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Bernard Sobel dompte Les Bacchantes

À la une, A voir, Gennevilliers, Les critiques, Théâtre

Photo H. Bellamy

« Pour clore l’aventure engagée il y a plus de soixante », dixit sa fidèle comparse Michèle Raoul-Davis, Bernard Sobel s’empare des Bacchantes au Théâtre de l’Epée de Bois. De la tragédie grecque on ne peut plus classique d’Euripide, il parvient à dégager une certaine modernité.

Il est de ces textes qui ne sont que très rarement montés et soudain, au gré du hasard ou de l’actualité, ils débarquent en escadrille. Dernière pièce d’Euripide, Les Bacchantes fait partie de ceux-là et semble être l’une des étonnantes coqueluches de cette saison 2017-2018. Transformée en concert de rock indé par Sara Llorca, point d’appui du spectacle de Marlene Monteiro Freitas, Bacantes – Prelúdio para uma purga, elle est cette fois adaptée par un vieux loup de mer du théâtre français, Bernard Sobel. D’une facture plus classique que ses deux propositions sœurs, elle n’en dégage pas moins une subtile modernité, malgré ses quelque vingt-six siècles.

En étroite collaboration avec sa comparse de toujours, Michèle Raoul-Davis, le metteur en scène a choisi d’instiller des pointes lumineuses dans cette tragédie grecque par excellence. Elle voit s’affronter Penthée, petit-fils du roi de Thèbes, Cadmos, à qui son grand-père a confié le gouvernement de la cité, et Dionysos, fils de Zeus et de Sémélé. Revenu sous les traits d’un mortel à Thèbes, il cherche à se venger de ceux qui nient sa divinité. Contrairement à Cadmos et au devin Tirésias qui, par pragmatisme, se sont soumis au Dieu, Penthée s’y refuse. Devant cette opposition frontale, Dionysos décide d’ensorceler les femmes de la ville et de les conduire dans la forêt où, en plein délire, elles se livreront à son culte orgiaque et provoqueront l’ire du gouverneur de Thèbes.

En amoureux des textes qu’il est, Bernard Sobel ne cherche pas à déconstruire la pièce d’Euripide – comme certains ont pu être tentés de le faire – pour l’introduire au chausse-pied dans notre temps, mais veut y dénicher ces constructions mentales, morales et sociales qui résonnent encore en nous. Dans un élégant décor, tout de pierres et de pavés conçu, la direction des comédiens est savamment maîtrisée. De Matthieu Marie, en Penthée inflexible et en Agavé traumatisée, à Vincent Minne, en Dionysos ambivalent, en passant par la troupe de quatre bacchantes composée de Salomé Diénis Meulien, Manon Chircen, Asja Nadjar et Alexiane Torrès, tous concourent par la précision de leur jeu et l’incongruité sensée de leurs costumes à rendre la pièce d’une attractive limpidité.

Par un changement de ton, un éclat de voix, une posture de jeu, aussi infimes puissent-ils paraître, ils soulignent la fine lecture que Bernard Sobel et Michèle Raoul-Davis ont pu avoir de cette pièce, instillant là un brin d’humour, là plus de gravité, dans les interstices adéquats. Tout juste pourrait-on regretter que la volonté exprimée dans la note d’intention de montrer « le danger – mortel absolument – pour les individus et pour la cité du repli sur soi, sur ses frontières, sur une identité fermée, qu’elle soit individuelle ou collective » ne transparaisse pas beaucoup plus clairement, laissant le spectateur bien seul pour tirer toutes les conclusions de la cruauté dionysienne.

Vincent Bouquet – www.sceneweb.fr

Les Bacchantes
D’Euripide
Texte français Michèle Raoul-Davis

Mise en scène Bernard Sobel en collaboration avec Michèle Raoul-Davis
Avec Eric Castex, Manon Chircen, Salomé Dienis Meulien, Claude Guyonnet, Jean-Claude Jay, Matthieu Marie, Sylvain Martin, Vincent Minne, Asja Nadjar, Tchili, Alexiane Torrès 
Collaborations artistiques Betsy Jolas, François Raffinot
Scénographie Jacqueline Bosson

Son Bernard Valléry
Lumière Vincent Millet
Vidéo Florent Ruch et Tchili
Costumes Elodie Madebos

Assistanat à la mise en scène Sylvain Martin
Production déléguée : Compagnie Bernard Sobel
Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National et le soutien amical du Théâtre du Soleil. La compagnie Bernard Sobel est conventionnée par le Ministère de la Culture et de la Communication – DGCA et bénéficie du soutien de la Ville de Paris.
Durée : 1h30

T2G Gennevilliers
2019
vendredi 8 février – 20h
samedi 9 février – 18h
dimanche 10 février – 16h

12 janvier 2018/par Vincent Bouquet
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