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Un Orphée d’une noire beauté

À la une, Coup de coeur, Les critiques, Opéra, Paris

photo Pierre Grobois

A l’Opéra-Comique, Raphaël Pichon et Aurélien Bory proposent une version noire et inspirée d’Orphée et Eurydice, un spectacle d’une très belle et forte plasticité.

Dernièrement, à Paris, le chef-d’oeuvre de Gluck occupe l’affiche de toutes les maisons d’opéra. Sa version première, celle de Vienne, créée en 1762, en italien et pour contre-ténor, se donnait il y a peu au Théâtre des Champs-Elysées dans une mise en scène de Robert Carsen tandis qu’on retrouve à intervalles réguliers la magnifique pièce de Pina Bausch chorégraphiée sur la version française (1774) chantée en allemand. A Favart, c’est une version plus tardive remaniée par Berlioz qui se laisse découvrir agrémentée d’une ouverture inédite. Toutes les grandes mises en scène d’Orphée combinent une épure et une beauté visuelles aussi fortes qu’un profond sens du drame pour permettre d’atteindre l’essence et l’intensité tragique du mythe. Ces qualités sont celles de la nouvelle production confiée à Aurélien Bory.

Au cœur du travail de l’artiste : l’espace et la matière. Ici, un plateau nu et ouvert, baigné d’obscurité, peuplé d’ombres blanches, de spectres noirs, enrobé de voilures, de toiles peintes. Tout apparaît aussi aisément que se dérobe au regard. Avec un art enchanteur, Bory joue de la présence / absence. Il utilise un immense miroir sans tain qui pivote et réfléchit les images créées sur scène de part et d’autre de son imposant mouvement. Grâce au procédé illusionniste du Pepper’s Ghost où se confondent la gravité et l’apesanteur, il multiplie les jeux d’optique, de perception, de démultiplication, de disparition…

Hélène Guilmette dans Orphée et Eurydice photo Pierre Grosbois

L’infernal outrenoir s’illumine par un éblouissant plateau vocal. Marianne Crebassa est un Orphée passionnant et bien sonnant. Silhouette fragile, couleur de nuit juste relevée d’une blondeur peroxydée, souvent de dos, voûtée, agenouillée, elle est souffrance et impétuosité mêlées. Hélène Guilmette est son Eurydice, raffinée mais un peu effacée. Dans le rôle d’Amour, la délicieuse Lea Desandre, exécute un sacré numéro de meneuse de revue.

A la tête des chœurs et orchestre de son excellent ensemble Pygmalion, Raphaël Pichon joue avec fluidité et dextérité sur la variété des couleurs, des contrastes, des climax. Il fait mugir les enfers avec une violence saisissante comme il fait chanter les accents d’une tendre élégie et d’une sensible douleur. Tout son art est de vraiment donner à entendre l’expressivité et la somptuosité de la musique de Gluck vibrante d’émotions. Cet Orphée et Eurydice est un bonheur complet, pour l’œil et l’oreille, pour l’esprit et le cœur.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

Orphée et Eurydice de Glûck
Direction musicale, Raphaël Pichon
Mise en scène et décors, Aurélien Bory

Avec Marianne Crebassa, Hélène Guilmette, Lea Desandre
Choeur et orchestre, Ensemble Pygmalion
Direction musicale Raphaël Pichon
Mise en scène et décors Aurélien Bory
Dramaturge Taïcyr Fadel
Décors Pierre Dequivre
Costumes Manuela Agnesini
Lumières Arno Veyrat
Assistante Costumes Claire Schwartz
Chef de chant Alain Muller
Danseurs Claire Carpentier, Elodie Chan, Yannis François, Coraline Léger, Margherita Mischitelli, Charlotte Siepiora
Chœur et orchestre Ensemble Pygmalion
Nouvelle production Opéra Comique Coproduction Opéra de Lausanne, Opéra Royal de Wallonie, Théâtre de Caen, Les Théâtres de la Ville de Luxembourg, Opéra Royal de Versailles, Beijing Festival

Durée 1h30

Opéra Comique
Salle Favart
du 12 au 24 Octobre 2018

15 octobre 2018/par Christophe Candoni
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