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Les luttes d’Angela Davis sous la plume de Faustine Noguès

A voir, Les critiques, Paris, Théâtre

© Jérémie Lévy

Entre rap et récit coup de poing, ce spectacle sobrement et intelligemment mis en scène par Paul Desveaux revient sur l’histoire mouvementée d’Angela Davis, son engagement et ses luttes en faveur des droits civiques. Seule au plateau, Astrid Bayiha déploie une belle maturité de jeu et un sens de la scansion qui rend grâce à la plume de Faustine Noguès.

Paul Desveaux aime exhumer des figures phares, des personnalités fortes qui ont marqué l’Histoire, en particulier des femmes (et on lui en sait gré). Qu’elles soient photographes comme Diane Arbus, chanteuses comme Janis Joplin ou militante comme ici avec Angela Davis, le metteur en scène s’attache à retracer leur parcours hors norme sans jamais tomber dans le biopic simpliste et facile. Son secret ? Faire confiance à des auteur.ices d’abord.

Après un long compagnonnage avec Fabrice Melquiot, c’est la jeune autrice Faustine Noguès qui signe ce texte ciselé et chantant, instructif et brûlant, dont l’intelligence vient renforcer nos luttes actuelles en créant des passerelles galvanisantes entre hier et aujourd’hui. Et l’écouter par le biais d’Astrid Bayiha, seule au plateau, toute de jean vêtue, baskets au pied, micro en main, nous met en joie. La comédienne ne cherche pas l’imitation de son modèle mais elle porte son militantisme décloisonné à bras le corps, elle se l’approprie avec une verve puissante qui sort en mots et en musique.

Car c’est là l’originalité de la proposition, le spectacle, dans sa prise de parole, alterne avec fluidité récit à la première personne et parties narratives slamées. Astrid Bayiha y fait preuve d’une belle aisance, elle se glisse dans toutes les tonalités de la lutte, elle exulte l’injustice et les discriminations dans une rage contenue, elle ne lâche rien comme Angela Davis en son temps qui engagea sa tête et son corps dans le combat avec acharnement. Et lorsqu’elle vocalise en mode jazzy on réalise l’étendue de son talent et le pouvoir expressif de la musique (beau travail de composition et d’arrangements de Blade MC Alimbaye) qui nous plonge immédiatement dans l’Amérique des années 70 et s’associe à la force des mots.

De courte durée (1 heure), ce spectacle en petit format a le mérite énorme de transmettre avec clarté et énergie l’engagement polyvalent de cette femme noire américaine recherchée un temps par le FBI. Sa volonté farouche de comprendre pour mieux combattre inégalités et racisme, sa façon toute personnelle et philosophique de théoriser la lutte tout en s’y engageant physiquement. On traverse alors un pan de l’Histoire des Etats-Unis, du Ku Klux Klan aux Black Panthers en passant par les manifestations de soutien lors de son incarcération abusive, vidéos d’archives à l’appui. Inspiré par les écrits autobiographiques d’Angela Davis, ce spectacle instruit et dans le même geste rend hommage à la pensée solide et structurée, tremplin aux actions menées, de cette féministe d’exception qui toute sa vie durant aura défendu les droits civiques le poing levé.

Marie Plantin – www.sceneweb.fr

Angela Davis, une histoire des Etats-Unis
texte Faustine Noguès sur une idée originale de Paul Desveaux & Véronique Felenbok / mise en scène & scénographie Paul Desveaux / assistante à la mise en scène Ada Harb / avec Astrid Bayiha / musique, direction musicale et coaching chansons Blade MC Alimbaye / lumière Laurent Schneegans / images Jérémie Lévy / régie générale Johan Allanic / © Jérémie Lévy

production : l’héliotrope / coproduction L’éclat (Pont Audemer), L’Etincelle (Rouen), Théâtre Le Passage (Fécamp) / avec la participation artistique du Studio ESCA / L’héliotrope est une compagnie conventionnée par la DRAC et la Région Normandie production : Véronique Felenbok et Morgane Janoir / diffusion : Marie Leroy
Texte publié chez LANSMAN-EDITEUR.
Soutenu par la Chartreuse – CNES de Villeneuve-les-Avignon

Durée 1H

31 mai > 4 juin 2022 : Théâtre Paris Villette

7 au 30 juillet 2022 : Théâtre des Halles – La Chapelle – Festival Off Avignon à 14h (relâche les 13, 20, 27 juillet)

4 juin 2022/par Marie Plantin
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