dans la bouche de Fred Testot que dans celle d’Eddy Mitchell. Fred Testot est lumineux, Eddy Mitchell est moins flamboyant, sa voix est blanche, et on ne sent pas vraiment de flamme dans son jeu. Tandis que Fred Testot s’en donne à cœur joie. Il a le sang chaud. Il danse allègrement avec sa veste en se prenant pour un torero. Et même sans voitures, on sent bien les phares raser son corps.

Lorsque Fouquet et Quentin partent en goguette pour leur nuit d’ivresse, on n’est pas vraiment transporté par leur voyage aux confins du Yang-Tsé-Kiang. Et lorsqu’ils tirent le fameux feux d’artifice dans les rues de Tigreville, le mur de fond s’illumine de mille feux. L’effet est assez joli. Mais sur scène cela ne s’embrase pas pour autant. En fait il manque cruellement de rythme dans le spectacle. C’est un peu tempéré par l’ardeur de Fred Testot qui prend ici une vrai dimension. Il trouve un rôle qui va lui permettre de passer un cap.

Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr

Un singe en hiver

Avec Eddy Mitchell
Fred Testot
Evelyne Dandry
Gérard Loussine
Chloé Simoneau
Stéphan Wojtowicz

Mise en scène Stéphane Hillel

D’après le film réalisé par Henri Verneuil

Dialogué par Michel Audiard

Tiré du roman d’Antoine Blondin

Adaptation théâtrale de Stéphan Wojtowicz

Théâtre de Paris

Du mardi au samedi à 20h30

Samedi à 17h