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Elazen en manque de style

Dijon, Les critiques, Moyen, Théâtre



© Samuel Dupleix



Au Festival Théâtre en mai à Dijon, Elazen ouvre le bal des créations émergentes sur une thématique contemporaine qui peine à trouver sa traduction théâtrale. Dans un monde voué à la performance à la mode anglo-saxonne, comment renouer avec le vivant ? La réponse de Chloé Catrin et Clément Clavel n’a pas encore vraiment trouvé sa forme.

Dans cette 33ème édition du Festival Théâtre en mai, Maëlle Poesy, directrice du Théâtre Dijon Bourgogne, a voulu faire une place, entre autres, à des compagnies émergentes, qui, comme elle le dit, « sont en train de construire leur grammaire de plateau ». Deuxième représentation seulement de cet Elazen, œuvre de la compagnie Seconde Vie, écrit et mis en scène par Chloé Catrin – son premier texte – dans le quel l’ancienne élève de l’école du TNS interprète également Sacha, l’un des deux personnages de l’histoire . L’autre, Alexis, interprété par Lucas Partensky, se retrouve pour cause de burn out dans une drôle de clinique de convalescence, The New Life, où Sacha le prend en charge. Une sorte d’établissement new age, où yoga et estime de soi se mélangent à un langage ésotérico-néo libéral déployant la parodie d’un centre de soins à mi-chemin entre développement personnel et chamanisme. On pense au livre sorti il y a peu de Zineb Fahsi, Le yoga, nouvel esprit du capitalisme. Sacha semble y exercer la fonction de thérapeute.

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le ridicule du « chill and breath », mantra de New Life, rejoint celui tout aussi perclus d’anglicismes qu’Alexis rapporte de son passé dans l’entreprise de conception de jeux vidéos où il travaillait, entre brainstormings et kick offs liés à sa fonction de technical game programer. Pour briser les univers que construit inévitablement le langage que l’on emploie, il fallait sans doute qu’advienne une nouvelle langue – et par elle une nouvelle histoire, la chance d’élaborer une seconde vie. Via d’étranges séances de TCI (TransCommunicationInstrumentale), Sacha fait ainsi entrer dans la relation entre le soignant et le soigné l’Ivanov de Tchekhov, où, ça tombe bien, il est question de se reconstruire, de rendre du sens à sa vie. Par l’entremise de l’auteur russe, les cartes vont être rebattues, et les personnages vont entreprendre de se libérer de leur passé pour mieux se réinventer. On voit la métaphore, l’opposition qui se construit entre l’Art, le théâtre et la pensée néo-libéralo anglo saxonne de l’efficiency en mode start-up dont on nous abreuve.

L’exercice critique relève cependant un peu du déjà vu, tout comme la mise en accusation par le pastiche de la novlangue managériale. Dans ce maelstrom d’anglicismes ineptes les passages de Tchekhov apparaissent ainsi comme des respirations, des parenthèses enchantées, mais soulignent aussi au passage les quelques faiblesses de l’écriture même de l’autrice, qui à force d’une certaine simplicité en devient quelconque, disant plus qu’elle ne donne à ressentir, déroulant les faits plus qu’épaississant les personnages. La dramaturgie ménage cependant une progression qui révèle petit à petit leur passé et culmine en une belle surprise finale. On regrette que le récit et la représentation ne s’engagent pas plus sur la voie de la comédie, du burlesque, peinent à trouver leur ton, restent le cul entre deux chaises. Construite de peu, la scénographie est secondée par des effets sonores et de lumière efficaces (jusqu’à un énigmatique Remember the promise you made de Cock Robin qui déroute à la toute fin) mais entre critique du monde moderne et fable fantastico-burlesque pour un retour à l’essentiel, Elazen n’a pas encore su tracer son chemin.

Eric Demey – www.sceneweb.fr

Elazen
Texte Chloé Catrin
Mise en scène Chloé Catrin et Clément Clavel
Jeu Chloé Catrin et Lucas Partensky
Lumière Mathilde Chamoux
Son Samuel Favart-Mikcha
Scénographie Camille Vallat
Costumes Juliette Gaudel
Production Théâtre Dijon Bourgogne, Centre dramatique national / Montpellier Méditerranée Métropole / Compagnie La Seconde vie
Avec le soutien Le Chai du Terral (Saint-Jean-de-Védas) / Le Hangar Théâtre – Montpellier / Le Studio libre du Théâtre des 13 Vents, Centre dramatique national de Montpellier / La Bulle Bleue / La baignoire – lieu des écritures contemporaines à Montpellier.

Durée : 1h30

Théâtre en mai 2023
Théâtre Dijon Bourgogne, Centre dramatique national
Du 18 au 20 mai 2023

21 mai 2023/par Eric Demey
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