Comme toujours dans la démarche de notre compagnie, nous partons du texte pour comprendre comment il exige d’être raconté. Ainsi, chaque projet nous ouvre à de nouveaux horizons et nous pousse à découvrir, apprendre et dépasser nos limites de confort.
L’œuvre d’Antoinette Rychner est un paroxysme de métonymies. Les parties s’expriment pour le tout. L’histoire nous est racontée par un estomac (notre deuxième cerveau selon la médecine chinoise).
L’intrigue semble raconter la vie plus que la trajectoire d’un personnage. Sans cesse, on glisse d’un centre d’intérêt à un autre. Cet attachement à plusieurs trajectoires permet de mieux accepter la mort de deux protagonistes à la fin de la pièce. Pour coller à l’intention de l’auteur, il nous faut raconter la course de relais qu’est l’humanité, le miracle de gens singuliers donc différents qui en échangeant entre eux vainquent la mort et construisent une histoire universelle. Ici, c’est un seul passage de relais complètement chamboulé. Les parents renoncent, les enfants apprennent aux grands-parents qui survivent, les enfants meurent en musique amenant à l’humanité l’une de ses plus belles inventions : le violon.
Antoinette Rychner joue aussi avec les codes du contes dans la structure de son texte et dans la construction de ses personnages. On est en plein dans la fable : l’héroïne ne connaitra pas ses parents, elle est abandonnée dans la forêt, tombe sur la maison d’une vieille femme, les mêmes scènes se répètent à trois reprises, les animaux parlent, et bien plus encore. Mais ces codes ne débouchent jamais sur une situation convenue. Contrairement au conte qui affirme que la vie est injuste mais que la fin est belle, De mémoire d’estomac affirme que la vie est belle car la fin est injuste. Antoinette Rychner amène un retournement conséquent. Et c’est en cela que ce conte s’adresse à ceux qui ne sont plus des enfants et pas encore des adultes. Extrait de la note d’intention de Robert Sandoz.
De mémoire d’estomac
texte Antoinette Rychner
mise en scène Robert Sandoz
avec
Romain Dutheil*, Vincent Fontannaz, Aurore Jecker, Flore Lefebvre des Noëttes*
et Élodie Steinegger (violon)
*membres de La Loyale, la troupe du CDN Besançon Franche-Comté
lumière Philippe Maeder
scénographie Nicole Grédy
musique Olivier Gabus
costumes Anne-Laure Futin
construction décor Valère Girardin
production L’outil de la ressemblance, Centre Dramatique National de Besançon et de Franche-Comté
coproduction Arc en Scènes – Centre Neuchâtelois des Arts Vivants TPR, Théâtre Am Stram Gram – Genève
Ce spectacle est également soutenu par les Villes de La Chaux-de-Fonds et de Neuchâtel, l’État de Neuchâtel,
Pro Helvetia, Corodis, la Loterie Romande et la fondation culturelle BCN.
avec le soutien du Fonds d’Insertion pour Jeunes Artistes Dramatiques, DRAC et Région Provence-Alpes Côte d’Azur
De mémoire d’estomac (éditions Lansman, Coll. Théâtre à vif, 2011) a reçu le Prix InédiThéâtre 2011 décerné par plusieurs lycées parisiens et organisé par le Théâtre de L’Est parisien, les éditions Lansman et Postures, en partenariat avec la DRAC Île-de-France et le rectorat de Paris.
CRÉATION DU 22 JANVIER AU 2 FÉVRIER 2013
AU CENTRE DRAMATIQUE NATIONAL DE BESANÇON ET DE FRANCHE-COMTÉ (F)
DU 15 AU 20 AVRIL 2013
ARC-EN-SCÈNE / LA CHAUX-DE-FONDS (CH)
DU 30 AVRIL AU 5 MAI 2013
AM STRAM GRAM / GENÈVE (CH)
LE 14 MAI 2013
THÉÂTRE DE BOURG-EN-BRESSE (F)
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