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Julien Duval court derrière le Candide de Voltaire

Bordeaux, Décevant, Les critiques, Théâtre
Pierre Planchenault

Photo Pierre Planchenault

Il en faut du souffle pour arpenter le monde avec un spectateur sur le dos. Pourtant plein d’énergie, le Candide mis en scène par Julien Duval peine à faire résonner le conte philosophique de Voltaire, faute peut-être de parti-pris de fond suffisants.

Pourquoi adapter aujourd’hui Candide à la scène ? C’est un peu la question que l’on se pose en regardant le spectacle mis en scène par Julien Duval. Les références incessantes du monde politique aux Lumières ne facilitent pas la tâche, galvaudent le terme. Le texte est un classique des profs de français des lycées, un pilier culturel que la plupart d’entre nous ont déjà été amenés à croiser. Le tremblement de terre de Lisbonne, l’esclave de Surinam ou encore l’épisode de l’Eldorado habitent par exemple de nombreuses mémoires. Tout cela n’empêcherait pas pour autant de s’atteler à le monter sur scène. Le texte peut encore nous parler même s’il est issu d’un monde qui cherchait à se défaire de l’obscurantisme religieux et de sa toute puissance politique. La donne a sensiblement changé mais les leçons philosophiques de Voltaire sont certainement inépuisables et la dernière scène du spectacle – le fameux « il faut cultiver son jardin » – laisse un peu amer, tant, alors, le spectacle s’est mis à me parler.

Adapter Candide pose d’abord des problèmes pour la scène. Multiplicité des lieux et des personnages, ironie mordante et passage du genre du conte à celui du théâtre sont autant de défis à relever que pose le texte pour celui ou celle qui souhaite se le coltiner. Julien Duval a pris le parti d’une esthétique punchy et rigolote, qui flirte avec le kitsch tout en restant fidèle aux intentions de l’auteur. Tout commence en musique. I love to love sur fond de montagnes roses et de pépiements d’oiseaux. Des vaguelettes de type champ de bosses miniaturisé pour vélos BMX figurent les montagnes et les océans que Candide va devoir traverser pour parfaire sa formation philosophique. Mais il faut d’abord être chassé du Paradis que constitue ce domaine du Baron de Thunder-ten-tronckh. Que Candide fricote avec Cunégonde, la fille du baron, va s’en charger.

Les voilà donc partis tous deux à travers le monde et ses horreurs confronter au réel l’optimisme béat – caricature voltairienne de la philosophie de Leibniz – que leur a enseigné Maître Pangloss. Pour ce dernier, on le sait, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes. Il ne peut penser autrement puisqu’il aurait alors l’impression de s’attaquer à la figure de Dieu qui est justement le créateur de ce monde. A être parfait, monde parfait, et tant pis si les atrocités commises sur la planète démentant avec force cette idée. Voltaire s’en moque, allègrement, et en profite pour transporter Candide à travers un voyage cruel. Entre guerres, viols, tortures et autre tremblements de terre, notre héros candide sans être niais ne manque pas d’occasions d’être horrifié. De retour chez lui, il pourra commencer à se consacrer à cultiver son jardin. On pourrait en dire autant de nous qui préférons courir à travers la planète, en avion ou par Internet, quand il s’agirait peut-être de songer à notre avenir sur cette Terre.

Dans toutes ces aventures, jamais l’énergie initiale du spectacle ne se dément. Les scènes sont courtes. Les couleurs varient. Sauf Carlos Martins qui campe tout du long un Candide en culotte courte, les six autres acteurs ne cessent de changer de rôle, de costume, et de traverser le monde, et la scène, en tous sens. L’enchaînement rapide des scènes ne parvient toutefois pas à construire un sens, une lecture, un parti-pris un peu fort qui soutienne davantage l’intérêt. A force donc, le spectacle s’essouffle. On attendrait que ça déraille davantage. Ou bien que se dessine une lecture. Mais seule la copie originale semble guider le déroulé. Le nez sur le guidon. Sans prendre de hauteur ou de décalage. Autre qu’une certaine joie de jouer et une esthétique au goût du jour.

Eric Demey – www.sceneweb.fr

Candide ou l’Optimisme
D’après le conte de Voltaire
Adaptation théâtrale Julien Duval et Carlos Martins
Mise en scène Julien Duval – compagnie Le Syndicat d’Initiative

Avec
Zoé Gauchet,
Vanessa Koutseff,
Odille Lauria,
Félix Lefebvre,
Franck Manzoni,
Carlos Martins,
Thierry Otin

Composition musicale
Kat May
Scénographie
Olivier Thomas
Lumière
Anna Tubiana
Costumes
Aude Désigaux
Son
Madame Miniature
Assistanat à la mise en scène
Julia Roger (stagiaire)

Production Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine et Le Syndicat d’Initiative
Coproduction OARA – Office Artistique de la Région Nouvelle-Aquitaine ; Le Bateau Feu – scène nationale de Dunkerque ; L’Odyssée – scène conventionnée de Périgueux; La Coupe d’Or – scène conventionnée de Rochefort ; Le Théâtre Ducourneau d’Agen; Le Gallia – scène conventionnée de Saintes ; Le Parvis – scène nationale Tarbes Pyrénées
Avec l’aide du ministère de la Culture (DRAC Nouvelle-Aquitaine) et de la Ville de Bordeaux (fonds d’aide à la création- production)

Julien Duval est artiste compagnon au Théâtre National de Bordeaux en Aquitaine et la compagnie Le Syndicat d’Initiative est associée au Théâtre Ducourneau d’Agen.

Durée 2h

TnBA – Bordeaux
9 > 13 novembre 2021
Réserver en ligne
Mar et mer à 20h30
Du jeu au sam à 19h30

10 novembre 2021/par Eric Demey
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1 réponse
  1. Lebreton
    Lebreton dit :
    8 août 2022 à 19 h 11 min

    Bonjour,
    Pouvez vous me transmettre les coordonnées de Julien Duval et Carlos Martin s’il vous plait.
    Ou leur transmettre le mien.
    Lebreton Nicolas 0683284089
    Lebretonicolas@live.fr (un seul « n »)
    Cordialement
    Nicolas Lebreton

    Répondre

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