Du 8 au 19 juillet, les enfants sont à l’honneur dans la Cité des papes grâce à Scènes d’Enfance – ASSITEJ, qui favorise la rencontre et le lien entre la jeunesse et les innombrables formes du spectacle vivant. Une association très active qui milite pour un monde où la culture s’apprivoise dès le plus jeune âge.
Il y a foule sur la place du Palais des papes ce jeudi 11 juillet 2024 au matin. Et cette foule a ceci de particulier que sa moyenne d’âge est largement sous la barre des 18 ans. Répartis en différents groupes venus des quatre coins de la France, enfants et adolescents se pressent pour entrer au son des célèbres trompettes de Maurice Jarre, qui résonnent exceptionnellement en matinée. La plupart viennent au Festival d’Avignon pour la première fois et découvrent, les yeux écarquillés, la monumentalité de la Cour d’honneur qui les accueille.
Cet événement unique et rassembleur est l’œuvre de Scènes d’Enfance – ASSITEJ, l’Association internationale du théâtre pour l’enfance et la jeunesse, dont l’antenne française est dirigée avec engagement par Estelle Picot-Derquenne, qui fait de ce défi un acte politique en ces temps de guerre, d’obscurantisme, de crise généralisée et de coupes budgétaires drastiques. En lien avec différents partenaires, l’ASSITEJ met à l’honneur la création jeune public et instaure les conditions idéales pour que se rencontrent les jeunes et la culture grâce à de multiples biais : parcours sur-mesure de spectacles choisis, ateliers de mise en pratique et temps d’échanges avec les artistes.
C’est ainsi que, du 8 au 19 juillet, « Avignon enfants à l’honneur » redonne toute sa place à la jeunesse au cœur du Festival, avec pour fil rouge cette année la thématique « S’étonner ! Une philosophie ». C’est dans ce cadre qu’ont été réunis ces 400 enfants enthousiastes et impatients, accueillis par Tiago Rodrigues en personne et Annabelle Sergent, co-présidente de l’Association, qui avait préparé un discours d’introduction aux petits oignons, fondée sur une écriture fine et imagée captant immédiatement son auditoire et ouvrant la voie à la création de Patrick Corillon. Une petite forme poétique et épurée, s’inscrivant dans une installation d’œuvres abstraites, qui permet au plateau de la Cour d’honneur de se transformer en galerie d’art à ciel ouvert.
Joliment intitulé L’Atlas du tendre, ce spectacle sensible met en valeur les talents de conteur de l’auteur belge, la délicatesse de sa plume qui nous entraîne sur les chemins escarpés et sinueux de l’enfance, aux côtés d’un garçon lunaire et rêveur vivant à cheval entre le réel et l’imaginaire. La proposition est subtile. Patrick Corillon se faufile entre chaque œuvre comme autant de territoires à explorer, où il est bon de se blottir : la chambre et la maison, la fête foraine, la forêt, la mer… De sa voix calme et posée, il entraîne le public à sa suite au gré de ses histoires enchâssées comme des poupées gigognes. C’est une déambulation intérieure, un voyage dans le temps de l’enfance, un atlas tout en tendresse que les jeunes suivent avec attention.
Ce temps fort s’inscrit parmi d’autres. Il est suivi d’une rencontre vendredi 12 juillet à 18h30 au Village du OFF sur le thème brûlant : « Solidarités et résistance : comment agir ensemble ? ». L’occasion de débattre autour de la création jeune public, de ses enjeux et des problématiques qu’elle rencontre aujourd’hui. Et si Avignon constitue un spot phare des projets et missions de l’ASSITEJ, sa vitalité essaime tout au long de l’année et sur tout le territoire. Comme autant de sentinelles destinées à créer et maintenir coûte que coûte le lien entre la jeunesse et les arts vivants, comme autant de mains tendues permettant de garantir une meilleure accessibilité de toutes et tous, et quel que soit le milieu socio-culturel d’origine, aux joies du spectacle vivant sous toutes ses formes.
Marie Plantin – www.sceneweb.fr
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