Suite au mail reçu la semaine dernière par les structures culturelles, concernant la coopération avec le Niger, le Burkina Faso et le Mali, les organisations syndicales du spectacle vivant avaient demandé des explications. Un nouveau mail du directeur de cabinet de la ministre de la culture, reçu par le Syndeac met les choses au point et constitue « un changement de posture » pour le syndicat.
Le Syndeac a reçu un nouveau mail du directeur de cabinet de la ministre de la culture, contredisant le précédent mail reçu par nos adhérents et « interdisant toute coopération avec le Niger, le Burkina Faso et le Mali ».
Le voici in extenso :
« Le mail que vous avez reçu lundi soir a suscité une forte émotion. Après échange avec le Ministère de l’Europe et des affaires étrangères, il nous semble important de clarifier quelques points pour éviter que des malentendus ne s’installent :
– La situation sécuritaire est extrêmement dégradée au Mali, au Niger et au Burkina Faso suite à des coups d’Etat condamnés par la communauté internationale et face à une recrudescence d’attaques terroristes. C’est dans ce contexte que nos Ambassades et Instituts français ont été pris pour cible et que ces pays ont été classés en « zone rouge » les 6 et 7 août 2023.
– Compte tenu de cette situation très particulière, nos Ambassades et Consulats au Mali et au Burkina Faso fonctionnent à équipe réduite et notre Ambassade à Niamey est fermée au public. Il a été décidé que les services de visas dans ces trois pays soient pour le moment fermés. Aucun nouveau visa ne peut donc y être délivré.
– Les artistes basés dans ces trois pays qui ont déjà des visas pour des projets ou spectacles en France peuvent venir comme prévu.
– Les artistes vivant en France et originaires de ces trois pays ne sont en rien concernés, tout comme les artistes burkinabés, maliens ou nigériens vivant dans d’autres pays, qui peuvent se voir délivrer des visas.
– Nous avons souhaité vous alerter sur la difficulté d’engager de nouveaux projets de coopération dans ce contexte qui ne permet pas aux Français de voyager dans ces trois pays et qui ne permet pas de délivrer des visas dans l’immédiat.
– La France a par ailleurs suspendu ses actions d’aide au développement et d’appui budgétaire dans ces trois pays, les conditions n’étant plus réunies pour les poursuivre. Les institutions culturelles dont les activités sont basées en France ne sont pas concernées par cette suspension.
La France a toujours été le pays vers lequel les artistes se sont tournés, pour fuir des persécutions, des menaces politiques ou la censure. Terre d’accueil pour des générations d’artistes du monde entier, la France reste pleinement attachée aux valeurs de liberté d’expression et de création.
Le Secrétariat général et ses équipes sont bien évidemment à votre disposition pour vous accompagner face aux difficultés que vous rencontreriez.
Le SG/HFDS »
« Ce message constitue un changement de posture que nous saluons » explique le Syndeac. « Les termes qui étaient employés dans le premier mail n’avait aucune fonction d’alerte, contrairement à ce qui est sous-entendu, mais posait une interdiction de principe à tout projet de coopération. Ces termes ont disparu, c’est une bonne nouvelle.
Jamais le Syndeac n’a nié la gravité des problèmes, notamment pour les personnels des ambassades. Nous exprimons ici notre solidarité totale à leur égard. Nous comprenons les difficultés pratiques d’émettre des visas dans ces conditions matérielles et sécuritaires. Nous espérons malgré tout que des visas pourront être délivrés dans le cas de collaboration avec des structures culturelles françaises, même avec un délai plus allongé ou que les artistes puissent aller dans d’autres ambassades européennes moins impactées pour avoir des visas Schengen.
La mobilisation syndicale a permis une prise de conscience du Gouvernement et un changement de cap. C’est suffisamment rare pour être noté. »
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