Pour sa 3ème édition à la tête de la direction du Festival d’Avignon, Olivier Py a trouvé son rythme de croisière. Oubliées les polémiques de l’année dernière sur sa mise en scène du Roi Lear dans le cour d’honneur – « cette année on a vu un grand succès dans la Cour, ce n’est pas le cas tous les ans » a ironisé le metteur, oublié le dossier des intermittents – solutionné au Printemps à coup de décret par le Gouvernement, cette édition 2016 aura été celle du consensus. Le théâtre aura rarement été autant en résonance avec l’actualité: alors que l’attentat de Nice endeuillait la France.
La fréquentation (95% contre 93% en 2015) n’a pas pâti de l’attentat du 14 juillet. Le Festival (pourtant écourté de trois jours) a comptabilisé 167.000 entrées au total, en comptant les débats et expositions (120.000 pour les seuls spectacles), contre 161.457 entrées l’année précédente.
« Le public a montré qu’il n’avait pas peur et les artistes ont présenté leur espérance même si les spectacles ont été durs » s’est félicité Olivier Py.
Cette édition équilibrée entre le théâtre populaire avec la Piccola Familia qui racontait tous les jours à midi l’histoire du festival et des formes esthétiques plus contemporaines comme avec le 2666 de Julien Gosselin – le spectacle le plus long – 12 heures, l’adaptation d’un roman de 1200 pages a su conquérir tous les publics en faisant le trait d’union entre toutes les familles du théâtre pour rendre compte de sa multiplicité.
Il a été question de l’embrigadement de la jeunesse dans l’extrémisme avec Les Damnés dans le Cour ou Le Radeau de la Méduse. Il a été question du Moyen-Orient avec des artistes venus raconter leur vie quotidienne en Syrie, au Liban ou en Iran.
On a découvert des artistes de talent inconnus en France comme la suédoise Sofia Jupither ou les belges du FC Bergman. Le cirque a fait son retour avec le spectacle d’Aurélien Bory autour de Perec. Seule petit déception, l’adaptation de Karamazov par Jean Bellorini.
Audrey Azoulay, la Ministre de la Culture est venue à la conférence de presse de bilan, une première, pour souligner que « la République était fière du Festival d’Avignon« . Olivier Py n’a pas dévoilé le nom du metteur en scène qui aura la lourde tache de succéder à Ivo van Hove dans la Cour, mais il a annoncé une forte présence de l’Afrique avec un focus sur l’Afrique subsaharienne.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
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