Trois lieux, le Théâtre Paul Éluard, scène conventionnée de Bezons, les deux théâtres de L’apostrophe scène nationale de Cergy-Pontoise et du Val d’Oise et la Ville de Gonesse s’investissent depuis 10 ans pour accueillir cette programmation du 7 janvier au 17 février 2014.
Avec une douzaine de spectacles dont plusieurs créations, il émane de cette 10è édition un goût venu d’ailleurs. La fantaisie circule autour de différents projets atypiques.
En ouverture, puissance du geste. Le magistral Umwelt, de la chorégraphe Maguy Marin, scelle une fascinante partition rythmique entre corps et jeux de miroir. Autres chasseurs de gestes et d’images, Nicole Mossoux et Patrick Bonté brouillent les pistes dans Histoire de l’imposture, une pièce en mouvement, entre fiction et réalité.
Côté théâtre, la proposition éruptive des Chiens Navarre déjoue les codes du spectacle dans Quand je pense qu’on va vieillir ensemble tandis que l’équipage hétéroclite de Philippe Quesne met en scène avec humour les arts dans son salon. Chez Laurent Gutmann, Le Petit Poucet fait des siennes, il grandit et vit comme aujourd’hui. Les sentiments de l’enfance tissent le sujet délicat de la différence dans Quand j’avais 5 ans, je m’ai tué d’Howard Buten.
Versant musique, Fabien Tehericsen s’empare à sa façon des partitions d’un maître pour son Roll over Beethoven, tandis qu’Alain Moget fait son cinéma en musique en composant pour un film culte, L’aurore de Murnau, et que Marcel Blondeau, entre bricolage et nouvelles technologies, détourne images et objets jusqu’au fantastique avec Cockpit cuisine. Quant à Jay Bernfeld et Véronique Samakh, ils nous invitent à la gourmandise. Dans leur marmite musicale mijote un opéra festif et culinaire à déguster sans modération, Complètement toqué.
Des arts de la piste surgissent d’autres personnages. Raphaëlle Boitel, nous offre un voyage mental impensable dans L’oublié(e), une culbute dans l’univers du cirque et l’imaginaire des corps. Autre réjouissante figure de scène, le personnage inventé par Jeanne Mordoj. Son clown inclassable développe une bien curieuse passion dans Éloge du poil.
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