Sceneweb
  • À la une
  • Actu
  • Critiques
    • Coup de coeur
    • A voir
    • Moyen
    • Décevant
  • Interviews
  • Portraits
  • Disciplines
    • Théâtre
    • Danse
    • Opéra
    • Cirque
    • Jeune public
    • Théâtre musical
    • Marionnettes
    • Arts de la rue
    • Humour
  • Festivals
    • Tous les festivals
    • Festival d’Avignon
    • Notre Best OFF
  • Rechercher
  • Menu Menu

Dans la magie noire du Freischütz de Weber

À la une, A voir, Caen, Cirque, Les critiques, Opéra, Paris

© Julien Benhamou

Créé à Caen, dans le cadre du festival Spring, le chef-d’oeuvre de Carl Maria von Weber, mis en scène par les artistes de la compagnie 14:20 et dirigé par Laurence Equilibey, revêt des atours sombres et magiques sans trop donner dans le spectaculaire. En ce moment au Théâtre des Champs-Elysées. 

Fondateur de l’opéra romantique allemand, l’ouvrage mêle au charme rustique de son intrigue légère une dimension fantastique et inquiétante qui est un peu celle du Faust de Goethe monté il y a peu par Raphaël Navarro apparemment prédestiné pour le grand répertoire germanique. Avec Clément Debailleul et Valentine Losseau, comparses et représentants de la magie nouvelle, fins connaisseurs des langages scéniques spécifiques à ce courant, s’ouvre au Freischütz de Weber un horizon crépusculaire et surnaturel où le trouble et l’illusion occupent une large place.

En prenant appui sur un dispositif unique représentant une lande grise et nue, la mise en scène certes imaginative ne conserve que la dimension ténébreuse de l’oeuvre et écarte les accents histrioniques de la pièce qui convoque pourtant à plusieurs reprises des scènes de jeux et de liesse paysanne. La nature prédominante dans le romantisme allemand n’existe pas scéniquement, ou seulement à l’occasion de projections de forêts qui s’étalent sur différents écrans vidéos permettant un jeu d’apparition et de disparition des forces scéniques en présence, mais aussi la convocation d’hologrammes ou d’ombres chinoises ; autant d’effets visuels et de jeux d’optiques qui donnent des images indéniablement belles et oniriques. Les fines lueurs des petites balles lumineuses qui virevoltent comme des lucioles et finissent par s’envoler éclairent faiblement l’ambiance nocturne très appuyée. Malgré ces beaux effets et la présence magnétique de l’artiste circassien Clément Dazin qui interprète avec malice et agilité un Samiel jongleur et dansant comme en lévitation, l’ensemble demeure un peu trop statique et monochrome.

L’Insula orchestra ne manque pas, quant à lui, de couleurs ni de contrastes. L’orchestre se surpasse sous la direction éclatante de sa cheffe Laurence Equilbey, qui privilégie une certaine lenteur mais jamais au détriment de la dynamique. Son Freischütz est plein de densité, de vitalité, de jaillissements ardents dans la scène centrale de la Gorge aux loups. Une véritable tension émane de la musique, ses accents mystérieux et nuités sont mis en valeur sans renoncer à la dimension plus populaire et réjouissante de la partition.

Le plateau vocal est tout à fait honorable : un chœur Accentus en tout point enthousiasmant et une distribution presque sans faille néanmoins dominée par le duo féminin. Chiara Skerath campe une Ännchen délicieusement pimpante, d’une exquise fraîcheur et seconde l’admirable Agathe de Johanni Van Oostrum qui déploie des charmes vocaux et de fort belles nuances. Elle se montre infiniment subtile dans ses douces langueurs et sans retenue dans les élans plus passionnés. Sans démériter, Vladimir Baykov est un trop sage dans Kaspar. Il manque à son interprétation des graves plus volumineux et vibrionnants. En revanche, la fine mélancolie de Max se laisse entendre et touche chez Tuomas Katajala, un ténor tout en rondeur et en clarté.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

DER FREISCHÜTZ
un opéra de Carl Maria von Weber
direction musicale Laurence Equilbey
mise en scène Clément Debailleul, Raphaël Navarro – Cie 14 :20
orchestre Insula Orchestra
chœur de chambre Accentus

Coproduction
Insula orchestra, théâtre de Caen, Grand théâtre du Luxembourg, Opéra de Rouen Normandie, Ludwigsburger Schlossfestspiele, Cie 14:20, Accentus, en collaboration avec l’ENSATT

Durée : 2h45

THÉÂTRE DE CAEN dans le cadre de Spring 2019
01 MARS 2019 – 20H00
03 MARS 2019 – 17H00

07 MARS 2019 – 20H00
08 MARS 2019 – 20H00
Aix-en-Provence, Grand Théâtre de Provence

17 MARS 2019 – 19H00
Bruxelles, BOZAR (Belgique) [version concert]

22 MARS 2019 – 19H00
Vienne, Theater an der Wien (Autriche) [version concert]

12 JUILLET 2019 – 19H00
Ludwigsbourg, Ludwigsburger Schlossfestspiele (Allemagne)

14 JUILLET 2019 – 18H00
Ludwigsbourg, Ludwigsburger Schlossfestspiele (Allemagne)

Du 19 au 23 octobre au Théâtre des Champs-Elysées à Paris

19 octobre 2019/par Christophe Candoni
Partager cette publication
  • Partager sur Facebook
  • Partager sur X
  • Partager sur WhatsApp
  • Partager sur LinkedIn
  • Partager par Mail
  • Lien vers Instagram
Vous aimerez peut-être aussi
La Cie 14 : 20 en compagnie des spectres
Wade in the water de la Cie 14:20 de Clément Debailleul et Raphaël Navarro
Huma RosentalskiLes Singulier.es 2021 au 104
Laurence Equilbey dirige Médée de Cherubini avec Joyce El-Khoury Médée, mère et étrangère, provocante et violentée
Le Festival Les Singulier·es 2023
Immersion en forêt grâce aux talents illusionnistes d’Etienne Saglio
Nous, rêveurs définitifs: une magie qui s’essouffle vite
Étienne Saglio entre terre et enfer
0 réponses

Laisser un commentaire

Rejoindre la discussion?
N’hésitez pas à contribuer !

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Dans le moteur de recherche, plus de 22 000 spectacles référencés

© Sceneweb | Création site et Maintenance par Limbus Studio
  • L’actualité du spectacle vivant
  • Qui sommes-nous ?
  • Newsletter
  • Politique de confidentialité
  • Signaler un abus
  • Contact
  • Politique de cookies (UE)
Faire défiler vers le haut