Bacantes – Prelúdio para uma purga de Marlene Monteiro Freitas est une proposition puissamment énergique inspirée de la tragédie grecque et de Nietzsche qui s’offre comme un rite dense et coloré jouant à fond les cartes de l’histrionisme et de l’hypnotisme. Le spectacle, créé au Kunstenfestivaldesarts, est présenté à Montpellier Danse puis au Festival d’Automne à Paris.
C’est dans les Halles de Schaerbeek que la chorégraphe capverdienne formée à l’école P.A.R.T.S. de Bruxelles a présenté ses Bacchantes totalement revisitées. Celle qui n’aime rien de moins que l’illustration littérale des choses, et qui affectionne comme nul autre l’excès et l’outrance, met bien vite à distance le classique d’Euripide dans un spectacle quasiment sans parole mais où les corps se tordent et exultent, absolument déchaînés.
Quelque chose de mythique et d’orgiaque évoque la fête d’un théâtre antique originel. Trompettes embouchées, percussions acérées, s’associent à une musique enregistrée pour former un climat sonore assourdissant. Sur un podium éclairé de lumières rasantes, une équipe de danseurs et musiciens vibrionnants s’ébrouent en salopettes d’ouvriers et ballerines. Les traits du visage fardés et grimaçants, ces nymphes et faunes complètement stones et aguicheurs célèbrent à leur manière les mystères de Dionysos. Faisant fi d’une sirène d’alarme qui retentit à répétition comme une menace, ils embarquent dans leur jeu, leur défouloir, leur chevauchée impétueuse et extatique. Ils s’agitent en malmenant quelques pupitres et pieds de micro. Un mouvement incessant, inépuisable, se déploie d’une manière toujours directe et pulsionnelle. Se produit une intense fusion entre le geste, le son, l’image, le symbole.
Les ensembles très hétérogènes bénéficient d’inspirations riches et variées qui évoquent aussi bien les Ballets russes de Diaghilev que l’expressionnisme allemand, le ready-made, l’univers circassien ou encore les danses urbaines et folkloriques. Autant d’éléments récupérés, malaxés, détournés avec jubilation. En guise d’apothéose, c’est sur les accents militaires et sensuels du Boléro de Ravel que se conclut la bacchanale toujours plus débordante et fiévreuse. Elle lance en fanfare la nouvelle édition du festival belge dédié à la création contemporaine, internationale et pluridisciplinaire.
Christophe Candoni – www.sceneweb.fr
Marlene Monteiro Freitas Bacchantes
With: Andreas Merk, Betty Tchomanga, Cookie, Cláudio Silva, Flora Détraz, Gonçalo Marques, Guillaume Gardey de Soos, Johannes Krieger, Lander Patrick, Marlene Monteiro Freitas, Miguel Filipe, Tomás Moital, Yaw Tembe.
Light & space: Yannick Fouassier | Sound: Tiago Cerqueira | Props : João Francisco Figueira, Miguel Figueira.
Production: P.OR.K (Lisbon)
Distribution: Key Performance (Stockholm)
Co-production: Kunstenfestivaldesarts, TNDMII (Lisbon), steirischer herbst festival (Graz), Alkantara (Lisbon), NorrlandsOperan (Umeå), Festival Montpellier Danse 2017, Bonlieu – Scène nationale d’Annecy & La Bâtie- Festival de Genève in the framework of FEDERDurée : 2h30
Festival Montpellier Danse 2017
Jeudi 29 et vendredi 30 juin à 20h
Opéra ComédieFestival d’Automne à Paris
Centre Pompidou du 13 au 16 décembre 2017
Nouveau Théâtre de Montreuil du 18 au 21 décembre 2017
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