Pas de portes qui claquent, de canapés ni de boudoirs, simplement un grand tréteau nocturne sur lequel se jouent et se rejouent les variations cruelles et drolatiques de la vie maritale. Pour affoler les esprits et les corps, Feydeau se déguise et entre dans le jeu sous les traits de différents personnages. Une farce magique où les couples ont quitté l’Eden depuis longtemps ; ils sont au purgatoire, et du purgatoire à l’enfer, il n’y a qu’un pas… quand le diable s’en mêle.
« Au-delà du rire, qu’est-ce qui fait de Georges Feydeau un dramaturge si populaire ? Sans doute la part d’humanité ordinaire qu’il met en jeu dans son oeuvre et plus particulièrement dans les courtes pièces en un acte qu’il a écrites entre 1908 et 1916. Il construit avec un sens aigu du banal et de l’extraordinaire des fables implacables où l’homme et la femme sont jetés comme des boules sur un tapis, s’entrechoquant et rebondissant l’une sur l’autre dans une sorte de mouvement perpétuel. Rien ne les sépare, tout les éloigne, ils sont unis jusqu’à l’épuisement, solitaires à deux, ennemis et amoureux.
À la virtuosité des rebondissements, des quiproquos et autres brillants artifices du vaudeville qui le rendirent célèbre, il substitue une autre mécanique plus intime fondée sur le jeu des ambitions déçues, des intimes renoncements, et tous les ingrédients explosifs de la marmite conjugale mais il ne renonce pas à son génie de l’intrusion : à chacune des étapes de la marche forcée à laquelle il condamne les couples qu’il met en scène, il laisse au hasard le soin d’exacerber leur crise, s’amuse et nous amuse, de cette nouvelle forme de destin sans noblesse, ni grandeur, qui est l’apanage de nos vies modernes. Sans volonté de fabriquer du sens, simplement pour le plaisir d’une énergie théâtrale consacrée à se venger de la vie. » Note d’intention de Didier Bezace
Quand le Diable s’en mêle
d’après trois pièces de Georges Feydeau
Léonie est en avance, Feu la mère de madame, On purge bébé
Avec
Alexandre Aubry, Thierry Gibault, Ged Marlon, Clotilde Mollet, Océane Mozas, Lisa Schuster, Luc Tremblais.
Scénographie : Jean Haas / Collaboratrice artistique : Dyssia Loubatière / Lumières : Dominique Fortin / Costumes : Cidalia da Costa / Maquillage, coiffure : Cécile Kretschmar.Théâtre de l’Aquarium
du 9 septembre au 1er octobre 2016
du mardi au samedi à 20 h, le dimanche à 16 h
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