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David Murgia, porte-parole des sans voix

À la une, A voir, Les critiques, Paris, Théâtre

© Dominique Houcmant-Goldo

Après Discours à la nation, le duo Ascanio Célestini – David Murgia est de retour avec Laïka, un texte humaniste et poétique sur les laissés-pour-compte d’aujourd’hui.

Le Christ est revenu sur terre, tel un pilier de bar, il observe la société du début du 21e siècle. David Murgia s’est laissé pousser un peu plus les cheveux et la barbe pour se donner cette allure christique. Il raconte les démons qui obsèdent les plus vulnérables de la société: un clochard, un immigré, des grévistes, une prostituée, une vieille dame à la tête embrouillée.

Assis sur des caisses de bières, au fond de ce bar dans un quartier populaire, l’accordéoniste Maurice Blanchy accompagne le flux des paroles qui s’entrechoquent dans la bouche de David Murgia. Un soliloque joué à toute vitesse. Il avale la ponctuation pour crier l’urgence de la situation de ces précaires des banlieues.

On est tenu en haleine pour le jeu captivant de David Murgia, scrutant du regard la salle, prenant chaque spectateur au collet. La générosité et la poésie du texte d’Ascanio Célestini ne laissent pas indifférents. David Murgia gravit encore un échelon supplémentaire dans une carrière déjà bien remplie, depuis son prix au Festival Impatience en 2012 avec Le Signal du promeneur et le Raoul Collectif. Il est abrasif, incandescent, tout en nerf et en douceur à la fois. Il donne une sacrée leçon d’humanité.

Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr

Laïka
Texte & mise en scène Ascanio Celestini
Avec David Murgia & Maurice Blanchy (accordéon)
Voix-off Yolande Moreau
Traduction Patrick Bebi
Composition musicale Gianluca Casadei
Régie Philippe Kariger
Production Festival de Liège
Coproduction Théâtre National Wallonie-Bruxelles
Durée: 1h15

Rond-Point
10 OCTOBRE – 10 NOVEMBRE 2018
SALLE : JEAN TARDIEU
HORAIRES : DU MARDI AU SAMEDI, 21H – DIMANCHE, 15H30 – RELÂCHE : LES LUNDIS, LE 16 OCTOBRE ET LE 1ER NOVEMBRE

28 octobre 2018/par Stéphane Capron
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