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La Truelle de Fabrice Melquiot, quand le ciment ne prend pas

Décevant, Ivry, Les critiques, Sète, Théâtre

François Nadin dans La Truelle photo Martin Dutasta

Seul en scène mêlant histoire familiale et tentative de saisie de la réalité mafieuse en Italie, La Truelle écrit et mis en scène par Fabrice Melquiot se disperse et perd le spectateur. Une pérégrination dans le sud de l’Italie à la Nani Moretti qui s’articule difficilement à la dimension documentaire du sujet.

Camorra napolitaine, Cosa nostra sicilienne, ndraghetta calabraise, quelque nom qu’ils portent, les réseaux mafieux italiens nous ont été rendus familiers, autant par les films et séries qui leur ont été consacrés que par le récit médiatique de leurs exactions et de leurs procès. Dans le cadre d’un temps fort consacré cette année à la Sicile, le Théâtre Molière de Sète, Scène Nationale de l’archipel de Thau, présentait la création de Fabrice Melquiot, à l’écriture comme à la mise en scène de La Truelle, seul en scène interprété par François Nadin et largement consacré à l’histoire de la mafia.

Né à Modane, tout près de l’Italie, d’une mère calabraise, l’auteur a connu une enfance peuplée de longs voyages dans le sud de la botte, lors desquels il rendait visite à sa famille maternelle. Premiers contacts avec la présence, dans l’ombre, des réseaux mafieux qui imposent entre autre un racket aux populations. Car, si la mafia possède dans ses évocations cinématographiques et télévisuelles un fort pouvoir de séduction – rivalités et règlements de comptes en mode western – , ce pittoresque italien largement exploité par le secteur audiovisuel s’avère finalement, au quotidien, tout aussi « dégueulasse » que les pâtes préparées sur scène François Nadin.

Entre une table surmontée d’un réchaud, une autre qui lui serte de bureau avec machine à écrire et une troisième où trône un rétro-projecteur, dans un bric à brac savamment désorganisé, tirant vers le passé et la salle de classe avec son tableau en ardoise et une grande carte géographique de l’Italie, le comédien raconte à la fois l’enfance et la famille de l’auteur et tente de dessiner les contours des actions mafieuses et de leur histoire. En caleçon, chaussettes et marcel pour commencer, il change de tenue comme de point de vue, passant par exemple de l’habit noir de la grand-mère au costume soigné du mafieux italien.

L’articulation entre le versant autobiographique et le récit documenté des exactions criminelles cherche à pénétrer la réalité de l’emprise de la Mafia au-delà du décorum folklorique, tout en suivant le fil chronologique d’une vie. Évoquant un modèle pour sa création, Fabrice Melquiot se réfère aux pérégrinations en Vespa du Nani Moretti de Journal intime. Son récit sinue effectivement. Mais à force de balades, entre évocations familiales et égrenage d’informations plus documentaires, son texte semble parfois virer au name dropping des victimes de la Mafia, à l’accumulation de références disparates, et perd le spectateur en route. De même, sur scène, François Nadin, à force de passer d’un costume et d’un atelier à l’autre – du micro au rétroprojecteur, des pâtes au tableau – paraît tourner en rond dans une histoire qui s’éparpille et dont le propos semble trop ténu pour tenir la longueur. Si dans sa dernière ligne droite, le spectacle retrouve une certaine clarté en exploitant la puissance métaphorique de son incongru objet-titre, la truelle, il laisse cependant dans l’ensemble l’impression de s’être trompé de chemin.

Eric Demey – www.sceneweb.fr

La Truelle
Texte, mise en scène et scénographie : Fabrice Melquiot
Avec : François Nadin
Collaboration artistique : Camille Dubois
Scénographie : Raymond Sarti
Création sonore : Martin Dutasta
Création costumes : Sabine Siegwalt
Construction décor : Emmanuelle Debeusscher
Régie générale, lumères et plateau : Leslie Sévenier ou Makhlouf Ouahrani
Régie son et plateau : Alexis Surjous ou Félix Gensollen

Spectacle proposé en version LSF
Comédien : Carlos Carreras

Créé le 15 novembre 2022 au Piano Tiroir de Balaruc-les-Bains / Théâtre Molière – Sète, scène nationale archipel de Thau
Coproduction : Cosmogama ; Théâtre Molière – Sète, scène nationale archipel de Thau ; Théâtre de Villefranche ; Espace des Arts, Scène nationale Chalon-sur-Saône ; Espace Jean Legendre, Théâtre de Compiègne ; Théâtre des Quartiers d’Ivry – CDN du Val-de-Marne ; MC2 : Maison de la culture de Grenoble ; Les Scènes du Jura, scène nationale
Production déléguée : Théâtre Molière – Sète, scène nationale archipel de Thau
Soutien : Le Piano Tiroir ; Ville de Balaruc-les-Bains
Ce texte est lauréat de l’Aide à la création de textes dramatiques – ARTCENA
Fabrice Melquiot est représenté par L’ARCHE – agence théâtrale. www.archeediteur.com

En partenariat avec les villes de Balaruc-les-Bains, Loupian, Sète.

Production déléguée TMS

Durée 1h20

Balaruc-les-Bains
Le Piano Tiroir
mardi 15 novembre 2022, 20:30

Loupian
Centre Culturel Nelson Mandela
jeudi 17 novembre 2022, 20:30

Sète
La Passerelle
vendredi 18 novembre 2022, 20:30
samedi 19 novembre 2022, 18:00

L’escale à Tournefeuille
le 30 novembre 2022

Villefranche sur Saône et alentours
du 7 au 9 décembre 2022

Théâtre Alambic à Martigny (Suisse)
26 janvier 2023

Théâtre des Osses à Fribourg (Suisse)
du 2 au 12 février 2023

Théâtre des Quartiers d’Ivry
du 29 mars au 2 avril

20 novembre 2022/par Eric Demey
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