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« Le Cycle de l’absurde » : la belle course du CNAC

À la une, Cirque, Coup de coeur, Les critiques, Paris, Reims
Christophe Raynaud de Lage

photo Christophe Raynaud de Lage

Mis en piste par Raphaëlle Boitel, les élèves de la 32ème promotion du Centre National des Arts du Cirque (CNAC) disent dans leur spectacle de fin d’études, Le Cycle de l’absurde, l’obsession de vitesse, d’efficacité qui caractérisent l’époque. Un superbe crépuscule, dont on espère que les lueurs d’espoir sont prémonitoires. 

Dans la très élégante et subtile mise en scène de Raphaëlle Boitel, qui prend la suite du Galapiat Cirque invité l’an dernier par le CNAC à remplir le même rôle si délicat auprès de la 31ème promotion, ils n’en laissent rien paraître sur la piste. Au contraire, dans le clair-obscur du Cycle de l’absurde, ils brillent de tous leurs feux jusque-là peu employés. Habituée aux grandes distributions pour avoir créé plusieurs opéras, et familière des grands plateaux depuis ses débuts auprès de James Thierrée à l’âge de 13 ans, Raphaëlle Boitel a su mettre en valeur chacun des 14 artistes de la promotion, de même que le collectif qu’ils forment depuis trois ans, et qui se prolonge autrement à travers cette création. Elle n’en a pas pour autant renoncé à son univers bien reconnaissable dans le paysage du nouveau cirque : très visuel mais aussi organique, crépusculaire mais traversé par une énergie, par un humour qui rendent possible malgré tout une forme d’espoir, et même de joie.

Cannelle Maire, qui ouvre le Cycle de l’absurde avec sa roue allemande, aurait pu être l’une des figures qui peuplent les créations de Raphaëlle Boitel : elle est une « Oublié(e) », nom de la compagnie fondée en 2012 par la metteure en scène et chorégraphe. Seule sur un plateau vide, dont l’obscurité laisse seulement deviner la présence d’agrès, Cannelle lutte contre sa roue autant qu’elle fait corps avec elle. Elle inaugure un défilé de créatures traversées par des forces contraires. Comme toujours chez Raphaëlle Boitel, les femmes occupent dans ce singulier ballet une place importante, bien qu’elles soient moins nombreuses que leurs complices masculins. Tia Balacey, par exemple, se retrouve souvent au centre des allers-venues, des traversées à toute berzingue de ses camarades.

Pratiquant l’acrodanse comme, dit-elle, « une discipline à part entière et non un métissage entre acrobatie et danse », son « corps toujours en action et en quête d’une verticale temporaire » est l’un des nombreux cœurs de la pièce. L’un de ses nombreux Sisyphe, avec Fleuriane Cornet dont les équilibres sur vélo font tourner les têtes masculines, ou encore avec le jongleur Ricardo Serrao Mendes, qui parle avec ses balles autant qu’il les manipule. Car les hommes ne sont pas en reste dans la folle course orchestrée par Raphaëlle Boitel. Le trapéziste Andrès Mateo Castelblanco Suãrez, Aris Colangelo au mât chinois, le porteur Marin Garnier – bien que blessée, sa voltigeuse Maria Jesus Penjean Puig a su trouver sa place dans le spectacle –, le trapéziste Alberto Diaz Gutierrez ou encore le fildefériste Giuseppe Germini ont beau être enveloppés dans la même semi-pénombre crée par Tristan Baudoin, le collaborateur artistique de Raphaëlle Boitel, et baignés par la même musique électro composée par Arthur Bison, tous ont l’espace nécessaire pour développer une partition personnelle. Chose rare dans ces spectacles de fin d’études, on reconnaît chacun, on s’y attache. Sans perdre de vue le mouvement collectif.

Tantôt seuls ou à deux sur la piste pleine d’ombres, de poussière et de fumée, tantôt à plusieurs, les artistes expriment avec leurs moyens la rapidité de l’époque. Ils interrogent ses conséquences en matière de sens. Une série de gestes, de motifs récurrents questionne les obsessions des artistes, leur goût pour un agrès, pour un type d’expression physique plutôt qu’un autre. Les douze disciplines représentées dans la pièce sont soumises au même traitement, au même regard critique qui n’empêche pas l’amour, au contraire. C’est là l’une des grandes réussites de Raphaëlle Boitel et de ses 14 interprètes : tout en disant les dérives de l’époque, en particulier sur le plan relationnel, Le Cycle de l’absurde donne à voir des individualités et un collectif fort, prêts à s’engager dans le cirque et donc la vie, le premier étant dans leur spectacle une métaphore de la seconde. Conçu pour l’occasion par Tristan Baudoin, l’étonnant agrès du nom de « spider » dit à lui-même la beauté et la difficulté de l’entreprise. Et la nécessité d’y croire, encore.

Anaïs Heluin – www.sceneweb.fr

Le Cycle de l’absurde

La 32e promotion du CNAC

Mise en scène : Raphaëlle Boitel
Collaboration artistique, scénographie, lumière : Tristan Baudoin
Musique originale : Arthur Bison
Création costumes : Lilou Hérin
Rigging, machinerie, complice à la scénographie : Nicolas Lourdelle
Assistante : Alba Faivre

Les 15 interprètes de la 32e promotion du CNAC :
Tia Balacey (France) : acrodanse
Guillaume Blanc (France) : acrobatie
Andrés Mateo Castelblanco Suarez (Colombie) : trapèze Washington
Aris Colangelo (Italie) : mât chinois
Fleuriane Cornet (France) : équilibre sur vélo
Alberto Diaz Gutierrez (Chili) : trapèze fixe
Pablo Fraile Ruiz (Espagne) : corde lisse
Marin Garnier (France) : portés acrobatiques (porteur)
Giuseppe Germini (Italie) : fil
Cannelle Maire (France) : roue allemande
Maria Jesus Penjean Puig (Chili) : portés acrobatiques (voltigeuse)
Mohamed Rarhib (Maroc) : sangles
Vassiliki Rossillion (France) : corde volante
Ricardo Serrao Mendes (Portugal) : jonglerie
Erwan Tarlet (France) : sangles

Production 2020 : Centre national des arts du cirque / Cie L’Oublié(e)

Le CNAC est un opérateur de l’État, financé par le ministère de la Culture – DGCA et reçoit le soutien du Conseil départemental de la Marne, de la Ville et de la Communauté d’Agglomération de Châlons-en-Champagne.
La Brèche, Pôle national des arts du cirque Normandie / Cherbourg-en-Cotentin a accueilli l’équipe artistique en résidence de création du 7 au 18 septembre 2020.

La Cie L’Oublié(e) – Raphaëlle Boitel est en compagnonnage à l’Agora PNC Boulazac Aquitaine. Elle est conventionnée par le ministère de la Culture DRAC Nouvelle-Aquitaine et soutenue par la ville de Boulazac Isle Manoire, le Conseil départemental de la Dordogne et la Région Nouvelle-Aquitaine.
Partenaire privilégié du CNAC, le Conseil régional du Grand Est contribue par son financement aux dispositifs d’insertion professionnelle mis en place par le CNAC.

Durée : 1h25

Montigny-lès-Metz (57) – Cirk’Eole
dans le cadre du festival “Les nuits d’Eole”
21, 22 & 23 mai
sous le chapiteau du CNAC

du 21 juillet au 7 août 2021
Espace Chapiteaux à la Villette

7 janvier 2021/par Anaïs Heluin
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