Sceneweb
  • À la une
  • Actu
  • Critiques
    • Coup de coeur
    • A voir
    • Moyen
    • Décevant
  • Interviews
  • Portraits
  • Disciplines
    • Théâtre
    • Danse
    • Opéra
    • Cirque
    • Jeune public
    • Théâtre musical
    • Marionnettes
    • Arts de la rue
    • Humour
  • Festivals
    • Tous les festivals
    • Festival d’Avignon
    • Notre Best OFF
  • Rechercher
  • Menu Menu

Joël Pommerat dans les limbes de l’adolescence

Actu, Paris, Théâtre

photo Elizabeth Carecchio

Avant la recréation de La Réunification des deux Corées en mode frontal au Théâtre de la Porte Saint-Martin en avril 2024, Joël Pommerat reprend dans ce même théâtre, Contes et Légendes, un conte sur l’adolescence.

Joël Pommerat aime réécrire les contes à sa manière, de Pinocchio, au Petit Chaperon rouge en passant par Cendrillon. Ici, il a écrit un conte contemporain pour adolescents. Il a cherché longtemps ce qui allait pouvoir le motiver, lui donner le goût des planches, et le plaisir de diriger à nouveau des acteurs. « Je n’avais plus tellement d’y retourner comme avant » nous explique le metteur en scène. Le thème de l’enfance c’est imposé à lui. « J’avais envie d’incarner des enfants sur scène, ce qui au théâtre est difficile car soit on travaille avec de vrais enfants et il faut plusieurs distributions, et ils grandissent en tournée, soit on le fait avec des adultes et cela peut sonner faux. » Le metteur en scène a alors composé une troupe impressionnante de comédiennes pour interpréter ces ados. Elles ont entre 26 et 32 ans, on leur en donne à peine 14 sur scène.

Tout le travail de Joël Pommerat et de son équipe a été de travailler sur les attitudes et la gestuelle. “Je voulais incarner de manière concrète la dimension physique du corporel” explique le metteur en scène. Il y a la dimension de la posture sur scène, mais aussi celle du phrasé, essentielle quand il s’agit de faire parler des ados. Et les phrases sonnent justes, à en croire les réactions des nombreux adolescents présents lors des représentations. “Je n’ai pas cherché à réinventer un langage pour qu’il colle à la réalité pour qu’il soit poétique” poursuit le metteur en scène. “J’ai cherché le réalisme pour m’ancrer dans le temps. Ce n’est pas simple de capter le langage de l’enfance car il se développe en intimité, et les adultes en sont souvent éloignés.”

Les adolescents de Contes et légendes font partis de la génération numérique. Ils sont en construction dans un début de 21e siècle aux antipodes de celui de leurs parents. Ils baignent dans le monde artificiel. Alors ils s’entourent de robots, véritables clones humains plus vrais que nature (le travail de Julie Poulain, la créatrice des perruques et des maquillages est remarquable). A côté des humains cohabitent Robbie, Steven et Eddy le robot chanteur star adulé et confident de ces adolescents en quête d’amour. “Lui, il est plein d’intention pour moi” dit l’une des adolescentes. « Ce thème est intervenu en cours de route » explique Joël Pommerat. « Ce n’était pas le projet initial mais cela nous a permis de chercher la vérité du côté du faux avec ces humanoïdes et cette présence artificielle. »

L’arrivée de l’intelligence artificielle dans nos vies est un fait inéluctable. Danger ou progrès ? Joël Pommerat ne prend pas position dans ce débat. Il utilise la fiction et la théâtralité pour mettre au cœur de son spectacle des thématiques de société. Le genre, le rapport masculin/féminin, l’homophobie, le machisme… »La séparation du monde entre deux catégories hommes et femmes concerne cette période de l’adolescence, c’est là où les injonctions sont formulées de manière directe et franche. Il y a quelque chose de l’ordre du combat pour tenter de ressembler ou de se différencier. C’est une lutte intérieure pour ces jeunes« .

