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Les Belles de nuit : Portrait d’une femme au ralenti

À la une, Aix en provence, Les critiques, Marseille, Moyen, Théâtre, Toulon
Mathieu Mangaretto

photo Mathieu Mangaretto

Écrit par Magali Mougel et mis en scène par Marie Provence, Les Belles de nuit aborde la vieillesse féminine à travers un portrait fictif. Celui de Michelle, aide-soignante spécialiste coiffure dans un Établissement d’Hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). À trop vouloir poétiser leur fable, elles peinent à la nourrir de leurs réflexions.

« Le premier jour où ça a commencé », Michelle a 55 ans. Elle n’avait pas fêté son entrée dans la cinquantaine, pas plus que ses quarante ou ses trente ans, mais ses enfants ont jugé que 55, ça valait bien une soirée avec champagne – ou plutôt mousseux –, gâteau – surgelé – et musique à fond. Michelle n’a jamais aimé guincher mais elle se laisse entraîner. Qu’est-ce qu’elle ne ferait pas pour sa progéniture, qui pour l’occasion a loué une salle des fêtes. Elle se met du bleu à paillettes sur les paupières, sort son beau chemisier blanc, celui à jabots, et c’est parti pour faire semblant de s’amuser, d’apprécier la surprise. C’est sur ce rituel de passage que s’ouvre Les Belles de nuit, écrit par Magali Mougel sur une commande de Marie Provence et créé au Jeu de Paume à Aix-en-Provence. Suivront deux autres épisodes de la vie de Michelle : le jour de sa prise de retraite, et celui de son entrée dans un Ehpad, à 85 ans.

Avec Line Wiblé dans le rôle central, trois comédiens – Claire Cathy, Pascal Rozand et Dominique Sicilia – prennent en charge le récit à la troisième personne. Et, à la manière de conteurs, ils en incarnent régulièrement les différents personnages : les enfants, la directrice de la Résidence La Roseraie – du nom d’un Ehpad de Marseille, dont l’auteure et la metteure en scène sont venues rencontrer les résidents et le personnel –, ou encore le rassurant double de Michelle alias « Ma grande ». Très répétitive, circulaire, l’écriture de Magali Mougel traduit le désir de faire fable d’un sujet assez tabou dans notre société. Celui du vieillissement en général, féminin en particulier. « Il fallait trouver une forme, une façon de raconter – capable de rendre compte poétiquement – ce trouble et la violence de cette disparition », écrit l’auteure dans sa note d’intention.

Centrée sur trois étapes de la « seconde partie de vie » de Michelle, la pièce s’attache à des détails récurrents, dont l’évolution dit celle du personnage. Son effacement progressif aux yeux de la société, son ralentissement au quotidien. D’un mocassin tâché de boue, on arrive par exemple à un bain complet dans la matière visqueuse, après un accident de voiture. Le passé de Michelle, petit à petit se mêle aussi à son présent. Elle commence à attendre sa sœur décédée depuis longtemps en Algérie, où elle-même a vécu avant, devine-t-on sans que cela soit jamais dit, de quitter le pays pendant la guerre. Mais cela ne suffit pas à donner une vraie épaisseur à la protagoniste centrale, dont la pièce décrit surtout les failles de plus en plus grandes. Jusqu’à sa perte totale de repères.

Si le sentiment de solitude, d’exclusion du sujet vieillissant est sensible dans Les Belles de nuit, l’écriture et la mise en scène qui l’expriment peinent à aller au-delà des évidences et des clichés sur le sujet. Manifestes, le désir d’éviter tout misérabilisme par la poésie, et de susciter de l’empathie pour une héroïne en voie de disparition l’emportent sur la précision de l’analyse. Elles mettent en avant les bons sentiments de la pièce, qui n’échappe alors pas à une certaine mièvrerie qu’une mise en scène et un jeu très classiques ne permettent pas d’atténuer.

Anaïs Heluin – www.sceneweb.fr

Les Belles de nuit

Mise en scène : Marie Provence

Dramaturgie, écriture : Magali Mougel

Création sonore : Benjamin Delvalle

Création lumière : Jean-Bastien Nehr

Scénographie et costumes : Claudine Bertomeu

Assistante à la mise en scène : Florine Mullard

Regard chorégraphique : Ana Gabriela Castro

Avec Claire Cathy, Pascal Rozand, Dominique Sicilia, Line Wiblé

Production : 7e Ciel

Coproduction : Théâtre du Jeu de Paume – Aix-en-Provence

Soutiens : Théâtre de la Joliette-Minoterie, Marseille, La Chartreuse, centre national des écritures du spectacle, Villeneuve-lez-Avignon, Théâtre de l’Ephémère, Le Mans, Châteauvallon, Scène nationale, le Ministère de la Culture/DRAC PACA, la Ville de Marseille, la Région Sud-PACA et le Département des Bouches du Rhône, SPEDIDAM.

L’Adami gère et fait progresser les droits des artistes-interprètes en France et dans le monde. Elle les soutient également financièrement pour leurs projets de création et de diffusion.

Aide au développement : Parallèle – Plateforme pour la jeune création internationale.7e Ciel bénéficie de l’aide de la Direction Générale de la Création Artistique (DGCA) autitre de compagnonnage auteur.

Durée : 1h20

Théâtre du Jeu de Paume – Aix-en-Provence

Du 22 au 24 janvier 2020

Le Liberté – Toulon

Du 31 janvier au 2 février 2020

Théâtre Le Comoedia – Aubagne

Le 8 février 2020

Théâtre l’Ephémère – Le Mans

Les 12 et 13 février 2020

Théâtre de la Joliette – Marseille

Du 12 au 14 mars 2020

 

24 janvier 2020/par Anaïs Heluin
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1 réponse
  1. Laura
    Laura dit :
    6 mai 2023 à 15 h 26 min

    Je suis depuis un petit bout de temps avec mes filles vos articles et nous les apprécions à chaque lecture. Nos félicitations !

    Répondre

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