Bertrand Bossard et Manolo, des centaures traders dans La 7e Vague

Dans la dernière création du Théâtre du Centaure, La 7e Vague, actuellement en tournée, Bertrand Bossard se dévoile comédien-cavalier de haute maîtrisse. On apprend ainsi que Bertrand Bossard avant de se découvrir par le théâtre, ne vit jusqu’à ses 17 ans que pour sa passion des équidés et de la compétition d’obstacles (il monte alors 6h par jour). Une passion hors de prix qu’il rend possible avec ingéniosité en inventant, aux côtés d’un cousin pas plus âgé que lui, une petite entreprise : de chevaux de petite origine, ils en font des champions. A 17 ans, il fait le choix des études… d’art dramatique ! Un peu moins de 30 ans après, il croise, par un concours de circonstances et d’évidences, Camille & Manolo du Théâtre du Centaure. Il suffira qu’il monte une fois avec eux, et l’aventure de La 7e Vague commence. Deux ans de travail après, quand il en faut souvent huit, Manolo a trouvé en Bertrand Bossard un double, un frère, un ami.

Dans cette nouvelle épopée mise en scène par Camille, Manolo et Bertrand Bossard sont tous deux traders, rongé ou habité chacun par des principes que tout oppose. Ils se livrent, devant un écran d’écrans qui nous saisit, à une joute verbale, poésie actuelle des chiffres, au fil d’une chorégraphie mi-humaine mi-animale. L’exercice sur équidés majestueux est tendu, rythmé par un texte pénétrant, comme une vague, que ponctue la guitare de Virgile Abela côté cour. Ces comédiens-centaures s’imposent avec naturel et grandiose comme des traders types, cavaliers des temps modernes, des prétendus surhommes des hautes sphères impénétrables… et finalement que la nature sauvage qui est en eux rattrape.

Le Théâtre du Centaure est un au-delà du théâtre équestre. Avec sa singularité, il franchit des frontières, et son discours cadencé rend possible de dire autrement, en l’occurence ici, un thème sur la haute finance que nous entendons le souffle coupé. Dans ce théâtre hors cadre, Bertrand Bossard a naturellement trouvé un équilibre, tendu à souhait. Il avoue ainsi publiquement aimer s’embarquer dans les projets d’autres metteurs en scène.

Villeneuve en Scène
Clos de l’Abbaye – Sous chapiteau
22h00 – 23h15
Du 9 au 17 juillet – Relâche le 13 juillet