Dans « Nid de coucou », le Footsbarn adapte librement le roman de Ken Kesey qui a aussi servi de source au film de Milos Forman. Le chapiteau du Cirque Romanès est ainsi transformé en asile de fous jusqu’au 26 février. Un spectacle burlesque, poétique et parfois fulgurant, qui marque en beauté le retour du Footsbarn dans la capitale après 7 ans d’absence.
La température extérieure est en dessous de 0. Il y a peu de public qui a bravé le froid, mais le déplacement en vaut le détour, tant la troupe du Footsbarn nous transporte dans un monde dont elle seule a la clé. Un monde déglingué, avec des problèmes techniques et des scènes qui parfois sont mal ficelées, mais un monde généreux, brûlant de vie et finalement essentiel par son approche poétique de la vie : une émotion, une chanson, un sourire ou une situation composent autant d’images flamboyantes à la suite les unes des autres.
Dans cet asile de fous, inspiré du « Vol au dessus d’un nid de coucou », l’ambiance est mélancolique et burlesque à la fois. Les délurés jouent patiemment aux cartes pendant qu’un piano lointain ne cesse de résonner depuis de longues années. Des marionnettes géantes côtoient les humains qui parlent (comme le Footsbarn en a l’habitude), tantôt français, tantôt anglais. L’infirmière Ratched a des airs de François Hollande et McMurphy, espiègle, joueur et certainement pas fou du point de vue médical, règne sur un groupe de bienheureux, conscients de la folie et de la violence du monde dans lequel ils baignent, sans jamais pour autant s’y confronter.
Ici où là, on sent le manque de moyens du Footsbarn et si, d’aventure un problème technique surgit, l’équipe vous fait patienter avec force de vin chaud et autres amusements. Cela ne les empêche pas de créer de belles images, aidés de masques et de marionnettes, et la vidéo se reflète justement ça-et-là dans cette scénographie dégingandée.
L’expérience est unique, aucun voile de fiction ne semble nous séparer des acteurs et pourtant le merveilleux opère, même dans les instants les plus dramatiques. Car lorsque l’horreur et la violence psychique semblent avoir envahi la terre, le Footsbarn est le rayon de soleil qui redonne un espoir précieux et enchanteur.
Hadrien VOLLE – www.sceneweb.fr
Nid de coucou (en alternance avec Shakespeare Celebration)
librement inspire du roman de Ken Kesey « VOL AU DESSUS D UN NID DE COUCOU »
par le Footsbarn Theatre
mise en scene : Paddy Hayter
scenographie et masques marionnettes : Fredericka Hayter
costumes : Hanna Sjodin
Lumiere : Jean Grison
avec : Naomi Canard, Vincent Gracieux, Paddy Hayter, Dominique PriéHaka Resic, André Julio Teixeira, Tony Wadham
Durée : 1h45Cirque Romanès
Square Parodi (75016)
Les jeudi et vendredi à 20h30, samedi à 15h30
(en alternance avec Shakespeare Celebration, samedi à 20h30, dimanche à 15h30)
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