Au cœur du travail de Joël Pommerat, il y a ce rapport à l’intime, dans une scénographie d’Eric Soyer, toujours aussi soignée et qui baigne le plateau dans un bel écrin ombrageux pour mieux capter les émotions. « Avec Eric on a surtout cherché  à recentrer la focale sur les corps. Il y a quelques éléments de mobilier dans le décor qui sont assez neutres. Mais le centre de tout, c’est le corps et sa vibration. »

Ce spectacle de Joël Pommerat, tout public, repris au Théâtre de la Porte Saint-Martin, va lui permettre d’élargir encore un peu plus le nombre de ses fans. C’est une belle entrée en matière dans le monde du théâtre pour les adolescents, tous scotchés par la tension qui règne sur le plateau pendant ces Contes et légendes.

Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr

Contes et Légendes
Une création théâtrale de Joël Pommerat
Avec : Prescillia Amany Kouamé, Jean-Édouard Bodziak, Elsa Bouchain, Léna Dia, Angélique Flaugère, Lucie Grunstein, Lucie Guien, Marion Levesque, Angéline Pelandakis, Lenni Prézelin
Scénographie et lumières Eric Soyer
Recherches/ création costumes Isabelle Deffin
Création perruques et maquillage Julie Poulain
Son François Leymarie, Philippe Perrin
Création musicale Antonin Leymarie
Dramaturgie Marion Boudier
Assistantes mise en scène Roxane Isnard et Garance Rivoal

CONSTRUCTION DÉCORS
Ateliers de Nanterre-Amandiers

Durée: 1h50

Théâtre de la Porte Saint-Martin – Paris
Du 10 janvier au 31 mars 2024
Du mercredi au vendredi 20h. Samedi 20h30. Dimanche 16h

11 janvier 2024/par Stéphane Capron
Partager cette publication
  • Partager sur Facebook
  • Partager sur X
  • Partager sur WhatsApp
  • Partager sur LinkedIn
  • Partager par Mail
  • Lien vers Instagram
Vous aimerez peut-être aussi
Une nouvelle version de Cendrillon de Joël Pommerat par Camille de La Guillonnière
C’est la Phèdre ! d’après Sénèque par Le pari des bestioles
Roman Jean-Elie met en scène La langue des oiseaux de Lucie Grunstein
Le Petit Chaperon rouge de Joël Pommerat
Amours (2) de Joël Pommerat Joël Pommerat, l’amour en cavale
Les têtes d’affiche de la rentrée
Joël Pommerat dans la peau des VRP
Cendrillon de Pommerat, un spectacle qui tue la mère !
2 réponses
  1. de Plinval
    de Plinval dit :
    8 février 2023 à 23 h 35 min

    Ce spectacle « contes et légendes » m’ a terriblement déplu, Il est vide autant par ce qui est dit que par sa forme. Pas de théâtralité, sujet mal traité, texte inintéressant, creux et démagogique. On s’ennuie pendant deux heures. Étant plutôt « bon public » en général, je n’y ai rien trouvé. A déconseiller sûrement.

    Répondre
  2. François Donato
    François Donato dit :
    5 janvier 2024 à 8 h 34 min

    Cette oeuvre laisse un sentiment mitigé. La performance spécifique des jeunes comédiennes est vraiment impressionnante, et derrière elle, la justesse de la mise en scène. Mais il manque un engagement plus affirmé du propos, et un parti-pris qui se dévoile pour structurer une dramaturgie qui reste trop neutre. Il en résulte une écriture du temps trop linéaire. Il faut souligner aussi la proximité esthétique et d’intention avec la série suédoise « Real Humans » de 2012.

    Répondre

Laisser un commentaire

Rejoindre la discussion?
N’hésitez pas à contribuer !

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Dans le moteur de recherche, plus de 22 000 spectacles référencés

© Sceneweb | Création site et Maintenance par Limbus Studio
  • L’actualité du spectacle vivant
  • Qui sommes-nous ?
  • Newsletter
  • Politique de confidentialité
  • Signaler un abus
  • Contact
  • Politique de cookies (UE)
Faire défiler vers le haut