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« Barber Shop Chronicles » en musique et en verve

A voir, Bobigny, Les critiques, Strasbourg, Théâtre, Valence
Michael De Cock et Junior Mthombeni mettent en scène Barber Shop Chronicles de Inua Ellams
Michael De Cock et Junior Mthombeni mettent en scène Barber Shop Chronicles de Inua Ellams

Photo Stef Stessel

Donnée à la MC93 de Bobigny, avant le Théâtre national de Strasbourg et la Comédie de Valence, la pièce Barber Shop Chronicles de Inua Ellams, mise en scène par Michael De Cock et Junior Mthombeni, fait du salon de coiffure un lieu où la vie et les récits se déploient en abondance, avec une énergie décoiffante.

Bien plus qu’un simple lieu où l’on vient se faire tailler la barbe, couper les cheveux et éventuellement soigner sa peau, le barber shop se présente, dans Barber Shop Chronicles, comme l’endroit d’une expérience singulière et nécessaire pour la clientèle d’hommes africains et afrodescendants qui le fréquente. En témoigne le premier tableau mettant en scène un jeune homme qui tambourine à la porte d’entrée d’une cahute de fortune encore fermée, au point de réveiller le barbier qui dort à même le sol. Il est six heures du matin à Dakar, au Sénégal. Sans pouvoir attendre, il réclame une coupe avant de se rendre à un entretien d’embauche pour devenir chauffeur. Une fois la chose expressément faite, l’adolescent, qu’on croit ingrat, file à grandes enjambées et sans payer, mais il réapparaîtra en fin de journée. C’est donc à l’aube que commence Barber Shop Chronicles pour se finir à la nuit tombée. En une seule longue journée, une foultitude d’individus passe la porte d’entrée de commerces situés à Bruxelles en Belgique, à Abidjan en Côte d’Ivoire, à Yaoundé au Cameroun, à Kinshasa en République du Congo, à Ouagadougou au Burkina Faso. Il y règne un esprit de franche camaraderie et de sociabilité spontanée. Le salon, c’est comme la grande place : les hommes y viennent pour se poser, s’ouvrir, écouter, parler, tenter de comprendre quelque chose d’eux-mêmes et du monde.

Unanimement célébrée lors de sa création en Angleterre, la pièce fait sa première française, transposée dans un contexte francophone. Aussi bavarde qu’exaltée, elle enfile les mots et les idées, de simples anecdotes ou des réflexions plus profondes et écorchées. C’est même avec une sacrée véhémence que sont abordés nombre de thèmes, comme la politique, l’éducation, l’absence ou la sévérité des pères, la culture et les traditions, le mouvement, le changement, l’amour, les femmes, les hommes, la religion, le racisme, tout cela dans l’intimité feutrée et décomplexée du salon du barbier. Né au Nigéria, son auteur, Inua Ellams, qui vit et travaille à Londres, est poète, dramaturge, scénariste, graphiste et designer, et signe un théâtre qui possède en effet l’art de croquer, dessiner, soigneusement son sujet. Il parle du monde d’hier et de celui d’aujourd’hui, avec une efficacité et une lucidité pertinentes, un humour et un esprit caustiques. Il relate des histoires qui appartiennent autant au domaine privé qu’à la sphère publique. Aux parcours personnels des uns et des autres s’ajoutent l’histoire collective, intergénérationnelle, le poids de son héritage, les incompréhensions et la contestation qu’elle génère. La révolte sociale et la lutte pour la liberté habitent de nombreuses figures peuplant les salons représentés. Le ton peut être blagueur, mais non dépourvu d’une certaine profondeur, et même de gravité, notamment lorsqu’interviennent les questions autour de l’identité et de la colonisation avec toute la violence qu’elles véhiculent.

Sous le mouvement d’un grand ventilateur surplombant, l’ambiance se veut survoltée, d’autant qu’elle est dopée par le match final de la Ligue des champions qui se présente comme un fil rouge de la représentation. Sur scène, un plateau tournant sert d’espace confessionnel et fait aussi office de piste de danse. La mise en scène de Michael De Cock, artiste de théâtre et directeur artistique du KVS – scène néerlandaise de Bruxelles, et Junior Mthombeni, acteur et musicien, assume un côté volontiers désordonné, mais ne paraît pas confuse pour autant. Le jeu des comédiens gagnerait à être davantage nuancé, mais il est généreux, explosif, euphorique, et l’énergie déployée est furieusement communicative pour célébrer la masculinité et l’Afrique dans leur pluralité.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

Barber Shop Chronicles
Texte Inua Ellams
Mise en scène Michael De Cock, Junior Mthombeni
Avec Priscilla Adade, Junior Akwety, BATGAME, Hippolyte Bohouo, Martin Chishimba, Salif Cissé, Yoli Fuller, Aristote Luyindula, José Mavà, Jovial Mbenga, Souleymane Sylla, Clyde Yeguete
Adaptation Junior Akwety, Omar Ba, Caroline Gonce
Traduction collective par les étudiants de Master 1 en traduction (Université de Liège) sous la direction de Valérie Bada (Centre Interdisciplinaire de Recherches en Traduction et en Interprétation)
Scénographie et lumière Stef Stessel
Costumes Marie Lovenberg
Producteur et musicien BATGAME
Collaboration artistique Caroline Gonce
Dramaturgie Gerardo Salinas
Assistant à la mise en scène Mehdy Khachachi
Conseils chorégraphiques Serge Aimé Coulibaly
Régie générale Baptiste Wattier
Régie lumière Antoine Fiori
Régie son Jaspar Kevin
Régie plateau Aristide Schmit
Habilleuse Anne-Sophie Vanhalle
Construction décors et réalisation costumes Ateliers du Théâtre de Liège

Production Théâtre de Liège ; DC&J Création
Coproduction KVS – Koninklijke Vlaamse Schouwburg, MC93 – Maison de la Culture de Seine-Saint-Denis à Bobigny, Théâtre de Namur, Théâtre Jean Vilar – Louvain-la-Neuve, Théâtre National de Strasbourg, Le Volcan – Scène nationale du Havre, Bonlieu – Scène nationale Annecy, La Comédie de Valence – Centre dramatique national Drôme-Ardèche, TNDM – Teatro Nacional Dona Maria II à Lisbonne, TNC – Teatre Nacional de Catalunya à Barcelone, Lliure – Barcelone, Piccolo Teatro di Milano Teatro d’Europa, Les Théâtres de la Ville du Luxembourg
Soutien Club des Entreprises Partenaires du Théâtre de Liège
Avec l’aide du Tax Shelter du Gouvernement fédéral belge, Inver Tax Shelter
Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National

La pièce Barber Shop Chronicles est représentée par The Agency (London). Chroniques du Barber Shop de Inua Ellams est publié à L’Arche, dans une traduction de Valérie Bada (octobre 2025).

Durée : 2h20

Vu en octobre 2025 à la MC93, Bobigny

Théâtre national de Strasbourg
du 4 au 14 novembre

La Comédie de Valence, CDN Drôme-Ardèche
les 3 et 4 décembre

19 octobre 2025/par Christophe Candoni
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