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A chacun son monde, « et puis j’m’en fous… »

Agenda, Coup de coeur, Les critiques, Paris, Théâtre
Photos Giovanni Cittadini Cesi

Photos Giovanni Cittadini Cesi

Lorsqu’il était enfant en Savoie, Olivier Sferlazza rêvait peut-être de se réincarner en Titi, le personnage de dessin animé. Aujourd’hui à l’âge adulte, il peut se permettre cette fantaisie et endosser le costume du petit canari jaune. C’est l’un des surprises de son spectacle, dont l’on comprend qu’il doit bien y avoir un peu de vécu. Sa complice Laura Scozzi avec qui il travaille depuis plus de vingt ans dit de lui : « dès son plus jeune âge tout lui réussit : la solitude, la disgrâce, le malheur ». Il y a un peu de tout cela dans « Et puis j’m’en fous… ». L’histoire d’un enfant dyslexique, peureux, pas très ouvert, qui s’entraine dans sa chambre à affronter le monde extérieur et se bat contre son ombre. Un enfant incompris qui se réfugie dans les pages du dictionnaire et apprend de nouveaux mots tous les jours. Un enfant un peu surdoué tout de même, qui manie avec facilité le calcul mental tandis que sa maitresse n’en a que faire et lui demande de détailler au tableau une multiplication dans les règles de l’art (l’un des scènes les plus drôles du spectacle). Incapable de communiquer avec l’extérieur, il s’efforce de se mettre en condition. On lui demande d’aller chercher des pastilles d’anis à la pharmacie, le gamin répète la scène des dizaines de fois, pour finalement demander au pharmacien des pastilles d’anus !

Giovanni Cittadini Cesi 1Pendant une heure et dix minutes, Olivier Sferlazza laboure la scène au propre comme au figuré, le sol est maculé d’un gazon défraichi et terreux, dont plus un seul brin d’herbe n’est visible. Il raconte l’histoire de cet enfant qui adulte deviendra schizophrène. Un personnage d’une grande richesse intérieure, dont la difficulté de communiquer le contrait à se replier sur lui-même. Entouré de sa mère et de son grand-père, l’enfant se joue des réflexions des adultes. Sa mère prétend connaître toute l’histoire de l’art parce qu’elle a lu un livre de 58 pages de la préhistoire à nos jours, mais lorsqu’elle arrive au chapitre du 20ème siècle et découvre Picasso, elle est prise d’une envie de consommer des pâtisseries. Et le grand-père de lancer une phrase éclatante : « Vaut mieux un âne vivant qu’un scientifique mort ». Le personnage incarné par Olivier Sferlazza refuse ce monde là et construit le sien. Il finira presque nu dans ce carré de terre comme pour précipiter sa mort. « Si tu veux laisser une trace après ta mort, t’as qu’a avoir des dettes », lance le personnage au décès de son grand-père. Car il sait bien que lui ne laissera aucune trace, il est dans sa logique, qui n’est pas celle du plus grand nombre. Mais il s’en fout !

Olivier Sferlazza est ébouriffant de maitrise dans une mise en espace raffinée de Laura Scozzi, aux éclairages travaillés et soignés. Ce spectacle créé à Angoulême en 2006 est une vraie révélation.

Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr

Et puis j’m’en fous, vas-y, prends-la ma bagnole

texte et interprétation Olivier Sferlazza

mise en scène Laura Scozzi

costumes et scénographie Jean-Jacques Delmotte

lumières Ludovic Bouaud

coproduction Théâtre d’Angoulême / Scène Nationale

Compagnie Opinioni in Movimiento

coréalisation Théâtre du Rond-Point

création en 2006 au Théâtre d’Angoulême / Scène Nationale

Durée: 1h10

Du 2 novembre au 27 novembre à 21h

Théâtre du Rond-Point

2bis, avenue Franklin D. Roosevelt

75008 Paris

métro Franklin D. Roosevelt (ligne 1 et 9) ou Champs-Élysées Clémenceau (ligne 1 et 13)

bus 28, 42, 73, 80, 83, 93

parking au 18, avenue des Champs-Élysées

8 novembre 2010/par Stéphane Capron
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1 réponse
  1. amélie
    amélie dit :
    17 novembre 2010 à 0 h 46 min

    J’ai été voir cette pièce et elle est juste absolument délectable : on ne voit pas seulement un enfant puis un homme qui se moque du monde mais aussi une façon de faire un pied de nez à la norme, mais oui, qu’est-ce que c’est ? celle qu’on s’accorde à respecter ou celle que l’individu se choisit dans ses rapports au monde ?
    en tous cas, un grand coup de réalisme dans la figure !!

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