Il faut considérer ce qui a précédé et suivi Didon et Énée dans l’histoire de la musique anglaise, pour prendre toute la mesure de la singularité de ce chef-d’œuvre. C’est d’abord, en effet, le premier opéra entièrement en langue anglaise. Les ouvrages de Purcell étaient plutôt des pièces de théâtre avec musique, tels King Arthur et The Fairy Queen, des masques (masks), qui ne peuvent pas être qualifiés d’opéras puisqu’il s’agit d’oeuvres hybrides, unifiées par la scène plus que par la musique.
Longtemps exilé en France, le roi d’Angleterre Charles II, remonté sur le trône en 1660, a été impressionné par la qualité et l’invention musicale qu’il a pu admirer à la cour de France – ses violons du roi ont bien sûr pour modèles ceux de Louis XIV. Purcell est nommé en 1677 compositeur des violons du roi, puis en 1683 conservateur des instruments du roi ; et s’inspire dès lors ouvertement de la tragédie lyrique française.
Mais le modèle français n’est pas transposé tel quel. Par le format déjà, bien plus court que les tragédies lyriques françaises. C’est qu’il ne s’agit pas d’une oeuvre conçue pour un théâtre public, mais pour des représentations privées : elle fut vraisemblablement donnée pour la première fois dans un collège de jeunes filles, à Chelsea. Ainsi s’explique, outre la concision de l’ouvrage, la liberté qu’à pu prendre Purcell. S’écartant du mélange des genres en vogue à l’époque, il invente un genre nouveau que Didon et Énée restera longtemps le seul à illustrer.
Car le temps viendra bientôt du règne sans partage de l’opéra italien, dont Haendel le Saxon sera le premier champion et qui se poursuivra à Londres durant près de deux siècles. Nous sommes donc face à un modèle unique dont le destin est seulement comparable à l’oeuvre de Monteverdi. On retrouve cette même acuité musicale et dramatique et pourtant pas de descendance directe. Alors que sa concision, son unité dans une extrême diversité d’atmosphères et de sentiments, la richesse de sa musique admirablement modelée sur la langue anglaise font de Didon et Énée un modèle, presque un absolu. D’après dossier de presse
Didon et Énée
opéra de Henry Purcell
livret Nahum Tate
direction musicale Sébastien d’Hérin
mise en scène Bernard Lévy
opéra tragique en trois actes (1689)
d’après une tragédie de 1678, tirée du Livre IV de L’Énéide de Virgile
assistante à la mise en scène Bérangère Gros
scénographie Giulio Lichtner
costumes Elsa Pavanel
assistante aux costumes Séverine Thiébault
lumières Christian Pinaud
vidéo Romain Vuillet et Jérôme Tuncer
maquillages et coiffures Fabienne Robineau
réalisation des décors Atelier du Théâtre musical de Besançon,
Pascal Doudement (écorce de l’arbre)
réalisation des costumes Atelier du Théâtre musical de Besançon
et Atelier Lilas en scène
avec
Isabelle Druet Didon
Arnaud Guillou Énée
Camille Poul Belinda
Edwige Parat la seconde suivante
Sarah Jouffroy l’enchanteresse
Agathe Boudet et Fiona Mc Gown les sorcières
François Rougier le marin
Antoine Strub l’esprit
Choeur AEdES direction Mathieu Romano
Les Nouveaux Caractères ensemble instrumental
durée : 1h05
production : Le Théâtre musical de Besançon
coproduction : Les Nouveaux Caractères, Choeur AEdES
coréalisation : Athénée Théâtre Louis-Jouvet
du jeudi 5 au dimanche 8 mai 2011
jeudi 5, vendredi 6, samedi 7 mai à 20h
dimanche 8 mai à 16h
Théâtre d’Angoulême – Scène nationale – réservations : 05 45 38 61 61/63
mardi 10 mai 2011
La Coursive – Scène nationale La Rochelle – réservations : 05 46 51 54 02/03
jeudi 12 mai 2011
Les Traversées – Rencontres musicales de Noirlac – réservations : 02 48 96 17 16
samedi 18 juin 2011
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