Inspiré par l’un de ses professeurs de la faculté de médecine qui déclarait : « Les malades guérissent malgré le médecin », António Lobo Antunes s’est convaincu qu’il en était de même avec ses livres : « C’est le livre qui m’emmène là où il a décidé d’aller ». Ainsi de Fado Alexandrino 1, où s’entremêlent les voix de quatre vétérans des guerres coloniales conduites en Afrique pendant la dictature : quatre spectres vivants convoqués à un banquet propice à des remémorations remuées sous la vase… Aux souvenirs qui brûlent la langue de ces hommes autant qu’ils fouettent la tête du lecteur comme sous l’effet d’une rasade d’aguardente (eau de vie), l’auteur inflige un raz-de-marée verbal où les glissements entre espace et temps accréditent l’idée selon laquelle – sans doute est-ce le médecin qui parle –, il vaut mieux entrer dans cette œuvre « comme quand on tombe malade ». Ainsi Georges Lavaudant et Nicolas Bigards ont-ils jugé qu’à deux, leur tandem ne serait pas de trop pour tenir la bride à semblable polyphonie.
FADO ALEXANDRINO
De António Lobo Antunes
traduction Geneviève Leibrich et Pierre Léglise-Costa
mise en scène Georges Lavaudant, Nicolas Bigards
avec Hervé Briaux, Luc-Antoire Diquéro, Jean-François Perrier, Ami Flammer
Adaptation Stéphanie Cléau et Nicolas Bigards
Scénographie Chantal de La Coste dramaturgie Pauline Thimonnier
Assistante à la mise en scène Christelle Carlier
Lumières Pierre Setbon Son Etienne Dusard
Coproduction MC93 Maison de la culture de la Seine-Saint-Denis, LG Théâtre
Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National
Editions Métailié
du 11 au 22 mars 2011
salle Christian Bourgois
à 19 h en semaine, 20h30 le samedi et 15 h 30 le dimanche, relâche mercredi et jeudi
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