« JAZ » est le récit d’un viol. Écrit par Koffi Kwahulé en 1998, l’héroïne est incarnée par Ludmilla Dabo qui s’avère aussi bonne chanteuse que comédienne. Elle joue une femme puissante, décidée à ne pas laisser impuni le viol dont elle est victime. Un spectacle entre monologue et concert jazz. On vous invite à la découvrir jeudi 11 octobre à 19h au Théâtre de la Cité Internationale. Pour jouer et gagner 2 invitations envoyez un mail avec vos coordonnées à concours@sceneweb.fr
Dans la veine de 20 Novembre de Lars Nòren avec Camille de Sablet, Alexandre Zeff met en scène JAZ avec Ludmilla Dabo. Une femme puissante en prise avec la violence, la sienne naissant de celle des autres. Le dispositif nous rappelle également le précédent monologue : une surface réfléchissante et l’objet le plus important occupant le centre (ici, des toilettes, lieu du viol). Un cœur entouré d’une cage lumineuse, une prison au sens physique et mental du terme.
Quelle prison ? Celle dans laquelle la jeune JAZ s’est retrouvée enfermée en vivant dans cet immeuble où les toilettes sont bouchées en permanence. La prison dans laquelle elle s’est retrouvée quand l’homme à la face de Christ s’est masturbé devant elle dans la cage d’escalier. L’enfermement causé par les murs clos de la sanisette de la place Bleu de Chine dans laquelle le même homme, qu’elle incarne en même temps qu’elle-même, l’a violée. Car JAZ est une victime, mais elle refuse d’en porter l’étiquette.
Comme pour suivre l’écriture de Kwahulé, le metteur en scène orchestre le monologue en faisant accompagner Ludmilla Dabo par le Mister Jazz Band, qu’elle chante ou qu’elle parle. La musique omniprésente donne à cette pièce une forme singulière, et abreuve par son énergie mélodieuse une femme blessée bien décidée à se reconstruire. L’histoire n’est pas sans nous rappeler l’écriture de Virginie Despentes dans King Kong Théorie, où le penchant vengeur de l’héroïne est davantage mis en avant que la douleur qu’elle éprouve. Une brutalité légèrement estompée par l’excellente prestation des musiciens qui achèvent de faire de ce JAZ un « bœuf » de qualité.
Hadrien Volle – www.sceneweb.fr
JAZ de Koffi Kwahulé
MISE EN SCÈNE : Alexandre Zeff
Distribution : Ludmilla Dabo et le Mister Jazz Band et ses musiciens Arthur Des Ligneris, Louis Jeffroy, Gilles Normand et Franck Perrolle.
Durée : 1h05Théâtre de la Cité Internationale
8 > 20 octobre 2018
lundi, mardi et vendredi | 20h
jeudi et samedi | 19h
relâches mercredi et dimanche
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