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Les Enivrés au comptoir

À la une, Les critiques, Moyen, Paris, Théâtre

Photo Helene-Bozzi

La mise en scène soignée de Clément Poirée et la performance hors norme de ses comédiens n’y feront rien : au Théâtre de la Tempête, la pièce imbibée d’Ivan Viripaev agace plus qu’elle ne convainc.

Il aura fallu beaucoup d’audace, et sans doute un brin de fantaisie, à Clément Poirée pour se lancer dans la folle aventure des « Enivrés ». Camper, avec justesse, le rôle d’un personnage ayant un peu trop forcé sur la bouteille est toujours un exercice périlleux pour un comédien ; le tenir plus de deux heures durant, avec sept autres compagnons de boisson tout aussi délirants, a tout de la performance théâtrale. Ce défi, la troupe du directeur du Théâtre de la Tempête le relève sans trembler, ni trébucher, et même avec un certain brio. De John Arnold à Thibault Lacroix, d’Aurélia Arto à Camille Bernon, tous incarnent, avec une énergie folle et en évitant soigneusement la caricature, l’ivresse dans son plus pur naufrage.

Au creux de cette nuit de tous les possibles et de toutes les révélations orchestrée par Ivan Viripaev, ils sont quatorze, tous plus imbibés les uns que les autres, à se croiser et se percuter, à s’aimer et à se détester, à s’effondrer et à se relever, au sens propre comme au figuré. Pour eux, l’alcool agit comme un filtre d’amour et de vérité, un outil de clairvoyance au service de leurs sentiments et de leurs croyances. Il permet à ce jeune fiancé, en plein enterrement de vie de garçon, de tomber amoureux d’une femme croisée dans la rue, pousse cet homme marié à avouer à son meilleur ami qu’il a couché avec son épouse, ouvre les yeux d’un autre persuadé d’avoir subitement découvert l’amour véritable.

Souvent délirants, ces dialogues sous éthanol trouvent leur logique propre et tracent même certaines perspectives dignes d’intérêt comme le besoin de transcendance, la moderne solitude ou le rejet de la haine de soi, mais, infligés à trop haute dose, ils s’enlisent dans des digressions bavardes, dans des circonvolutions stériles, comme dilués dans d’interminables longueurs, et une certaine part de vulgarité, qui agacent au lieu de séduire. Sans jamais atteindre la pertinence d’un « Nuit d’ivresse », par exemple, le texte donne alors l’impression de tourner à vide, de s’appauvrir à mesure qu’il s’édifie et de dire en 2h20 ce qu’il pourrait délivrer en moitié moins de temps.

Pourtant, outre son excellente direction d’acteurs, Clément Poirée a réussi à mettre au point une mise en scène soignée et virevoltante qui tente d’offrir une certaine profondeur au propos de Viripaev, de le soutenir dans ces moments les plus faibles. Las, le plateau tournant a beau faire chavirer encore un peu plus les comédiens et leur offrir un écrin scénique de haute tenue, il ne parvient pas à masquer les écueils d’une pièce qui a perdu son acuité à force de se répéter.

Vincent Bouquet – www.sceneweb.fr

Les Enivrés de Ivan Viripaev
texte français Tania Moguilevskaia et Gilles Morel
(Les Solitaires Intempestifs)
mise en scène Clément Poirée
avec John Arnold, Aurélia Arto, Camille Bernon, Bruno Blairet, Camille Cobbi, Thibault Lacroix, Matthieu Marie, Mélanie Menu
scénographie Erwan Creff
lumières Elsa Revol, assistée de Sébastien Marc
costumes Hanna Sjödin, assistée de Camille Lamy
musiques Stéphanie Gibert
maquillages Pauline Bry
peinture décor Caroline Aouin
collaboration artistique Margaux Eskenazi
régie générale Farid Laroussi
administration et diffusion Marie-Noëlle Boyer, Guillaume Moog, Aurélien Piffaretti
presse Pascal Zelcer.

production Théâtre de la Tempête, subventionné par le ministère de la Culture, la Ville de Paris et la Région Île-de-France.

Les Enivrés a remporté le Prix Domaine Etranger et le Prix de la Traduction aux Journées de Lyon des Auteurs de Théâtre 2014.
Titulaire des droits : henschel SCHAUSPIEL Theaterverlag Berlin GmbH – Agent de l’auteur pour l’espace francophone : Gilles Morel.

Durée : 2h20

Théâtre de la Tempête
Création 2018
14 septembre 21 octobre 2018

24 septembre 2018/par Vincent Bouquet
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