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Cuckoo : autocuiseurs et chant du cygne

À la une, A voir, Les critiques, Paris, Théâtre
Wolf Silveri

photo Wolf Silveri

Il est de ces spectacles inclassables, rares, qui méritent une attention particulière. Cuckoo en est un. Cette performance de Jaha Koo, né en 1984 en Corée du Sud et installé aux Pays-Bas depuis l’âge de 25 ans, a été créée en 2016. Depuis, elle connaît un succès important dans divers festivals internationaux.

En 1997, la Corée du Sud connaît une crise sans précédent. Le pays est plongé dans la banqueroute, en proie à la finance internationale. Les Coréens se rendent dans des bureaux pour donner leur or et tenter de rembourser la dette abyssale de leur pays mais cela ne suffit pas. La Corée est placée sous tutelle du Fonds monétaire international. L’enfer commence pour les habitants.

À l’époque, Jaha Koo a treize ans. Aujourd’hui, il illustre cette histoire au moyen d’images d’archives : on voit les grèves, les manifestations dont la violence policière n’a rien à envier à la France d’aujourd’hui. La finance a pris le pas sur l’homme, la seule solution pour les Coréens ? Se sacrifier.

Jaha Koo a « mis en scène » objet – devenu symbole – que tous les Coréens ont chez eux : les cuiseurs à riz « Cuckoo ». Ces autocuiseurs symbolisent aussi chaque Coréen : devenus des employés avec une fonction déterminée et que l’on jette s’ils ne peuvent plus accomplir leur tâche. Sur scène, la parole est à eux. Ils parlent, se chamaillent, chantent parfois, ils racontent 20 ans de société Sud-Coréenne.

L’artiste, seul, contrôle légèrement ces machines. Leurs paroles de machines sont entrecoupées d’histoires personnelles vécues par Jaha Koo dans cette société que les autocuiseurs dépeignent. Un pays où une personne se suicide toutes les 37 minutes. A 34 ans, Koo a perdu six de ses amis. Il raconte leur perte avec beaucoup de détail, sans horreur, en faisant ressortir innocemment ce qui les a conduits sur cette pente fatale.

Les images d’archives continuent de ponctuer ce conte, certaines images peuvent être extrêmement choquantes, comme celle produite par une caméra embarquée dans la cabine d’un chauffeur de métro où l’on voit quelqu’un se jeter sur les rails.

Cuckoo est un spectacle sombre, déprimant. L’économie de mouvement de la part de l’artiste, la lenteur dans le jeu, l’immobilité des machines contrastent puissamment avec la force des sentiments qu’il nous fait vivre. En nous montrant ainsi la Corée contemporaine comme on ne la connaît pas, vue de l’Occident, Jaha Koo compose un poème magistral sur le thème du désespoir dans lequel baigne le monde moderne.

Hadrien Volle – www.sceneweb.fr

Cuckoo
Conception, mise en scène, texte, musique et vidéo, Jaha Koo
Avec Duri, Seri, Hana, Jaha Koo
Dramaturgie, Dries Douibi
Manipulations informatiques, Idella Craddock
Scénographie et multimédia, Eunkyung Jeong
Production Kunstenwerkplaats Pianofabriek (Saint-Gilles)
Producteur délégué CAMPO
Coproduction Bâtard Festival
Coréalisation Théâtre de la Bastille (Paris) ; Festival d’Automne à Paris
Avec le soutien de CAMPO (Gand), de STUK (Leuven), de BUDA (Courtrai), de DAS Theatre – Amsterdam University of the Arts et SFAC et de la Vlaamse Gemeenschapscommissie (Bruxelles)
Spectacle créé le 2 novembre 2016 au Beursschouwburg (Bruxelles) dans le cadre du Bâtard Festival.

Durée : 1h
Spectacle en coréen surtitré en anglais et en français

Théâtre de la Bastille
9 au 13 Décembre 2019

8 décembre 2019/par Hadrien Volle
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