C’est l’heure des bilans pour le 69ème Festival d’Avignon. Après une édition 2014 qui avait été marquée par la grève des intermittents, le public est revenu massivement (plus de 156 000 billets ont trouvé preneur – dont 43 000 pour des spectacles gratuits). Et même si le festival a été raccourci de deux jours et amputé d’une subvention de la ville le taux de fréquentation est de 93%.
Et l’année prochaine pour la 70ème édition, la troupe de la Comédie-Française fera son retour pour l’ouverture dans la Cour d’honneur avec « Les Damnés » de Visconti dans une mise en scène du belge Ivo van Hove et une très belle distribution : Sylvia Bergé, Eric Génovèse, Denis Podalydès, Guillaume Gallienne, Elsa Lepoivre, Loic Corbery, Clément Hervieu-Léger, Adeline d’Hermy, Didier Sandre Jennifer Decker et Christophe Montenez.
Rencontre avec Eric Ruf, l’Administrateur de la Comédie-Française.
- Cela fait très longtemps que la Comédie-Française n’a pas eu les honneurs du Festival d’Avignon
Absolument, la dernière fois c’était il y a 23 ans et j’étais là pour le « Dom Juam » de Molière dans la mise en scène de Jacques Lassalle. Je jouais Dom Carlos. Et ce n’est pas rien de jouer dans la Cour pour un comédien. Quand j’ai annoncé à la troupe que nous retournions à Avignon, chaque acteur a dit « il y a ceux qui l’ont fait et ceux qui ne l’ont pas fait ». On accuse le Français d’être sur un rocher de Monaco, j’ai à cœur de le faire sortir de la salle Richelieu.
- Et ce avec une adaptation des « Damnés » d’après le film de Visconti qui a fait son entrée au répertoire dans une mise en scène d’Ivo van Hove.
Cela vient de passer en comité de lecture. Ivo van Hove est un spécialiste, il a déjà monté « Ludwig » et « Rocco et des frères », des œuvres de Bergman…Il adore aller chercher la matière théâtrale dans les films. C’est une œuvre fascinante. Robert Badinter qui a été l’avocat de Visconti et qui fait partie de notre comité de lecture m’a raconté que Visconti souhaitait faire un film shakespearien. C’est pourquoi il a cherché à décrire de manière contemporaine avec violence, rage et sang, une chronique shakespearienne sur la montée du nazisme en Allemagne.
- Ce sera une coproduction avec le Festival d’Avignon. Sans cela il aurait certainement été difficile de faire venir Ivo van Hove à la Comédie-Française ?
Et nous sommes aidés aussi par Grant Thornton qui est un grand mécène de notre maison et sans cela nous n’y arriverons pas. Et lorsque l’on avait été évoqué notre retour dans la Cour avec Olivier on souhaitait que cela soit avec un grand metteur en scène européen qui n’était jamais venu dans ce lieu pour que le pari soit augmenté.
Propos recueilli par Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
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