Et revoilà la famille Cadouin, ou du moins un autre branche de cette famille. Nous avions laissé Vivianne et Suzanne, deux pupilles de la nation dans leur baraque à frites sur un parking d’une ZUP en banlieue dans « Monsieur Martinez », en prise avec un professeur veuf et déprimé et un adolescent désœuvré. Et revoici d’autres membres de cette famille. On retrouve deux soeurs, Laurence (Juliette Coulon) et Virginie (Emmanuelle Marquis) et leur père Roland (Gaëtan Peau). Cette branche là de la dynastie Cadouin ne roule toujours pas sur l’or. Alors pour boucler les fins de mois difficiles la famille accueille à la maison une étudiante allemande en voyage linguistique, Brita Baumann, perdue, suicidaire et totalement laissée à l’abandon.
Toute la vie de la famille Cadouin tourne autour de l’orchestre de bal dirigé par le père. Les deux filles sont à la guitare, aidées par Jean-Jacques (Olivier Falliez) au clavier. Roland, le père, est le chanteur crooner de ce groupe qui écume les mariages et les fêtes communales. Alors on tape dans les mains avec l’orchestre Cadouin lorsqu’il entame le « Désiré » de Gilbert Bécaud, ou d’autres standards (Indochine, Sheila, Lorie, Zouc Machine…).
Gaëtan Peau et Quentin Defalt, les deux auteurs ont toujours cette plume acide lorsqu’il s’agit de dépeindre les français moyens, mais avec sensibilité et humour. Le tragique des situations continue de provoquer le rire. Les comédiens arborent comme dans Monsieur Martinez des visages maquillés de blanc à outrance, signe d’une volonté expressionniste. Le Père Cadouin s’est dégoté une nouvelle femme, Violaine, (Charlotte Laemmel qui interprétait l’un des filles dans Monsieur Martinez). Elle est nunuche à souhait, soumise, essayant tant bien que mal de jouer la « Clodette », ou plutôt la « Cadouinette » sur scène. Lorsque les Cadouin ne sont pas en répétition, ils sont attablés, les uns à côtés des autres, sans vraiment communiquer. Vision si triste et malheureusement si réalise du quotidien de beaucoup de familles dans les milieux sociaux défavorisés. Le théâtre de Gaëtan Peau et Quentin Defalt nous plonge dans la réalité d’une partie de la société française, douloureuse et tragique. Leur théâtre nous aide à explorer ce monde. Un théâtre réfléchi, drôle, décalé et néanmoins en forme de cri d’alarme. On attend avec impatience la suite des aventures…
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
Brita Baumann (Les Cadouin #2) de Gaëtan Peau et Quentin Defalt (création)
mise en scène Quentin Defalt
avec Juliette Coulon, Valentine Erlich, Olivier Faliez, Charlotte Laemmel, Emmanuelle Marquis et Gaëtan Peau
Assistant à la mise en scène Damir Ziško, scénographie Natacha Le Guen de Kerneizon assistée de Germain Peronne, lumières Manuel Desfeux, costumes Agathe Laemmel, maquillages Valentine Erlich, régie compagnie Julien Barrillet, conseiller musique classique Thibault Larger, musique Bach, Bécaud, Indochine, Lorie, Scorpions, Sheila, Britney Spears, Souchon, Voulzy, Zouk Machine, enregistrement voix Arno Mesguich, traduction des lettres Sophie Brafman, administration compagnie Anne Gégu.
Production Teknaï coproduction Théâtre 13 avec le soutien de la Mairie de Paris, de l’Adami, de la Communauté d’Agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines, de la Maison du Théâtre et de la Danse (Epinay-sur-Seine). Spectacle écrit et répété en résidence à La Ferme du Mousseau (Elancourt). Texte édité aux Editions Les Cygnes – Collection Les Inédits du 13.
1h20 sans entracte
du 1er mars au 10 avril 2011, les mardis, mercredis, vendredis à 20h30, les jeudis et samedis à 19h30, les dimanches à 15h30
Les dimanches à 17h30, à l’issue de la représentation (sauf dimanche 20 mars) Reprise exceptionnelle de la première partie du cycle Les Cadouin, Monsieur Martinez (Les Cadouin #1) (tarif unique 11€)
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