Edelweiss [France Fascisme] de Sylvain Creuzevault
Le théâtre que Sylvain Creuzevault invente avec ses huit acteurs et actrices fait jouer des “grimaces”. Il les suscite par le jeu, les expérimente au plateau, les produit face aux spectateurs. Dans Les Frères Karamazov, leur matière était les personnages du roman. Cette fois, l’équipe s’empare de figures historiques : écrivains et hommes politiques choisis au sein de l’extrême droite française, de la fin des années 1930 jusqu’à la collaboration et à l’épuration, sauvage puis légale, où certains trouveront leur fin. Se rappellent ainsi à notre bon souvenir Doriot, Déat, Laval, Rebatet, Brasillach, Céline, Brinon et quelques autres. Leurs discours, leurs livres, leurs mots sont des matériaux du spectacle.
On y retrouvera l’épisode que Céline a immortalisé sur un mode grotesque dans D’un château l’autre : Sigmaringen, ce nid d’aigle en Forêt Noire où avaient détalé Pétain et son gouvernement, suivis d’un cortège des collaborateurs en déroute. Un petit monde en panique dans sa fin de partie, “communauté réduite aux caquets” (Rebatet), avec “l’article 75 au cul” (Céline) – l’article 75 étant, dans l’ancien code pénal, celui qui condamne à la peine capitale “tout citoyen français reconnu coupable de trahison et d’intelligence avec l’ennemi”.
C’est suite à un travail sur la résistance allemande pendant le régime nazi, que la compagnie a décidé de s’intéresser, symétriquement, au fascisme français dans la même période. Mais la question ne change pas : en scrutant le fascisme, c’est aussi l’antifascisme qu’on sonde – ce qu’il est, ce qu’il peut, et fait, ou pas. Il ne s’agit pas d’une reconstitution historique, mais d’une comédie écrite au moment du danger. Maintenant.
Edelweiss [France Fascisme]
texte et mise en scène Sylvain Creuzevault
artiste associé
création aux Ateliers Berthier
dans le cadre du Festival d’Automne
avec Juliette Bialek, Valérie Dréville, Vladislav Galard, Pierre-Félix Gravière, Arthur Igual, Charlotte Issaly, Frédéric Noaille, Lucie Rouxel et Antonin Rayon (musicien)dramaturgie Julien Vella
lumière Vyara Stefanova
scénographie Jean-Baptiste Bellon, Jeanne Daniel-Nguyen
création musique, son Antonin Rayon
maquillage, coiffures Mityl Brimeur
costumes Constant Chiassai-Polin
assistant à la mise en scène Ivan Marquez
régie générale Clément Casazza
régie son Loïc Waridelproduction Le Singe
coproduction Odéon-Théâtre de l’Europe, Festival d’Automne à Paris, La Comédie de Saint-Étienne, Théâtre Garonne – scène européenne à Toulouse, L’Empreinte – scène nationale Brive-Tulle, La Comédie de Béthune, Points communs – scène nationale de Cergy-Pontoise
avec la participation artistique du Jeune théâtre national
la compagnie est soutenue par le ministère de la culture / direction régionale des affaires culturelles Nouvelle-Aquitaine
en coréalisation avec le Festival d’Automne à Paris
durée estimée 2h30
21 septembre – 22 octobre
Odéon Berthier 17
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