Aquariums est un drame poétique sur des dingues et des paumés structuré en trois épisodes : le poisson Voiron, Astérie Gaby et le crabe Violoniste, accompagnés d’un prologue (sous forme de poème : La maladie de la Langouste imaginaire) et d’un épilogue.
Ces trois épisodes permettent ainsi trois lieux, trois rythmes, trois atmosphères différents. Chaque épisode possède son propre aquarium, ce dernier se métamorphose en fonction du poisson Voiron, d’Astérie Gaby et du crabe violoniste, symbolisant ainsi leur intériorité. Pourquoi cette notion d’aquarium ? Un aquarium est un endroit mystérieux, cruel et limité qui attire les regards. C’est un univers clos dans lequel un petit monde violent et spectaculaire se développe silencieusement. L’idée de cet objet à la fois séduisant et terrifiant a été le point de départ de la pièce. Nous avons imaginé un aquarium géant qui sert de planque, d’abri, à quatre personnages dingues et paumés, des « infirmes de la vie » en quelque sorte…Des personnages qui n’ont pas la manière, qui essaient de trouver une nouvelle façon d’exister. Episode 1 le poisson Voiron : Ce personnage évolue dans un aquarium au sens propre, un aquarium réaliste (aquarium lambda, avec décor classique pour poisson commun) C’est une femme qui s’est annulée au point de perdre son identité et s’est transformée en poisson. Maintenu dans l’aquarium, le poisson Voiron ne pas tomber plus bas, ne peut pas sombrer davantage. Episode 2 Astérie Gaby : L’aquarium est onirique, le petit monde imaginaire de Gaby prend vie à l’intérieur. L’aquarium symbolise aussi ses angoisses, elles montent petit à petit comme
l’eau et manquent de la noyer tout à fait. Episode 3 le crabe violoniste : L’aquarium se rallume pour représenter les différents lieux de l’action : Prison, boite de nuit, restaurant de fruits de mer. L’aquarium est une forme menaçante qui le poursuit.
« Aquariums », c’est une petite bande de « cassos » , de « cassos lumineux ». Des personnages tragiques et poétiques qui à travers cette pièce proche du « conte social » tentent de s’échapper d’eux même, se réinventer autrement en commençant par leurs propres noms, pour faire plus joli, se donner de l’importance, vivre une nouvelle histoire. Tout simplement donner un sens à leur vie.
L’écriture est poétique, très imagée, suggestive, elle nous a permis de trouver cet équilibre entre univers réaliste et onirique, surtout elle nous semblait être le moyen le plus évident pour parler de choses difficiles telles que l’angoisse, la solitude, la violence…
Chez le poisson Voiron elle prend une dimension ultra métaphorique, le langage est particulier, il faut lire entre les lignes. Au premier abord, le manque de sens significatif peut dérouter, laisser à distance. Il faut un temps d’adaptation pour se laisser prendre par la parole du poisson Voiron. Tandis que la rencontre avec les autres épisodes se fait beaucoup plus simplement, naturellement. C’est ce qu’on trouvait d’intéressant, l’idée d’un épisode différent des autres étant donné sa lenteur, son débit, ses non-dits.
Il n’y a pas un sens précis à trouver, il s’agit plutôt de sensations, de se laisser porter. A partir du moment où le spectateur fait l’effort du lâcher prise et non celui de la « recherche à tout prix » l’imaginaire se libère, et le spectateur peut recevoir Aquariums de façon très personnelle.
Aquariums de Pauline et Morgane Lacaille
Artistes : Maya Sarac, Théotime Ouaniche, Raphaelle Hanchar, Martin Guillaud
Création lumière: Vincent Amsellem, Adrien Chatain
Création vidéo: Vong Onevilayvanh
Visuel: Rudy Crus21,22 et 23 février 2019 au théâtre El Duende
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !