Andreas a émigré de Silésie polonaise pour travailler en France dans les mines. La vie, l’amour, la prison et l’exil l’ont rejeté sous les ponts de Paris… et l’alcool est en train de l’y noyer. Un soir, ce naufragé au cœur simple croise un homme d’un certain âge et bien mis qui lui fait don, pour l’aider, d’une petite somme assez réjouissante pour Andreas et qu’en homme d’honneur celui-ci s’engage à rembourser. C’est à la petite Thérèse de l’église Sainte-Marie-des-Batignolles, à laquelle l’a recommandé son bienfaiteur, qu’il en sera redevable désormais. La suite du conte est faite d’étranges miracles et de cuisantes déconvenues, de rencontres agréables ou de retrouvailles émues… autant de prétextes à la boisson et à l’ivresse qui feront qu’Andreas, pourtant frappé par la grâce et malgré toute la sincérité et la bonne volonté qu’il déploiera, aura bien du mal à tenir parole…
Joseph Roth, grand auteur autrichien exilé à Paris, dont on connaît surtout La Marche de Radetsky, s’est, à la fin de sa vie, réfugié dans l’univers du conte et a tout juste eu le temps d’écrire cette légende avant de mourir, en 1939, des affres de son existence… mais aussi d’avoir trop aimé la boisson. Cette parabole n’est pourtant pas désespérée : on la sent de bout en bout pétrie d’auto-ironie et d’une tendresse indulgente pour ces êtres déchus et résignés qui, quels que soient leurs malheurs, savent sombrer avec un certain plaisir et un sens savoureux de l’irrévérence et de l’humour.
« LA LÉGENDE DU SAINT BUVEUR »
de Joseph ROTH, traduction Sylviane BERNARD-GRESH
par Arnaud SIMON
scénographie et lumières François CABANAT, costumes Dominique BOURDEA partir du 25 novembre,
L’ARTISTIC THÉÂTRE
en novembre et décembre : mardi 20h30 ; mercredi, jeudi 19h ; vendredi 20h30 ; samedi 18h et 20h30 ; dimanche 17h ; relâche les lundis sauf les lundis 23 et 30 décembre à 20h30 – relâche les 24, 25 et 31 décembre – horaires irréguliers en janvier
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