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La fausse politique des Sorcières de Salem

À la une, Décevant, Les critiques, Paris, Théâtre

photo de répétition ® Jean-Louis Fernandez

Emmanuel Demarcy-Mota s’empare avec sa troupe du Théâtre de la Ville des Sorcières de Salem d’Arthur Miller. Entre la pièce d’époque et l’allégorie, il s’égare dans une mise en scène sans saveur.

Depuis Yves Montand et Simone Signoret en 1955, au Théâtre Sarah Bernhardt, l’ancètre du Théâtre de la Ville, plus personne n’avait interprété sur scène le couple Proctor empétré dans cette affaire de sorcellerie montée de toute pièce. Emmanuel Demarcy-Mota monte ainsi un pièce oubliée et tente de la faire résonner avec notre siècle, sans y parvenir.

Si à l’époque de l’auteur, la pièce inspirée d’une histoire vraie – un procès en sorcellerie à Salem dans le Massachusetts, en 1692 – apparaît en effet comme une critique virulente du Maccarthysme, sa portée politique est aujourd’hui pour le moins discutable. Presque autant que les multiples relectures de classiques, spectacles paternalistes et compassionnels sur tel drame contemporain ou encore pièces de boulevard. Dans ces Sorcières de Salem, l’argument du politique s’arrête à la lettre. Pour porter au plateau la suite de délations, de faux aveux et de trahisons imaginés par Arthur Miller, Emmanuel Demarcy-Mota coule sa mise en scène dans des moules trop anciens, trop conventionnels, pour supporter son ambition. Comme si le label « politique » suffisait à ancrer un propos dans le présent. À en réactualiser l’urgence, la violence. Quelque part entre la pièce d’époque et l’allégorie, sa pièce offre peu de prises aux quatorze comédiens. Trop souvent, ces derniers vont chercher du côté des cris et des larmes une manière de faire vivre une scène presque vide et un récit qui leur est lointain.

Ce spectacle illuste malgré lui la thèse d’Olivier Neveux (professeur d’histoire et d’esthétique du théâtre à l’université Lumière Lyon-2) dans le brillant Contre le théâtre politique qui sort début avril. Il interroge l’ “impératif politique qui pèse sur le théâtre public contemporain“. Lequel est, lit-on encore sur la quatrième de couverture, “sommé de créer du ‘’vivre ensemble’’ et de parler du monde », de « s’impliquer dans la réalité, la documenter voire la critiquer“. On pense d’emblée à de nombreux spectacles. Et lorsqu’on voit la mise en scène de Sorcières de Salem par Emmanuel Demarcy-Mota, ces phrases résonnent.

Reçu le jour de la première au Théâtre de La Ville, l’essai apparaît d’emblée comme un outil critique idéal pour analyser la pièce. Cela avant même l’apparition plus ou moins chorégraphiée de comédiennes en robe blanche, l’air à la fois virginal et envouté, qui introduit le texte d’Arthur Miller écrit en 1953, et monté la même année à Broadway. Dès la lecture de la note d’intention du metteur en scène, qui incite à voir Les Sorcières de Salem comme “une pièce d’urgence, une œuvre d’engagement politique et social, qui montre comment l’intolérance et l’aveuglement collectif peuvent déchirer une communauté humaine“.

En rentrant du théâtre, la lecture d’Olivier Neveux remet en marche la pensée. “Alors, plutôt que de considérer que ‘’tout est politique’’, n’y aurait-il pas quelque intérêt à considérer que ‘’tout peut être politisé’’ et à faire de cette opération l’objet d’une difficulté plutôt que d’une évidence : inscrire la politique dans l’inconfort d’une pratique, d’une métamorphose, d’une traduction dans des rythmes et des imaginaires différents ? Peut-être est-ce là un premier symptôme qui frappe à scruter le théâtre contemporain : la politique n’existe bien souvent qu’à condition de ne rien désordonner ni perturber“. Rien à ajouter.

Anaïs Heluin – www.sceneweb.fr

Les Sorcières de Salem
Texte : Arthur Miller
Mise en scène & version scénique : Emmanuel Demarcy-Mota
Assistant à la mise en scène : Christophe Lemaire
2eme assistante à la mise en scène : Julie Peigné
Scénographie : Yves Collet & Emmanuel Demarcy-Mota
Lumières : Christophe Lemaire & Yves Collet
Costumes : Fanny Brouste
Musique : Arman Méliès
Création Vidéo : Mike Guermyet
Maquillage : Catherine Nicolas
Création Sonore : Flavien Gaudon
Accessoires : Christophe Cornut
Assistant Lumières : Thomas Falinower
Assistante Costumes : Alix Descieux-Read
Réalisation Costumes : Albane Cheneau, Margaux Ponsard
Assistant Son : Nathan Chenaud Joffart
Conseiller Artistique : François Regnault
Training Physique : Nina Dipla
Travail Vocal : Maryse Martines
Version française du texte : François Regnault Julie Peigné, Christophe Lemaire
Avec : Élodie Bouchez, Serge Maggiani, Sarah Karbasnikoff, Philippe Demarle , Sandra Faure, Jauris Casanova, Lucie Gallo, Jackee Toto, Marie-France Alvarez, Stéphane Krähenbühl, Éléonore Lenne, Gérald Maillet, Grace Seri, Charles-Roger Bour
Durée : 1h55

Espace Cardin du Théâtre de la Ville
Du 26 mars
au 19 avr. 2019

27 mars 2019/par Dossier de presse
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