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Un Bajazet ? Oui mais sans passion !

À la une, Décevant, Les critiques, Paris, Théâtre
photo Vincent Pontet

photo Vincent Pontet

A la fin du mois de février, on apprenait l’annulation de la création de « La Cruche cassée » de Heinrich von Kleist par Jacques Lassalle au Théâtre du Vieux-Colombier. La Comédie-Française a rebondi en moins de deux mois en mettant au programme, avec la même distribution, « Bajazet » de Racine dans une mise en scène d’Éric Ruf. Si l’on imagine facilement qu’un changement de programmation aussi brutal a peu de chance de produire un résultat grandiose, cette production ressemble à ce qu’elle est : un spectacle de remplacement.

On est plongé dans un sérail (le palais d’un sultan oriental), pour assister à une triangulation amoureuse sur fond de conflit politique. L’un et l’autre vont forcément se croiser de la façon la plus horrible qu’il soit, en grande partie à cause d’une femme qui se sent trompée et donc abuse de son pouvoir, Roxane. Celle-ci ne supporte pas que Bajazet, le frère de son mari, ait des sentiments pour Atalide, jeune princesse de cette cour orientale, et non pour elle.

L’environnement très féminin de la pièce est souligné par la présence, dans les premiers actes de la pièce, d’un nombre incalculable de paires de chaussures, au milieu d’un espace délimité par de nombreuses vieilles armoires de campagne, formant un dédale renfermant des merveilles de vêtements. Certaines robes, conçues par Renato Bianchi, sont parmi les éléments les plus réussis du spectacle, notamment en ce qui concerne les parures de Roxane (Clotilde de Bayser) et de Zaïre (Anna Cervinka).

Côté jeu, en effet, si les acteurs du Français ont l’habitude de nous faire oublier que l’on écoute des vers, ici ce n’est pas le cas pour tous. Notamment de la part de Laurent Natrella  qui incarne le rôle-titre et qui découpe ses alexandrins comme un boucher ses côtelettes : sans surprise et de la même façon à chaque coup. A l’échelle de la troupe, l’incarnation même est disparate. Denis Podalydès, dans le rôle du vizir, joue un rôle très contrôlé, mais aussi fin et surprenant de part certains traits de caractères. Du côté des personnages féminins, Clotilde de Bayser met de la passion dans son personnage, des cassures, de la vie, alors que Rebecca Marder, la benjamine du Français, est attendue dans ses réactions. Il n’y a pas de surprise : on a l’impression qu’elle lit la partition d’Atalide et qu’elle s’y tient au souffle près. Sa prestation est pleine de talent, mais elle est dépourvue de génie.

L’ambiance même de la pièce est lourde, linéaire. L’éclairage principal vient d’une lumière zénithale froide, comme celle qui pourrait éclairer des oubliettes. Le choix musical qui ouvre le spectacle et rythme les actes a des consonances de la bande originale de « Tous les matins du monde », dont on entend un extrait lors du dernier changement d’acte. Toute cette tragédie – qui respecte toutes les règles du théâtre classique, dont l’unité de temps – semble bien longue et les ultimes ferveurs sentimentales sont étouffées par la morosité. Pour autant, on ne s’ennuie pas.

Cette production contentera plus d’un inconditionnel des « classiques ». Car finalement, ce « Bajazet » remplit de manière convenable la mission patrimoniale de la Comédie-Française, en nous faisant entendre un texte peu monté de Racine. Il faut simplement ne pas en attendre davantage.

Hadrien VOLLE – www.sceneweb.fr

Bajazet de Jean Racine
Mise en scène et scénographie : Éric Ruf
Alain Lenglet : Osmin
Denis Podalydès : Acomat
Clotilde de Bayser : Roxane
Laurent Natrella : Bajazet
Anna Cervinka : Zaïre
Rebecca Marder : Atalide
Et :
Zatime : Cécile Bouillot
Costumes : Renato Bianchi
Lumières : Franck Thévenon
Maquillages  et  coiffures : Catherine Bloquère
Son : Dominique Bataille
Collaboration artistique : Claude Mathieu
Assistanat à la mise en scène : Thomas Gendronneau
Assistanat à la scénographie : Caroline Frachet, de l’Académie de la Comédie-Française

Durée : 2h05

Vieux Colombier
Du 5 avril 2017 au 7 mai 2017

9 avril 2017/par Hadrien Volle
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