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Faut-il avoir pitié de George Dandin ?

À la une, Caen, Histoire

Dandin dans la mise en scène de Jean-Pierre Vincent photo Pascal Victor ArtComPress

George Dandin fait partie de ces pièces de Molière qui sont régulièrement montées dans tout l’Hexagone. Dernière en date, celle de Jean-Pierre Vincent avec la troupe du Préau – Centre Dramatique National de Normandie, dont la tournée se poursuit à l’automne, et notamment à la MC93 de Bobigny à partir du 26 septembre 2018.

Presque factuellement, l’histoire de George Dandin est la suivante : un riche bourgeois, à qui il ne manque que la noblesse, arrange un mariage avec la fille d’une famille désargentée de haut rang. Mais l’épousée refuse de sacrifier ses sentiments sur l’autel de la bienséance et elle trompe allègrement Dandin à son nez et à sa barbe. Pourtant, personne ne le croit, il n’a aucune preuve à apporter si ce n’est son propre témoignage et il est même contraint de s’excuser. L’homme ainsi poussé au désespoir donne une fin qui peut être grotesque ou fort sombre, c’est selon le metteur en scène.

Cette pièce en trois actes est jouée une unique fois à Versailles en juillet 1668 à l’occasion du « Grand Divertissement royal ». Alors montée comme une comédie-ballet, Lully se charge de composer la musique comme il le fera encore, notamment pour Le Bourgeois gentilhomme deux ans plus tard. Le public parisien découvre Dandin la même année, mais sans la musique, sur la scène du Théâtre du Palais-Royal, alors occupé par la troupe de Molière. Ce dernier occupe lui-même le rôle-titre.

George Dandin dans la mise en scène d’Hervé Pierre (photo : Christophe Raynaud de Lage)

Michel Galabru dans George Dandin

Après cette première représentation, Georges Dandin est joué 1 ou 2 fois par an à la Comédie-Française avec des pics montant à 4 représentations certaines années à la fin du XVIIe siècle et jusqu’à 6 représentations au milieu du XVIIIe siècle. Entre 1779 et la période révolutionnaire, Dandin est oublié. Il refait son apparition sur les planches sporadiquement tout au long du XIXe siècle notamment aux débuts de la Troisième République.

Le XXe siècle consacre ce mari trompé. Charles Dullin met en scène George Dandin en 1937, Roger Planchon en donne une lecture particulièrement sociale à Villeurbanne en 1958 – c’est alors son premier Molière –, Jacques Lassalle s’y attaque au début des années 1990. De nos jours, le mari trompé trouve sa place chaque saison à Paris et en région, de Matthieu Penchinat à Anne-Marie Lazarini, sans oublier Hervé Pierre à la Comédie-Française, c’est un classique du genre. A la seule Comédie-Française, le visage de Dandin a été celui de Michel Galabru, Robert Hirsch et Jérôme Pouly.

Alors que faire d’une pièce tant exploitée ? Hervé Pierre voyait dans cette comédie un « contraste entre l’utopie et la force des réalités sociales », comme dans de nombreuses mises en scène, on avait alors pitié de ce Dandin joué par les puissants. Jean-Pierre Vincent y voit un texte où « tout le monde en prend pour son grade et c’est pour cela qu’on [le] joue encore ». Il veut aller contre les mises en scène qui « s’apitoient sur le sort du pauvre Dandin » et fait de l’homme un « fou de parvenu abattu en plein vol ». Nouvelle lecture pour souligner, encore une fois, George Dandin comme un drame social percutant.

Hadrien Volle – www.sceneweb.fr

13 août 2018/par Hadrien Volle
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1 réponse
  1. Hubert
    Hubert dit :
    12 février 2018 à 12 h 27 min

    Puisqu’on fait ici un peu d’histoire, un mot supplémentaire sur la mise en scène de Jean-Paul Roussillon à la Comédie-Française dans les années 1970, qui avait beaucoup marqué par sa noirceur et sa violence. Catherine Hiégel affrontait Robert Hirsch avec une agressivité confondante, et ses parents, Denise Gence et Michel Etcheverry, avaient des allures fantômatiques proches du film d’épouvante.

    Répondre

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