Le chorégraphe et fondateur du L.A. Dance Project. présente à Paris au Théâtre des Champs-Elysées trois chorégraphies comme autant d’instantanés en mouvement. Dont une première mondiale: Bach Studies (part 2).
Assagi Millepied ? Il semble que le chorégraphe installé à Los Angeles regarde le monde de la danse avec distance. Il avoue penser son temps de création autrement occupé qu’il a été pendant plus d’un an à peaufiner un scénario de film. Le tournage de sa Carmen devrait débuter cet été. En attendant Benjamin Millepied fait danser sa compagnie le L.A. Dance Project. Dans une soirée en trois temps, Homeward travaillé en étroite collaboration avec l’artiste plasticien James Buckhouse ouvre le bal. 6 danseurs dans une course folle faite de sauts et de tours. Comme un souvenir du passé néo-classique de Millepied ex-danseur du New York City Ballet. Les ports de bras sont superbes, équilibrant les corps en suspension. Un petit bijou et des solistes irrésistibles.
Orpheus Highway qui suit va chercher ses influences dans la comédie musicale et l’écriture d’un Jerome Robbins. Ce West Side Story de poche rejoue le mythe d’Orphée mais habillé d’une vidéo élégante. Les danseurs ainsi dédoublés gravitent à vue sur le plateau ou dans les environs de Los Angeles. Le procédé fait son petit effet sur la partition de Steve Reich jouée live. La chorégraphie abonde de courses dans un mouvement continu. On aimerait pourtant que la danse prenne le temps de souffler –et nous avec. David Adrian Freeland Jr éclabousse de son talent la pièce. Et emporte tout sur son passage.
Le programme concocté par Benjamin Millepied offre au public une première mondiale Bach Studies (part 2). La chorégraphie surprend par son ambition et la complexité de son écriture. Solo ou duo viennent relever la pièce d’un éclat brut. Millepied dompte les ombres, multiplie les lignes et transversales, accentue l’ondulation des corps. Le violon d’Eric Crambes est le point cardinal de cet opus autour duquel les interprètes gravitent. A Bach vient s’ajouter la partition de David Lang. Le final sur la Pasacaille de Bach est plus confus. Mais cette offrande chorégraphique aura tenu ses promesses.
Philippe Noisette – www.sceneweb.fr
L.A. Dance Project. Homeward, Orpheus Highway, Bach Studies (part 2). Chorégraphies Benjamin Millepied
Jusqu’au 1 février www.theatrechampselysées.fr
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