Sceneweb
  • À la une
  • Actu
  • Critiques
    • Coup de coeur
    • A voir
    • Moyen
    • Décevant
  • Interviews
  • Portraits
  • Disciplines
    • Théâtre
    • Danse
    • Opéra
    • Cirque
    • Jeune public
    • Théâtre musical
    • Marionnettes
    • Arts de la rue
    • Humour
  • Festivals
    • Tous les festivals
    • Festival d’Avignon
    • Notre Best OFF
  • Rechercher
  • Menu Menu

Arnaud Meunier: « Avec Retour au désert, on est entre Gogol, Flaubert et Shakespeare »

À la une, Les interviews, Saint-Etienne, Théâtre
@ Sonia Barcet

@ Sonia Barcet

Bernard-Marie Koltès a écrit « Le Retour au désert » en 1988 pour Jacqueline Maillan. Un rôle à contre emploi pour la comédienne, reine du boulevard. A la création, la mise en scène de Patrice Chéreau fait sensation. Cette pièce est d’une actualité inouïe, elle parle du racisme latent dans la société française et de l’histoire coloniale du pays. Arnaud Meunier, le directeur de la Comédie de Saint-Etienne remonte la pièce avec Catherine Hiegel et Didier Bezace. Rencontre avec le metteur en scène.

La pièce de Koltès écrite en 1988 est furieusement d’actualité dans cette France qui se radicalise. Est-ce que c’est l’une des raisons qui vous a poussé à monter cette pièce ?

Je pense qu’il faut que l’on parle de l’Algérie. Il y a un refus de vouloir parler de notre passé colonial. Cette histoire n’est pas transmise, n’est pas enseignée, elle est secrète, elle est taboue, du coup cela fermente et cela remonte à la surface. Lorsque j’ai vu la version montée par Jacques Nichet, beaucoup de répliques me sont restées en mémoire. Notamment le passage ou Aziz dit « Je ne suis plus algérien, ni français, je suis un couillon ». Et pour la monter il fallait trouver le bon duo d’acteurs.

Koltès dit des choses fortes sur le repli d’une certaine France qui a peur de l’étranger. Koltès décrit le racisme latent.

Koltès disait que le jour où le Front National dépasserait les 8% il fuirait au Portugal ! Il serait effaré aujourd’hui. La pièce n’a pas pris une ride. Koltès veut nous faire rire de l’égocentrisme et de l’arrogance d’une petite bourgeoisie provinciale étriquée convaincue de son fait, que le France reste un grand pays magnifique qui n’a pas besoin de s’ouvrir sur l’autre, sur l’étranger et qui se ferme. Il avait envie de faire une comédie avec cette matière et cela n’a pas pris une ride. Dès 1988, il écrit une pièce avec des répliques en arabe, où deux personnages sont arabes, où un parachutiste est noir, il était précurseur quand on voit aujourd’hui nos débats sur la diversité. Il utilise l’arme du rire. On est entre Gogol, Flaubert et Shakespeare.

Et dans cette pièce il règle aussi ses comptes avec sa Lorraine natale

C’est sa pièce la plus autobiographique de Koltès. Il se livre. Il parle de Metz. Tous les personnages portent des noms de quartiers de la ville, le nom de la famille c’est la rue principale. Et il porte le fer là où ça fait mal. La pièce est formidable car elle mêle une comédie sur une histoire de famille avec des éléments biographiques et ses souvenirs d’enfance sur les évènements en Algérie et en France à cette époque là. Metz était une ville de garnison. Massu en était le Gouverneur militaire en 1960 et on a commencé à jeter des arabes dans la Meuse bien avant Paris.

Propos recueillis par Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr

20 janvier 2016/par Stéphane Capron
Partager cette publication
  • Partager sur Facebook
  • Partager sur X
  • Partager sur WhatsApp
  • Partager sur LinkedIn
  • Partager par Mail
  • Lien vers Instagram
Vous aimerez peut-être aussi
Arnaud Meunier Arnaud Meunier reconduit à la direction de la MC2: Grenoble
Angelin Preljocaj : « La Cour vous tend les bras mais on peut aussi tomber dans une sorte de gouffre »
Les têtes d’affiche de la rentrée 2017: on vous aide à faire votre programme !
Stefano Massini : « Le théâtre est un regard sur notre civilisation »
Pio Marmaï, le nouveau Zucco
Eugène Marcuse explose littéralement dans La nuit juste avant les forêts de Koltès
Dominique Blanc : « La vie de Marie est une tragédie »
Norah Krief : « J’ai complètement rejeté la culture de mes parents »
0 réponses

Laisser un commentaire

Rejoindre la discussion?
N’hésitez pas à contribuer !

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Dans le moteur de recherche, plus de 22 000 spectacles référencés

© Sceneweb | Création site et Maintenance par Limbus Studio
  • L’actualité du spectacle vivant
  • Qui sommes-nous ?
  • Newsletter
  • Politique de confidentialité
  • Signaler un abus
  • Contact
  • Politique de cookies (UE)
Faire défiler vers le haut