Sceneweb
  • À la une
  • Actu
  • Critiques
    • Coup de coeur
    • A voir
    • Moyen
    • Décevant
  • Interviews
  • Portraits
  • Disciplines
    • Théâtre
    • Danse
    • Opéra
    • Cirque
    • Jeune public
    • Théâtre musical
    • Marionnettes
    • Arts de la rue
    • Humour
  • Festivals
    • Tous les festivals
    • Festival d’Avignon
    • Notre Best OFF
  • Rechercher
  • Menu Menu

Plongée intime dans l’Eau sauvage de Valérie Mréjen

À la une, A voir, Les critiques, Paris, Théâtre
photo Simon Gosselin

photo Simon Gosselin

Amateur de textes contemporains, Julien Fišera met en scène Eau sauvage de Valérie Mréjen, un dialogue à une seule voix entre un père et sa fille. Simple réceptrice silencieuse d’une parole monopolisée dans le texte, la comédienne Bénédicte Cerutti endosse les mots du locuteur sur la scène du Théâtre Paris-Villette.

Issue des Beaux-arts, l’artiste Valérie Mréjen travaille dans son œuvre autant l’image que l’écrit et c’est sûrement la raison pour laquelle Julien Fišera offre à ses mots une forme dénuée de réalisme, un écrin plastique, métaphorique, plein d’effets visuels un peu trop esthétisants. Des couleurs acidulées et capiteuses enveloppent l’interprète prisonnière d’un haut et étroit rectangle. Belle à regarder, la scénographie dit bien le sentiment de claustrophobie éprouvé par le personnage mais manque de simplicité.

A l’inverse, Bénédicte Cerutti restitue d’une manière quasi brute – débit rapide, ton naturel – et dépassionnée les mots du père : une litanie d’interrogations et d’injonctions, de lourds reproches ou d’inutiles précautions mêlés à d’importantes digressions quant à son état de santé, ses relations sentimentales complexes, ses voyages ratés ou merveilleux. Décousus, les mots et les idées vont vite, ils fusent, se télescopent, témoignent d’une attention paternelle profondément, exagérément, inquiète. L’homme passe en revue ses amis, son ami, son nouvel ami, dont il n’a pas toujours bonne opinion, tourne en dérision son métier d’artiste-vidéaste, se désole du tempérament asocial, dépressif, irresponsable de sa progéniture. Même bourrée de maladresses et de dureté envers sa fille, il s’agit bien sûr d’une déclaration d’amour, aussi bienveillante qu’envahissante, lancée à celle qu’il appelle son « enfant », «sa « chérie », sa « jolie ».

Le propos relève beaucoup de l’anecdote mais offre un reflet tout à fait juste de la vie et des banalités qui y prennent une place essentielle. La dramaturge ne cache pas s’être inspirée de sa vie personnelle et de son propre papa. En effet, on entend dans le monologue une forte intimité redoublée par Fišera qui sait installer une sensible proximité dans la représentation vécue comme un bon moment partagé.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

Eau sauvage
de Valérie Mréjen / Mise en scène Julien Fišera (Compagnie Espace commun) / avec Bénédicte Cerutti / espace Virginie Mira / dispositif et régie vidéo Jérémie Scheidler / lumières Kelig Le Bars / musique Alexandre Meyer / costume Benjamin Moreau / réalisation costume Marie Vernhes / construction Jean-Claude Czarnecka / régie générale et régie lumières arNo Seghiri / Le texte est publié aux Editions Allia, Paris
Production Compagnie Espace commun / Coproduction La Comédie de Béthune – CDN Nord – Pas de Calais – Picardie, Le Vivat, Scène conventionnée théâtre et danse d’Armentières / Avec l’aide du Collectif 360. Eau Sauvage a reçu l’Aide à la Production du DICRéAM – CNC et l’Aide à la Production du Ministère de la Culture et de la Communication – DRAC Ile-de-France. / Julien Fišera est membre du collectif d’artistes de la Comédie de Béthune CDN Nord – Pas de Calais – Picardie. / Administration, production et diffusion Matthieu Edet

Théâtre Paris Villette
15 SEPTEMBRE – 2 OCTOBRE 2016
mar au jeu à 20h / ven à 19h / sam à 20h / dim à 16h (relâche du lun 19 au lun 26)

18 septembre 2016/par Christophe Candoni
Partager cette publication
  • Partager sur Facebook
  • Partager sur X
  • Partager sur WhatsApp
  • Partager sur LinkedIn
  • Partager par Mail
  • Lien vers Instagram
Vous aimerez peut-être aussi
De Séoul à Rennes, Arthur Nauzyciel bâtit un Empire des lumières et du sensible
Simon GosselinUn dieu un animal, la belle intensité
Tommy Milliot monte Médée de Sénèque au Théâtre de la Criée Médée par la racine
Kjære Albert Et au-delà rien n’est sûr de Monica Isakstuen
Chloé Dabert monte Le Firmament de Lucy Kirkwood au Centquatre-Paris « Le Firmament » : les treize femmes puissantes de Chloé Dabert
Le ParisOFFestival 2022
Toujours cette mer sauvage de Heddy Maalem
Les Serpents, le cloaque suffocant de Jacques Vincey
0 réponses

Laisser un commentaire

Rejoindre la discussion?
N’hésitez pas à contribuer !

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Dans le moteur de recherche, plus de 22 000 spectacles référencés

© Sceneweb | Création site et Maintenance par Limbus Studio
  • L’actualité du spectacle vivant
  • Qui sommes-nous ?
  • Newsletter
  • Politique de confidentialité
  • Signaler un abus
  • Contact
  • Politique de cookies (UE)
Faire défiler vers le haut