Le Cirque Plume présente en tournée son dernier spectacle, La Dernière Saison. Ultime opus d’une carrière débutée en 1984 à Besançon. Le Cirque Plume a inventé une nouvelle forme de cirque, en puisant son inspiration dans son environnement naturel, les forêts du Doubs et du Jura. Le spectacle va sillonner la France pendant au mois deux ans, puis Bernard Kudlak espère organiser une grande fête populaire à Besançon avant de se retirer définitivement.
Comme avez-vous conçu ce spectacle ? Comme le dernier ou comme un spectacle à part entière ?
Je ne l’ai pas imaginé comme le dernier. Il se trouve qu’il n’y en aura pas un autre derrière. Le travail a été le même que pour les autres. Ici il y a les quatre saison qui rythment l’année et une cinquième, celle d’aujourd’hui, celle de la pollution des mers et de l’atmosphère, des conneries des humains.
L’écologie a toujours été au cœur de vos spectacles.
Oui et plus encore avec celui-ci parce que l’on est dans une forêt au milieu des éléments, de la neige, de la nature. C’est notre quotidien. On habite dans le Doubs, dans le massif du Jura, on vit à la campagne. On n’a pas fait carrière avec l’urbain mais avec notre amour de la vie, du soleil, du vent et de la forêt.
De nouveaux artistes vous rejoignent pour ce dernier opus. Pourquoi ?
Car il faut que les artistes de cirque soient jeunes et ils sont incroyables. Pour le reste l’esprit du cirque Plume est le même.
Il y a un zeste de mélancolie et aussi de la joie dans ce dernier spectacle.
C’est comme dans la vie. De la joie, de la mélancolie, des larmes, de la tristesse. C’est tout ce que nous sommes.
Y-a-t-il des rêves que vous avez réalisés avec ce spectacle ?
Oui le jonglage avec les plumes. J’y ai toujours pensé pendant plus de trente ans, et je trouvais que ce n’était jamais le moment. Il a fallu le dernier spectacle pour y parvenir.
Ce n’est pas encore tout à fait la fin car la tournée est longue.
On est au début. Il va vivre, on va rencontrer le public et vibrer avec eux.
Vous pensez au dernier jour ?
Oui forcément Mais là je veux en profiter pleinement. J’imagine que ce sera énorme émotionnellement. On a toujours fait comme a voulu, à notre main. On a eu beaucoup de libertés dans cette belle histoire. Mais à un moment donné, à plus de 65 ans il faut savoir s’arrêter. On vit dans une société dans laquelle les jeunes ont du mal à trouver leur place. On ne veut pas s’accrocher.
Pendant 30 ans vous êtes restez sur vos fondamentaux, sans varier, avec simplicité.
La simplicité, c’est un aboutissement. On a fabriqué notre cirque avec des éléments très simples. J’ai toujours voulu travailler sur la poésie. Le poème doit être simple dans sa musque et son sens pour que l’on puisse l’entendre.
C’est sur personne ne reprendra derrière ?
Non, c’est une entreprise de funambules. C’est tout le temps plein et c’est la condition de notre existence. C’est beaucoup pour le transmettre. On a fait notre temps. Il y a beaucoup de cirques aujourd’hui, beaucoup de créativité. Place aux jeunes.
Propos recueillis par Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
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