Anne Kessler et Guy Zilberstein adaptent le texte de Schnitzler en y ajoutant un personnage chargé de faire le lien entre les dix scÚnes de la piÚce. Une fausse bonne idée qui casse le rythme du spectacle.
Arthur Schnitzler Ă©crit La Ronde en 1897 qui est tout de suite considĂ©rĂ©e comme une piĂšce Ă scandale Ă tel point que les nazis la brĂ»lent lors des autodafĂ©s de 1933. Il raconte dix rencontres amoureuses. Mais la Ronde n’est pas une succession de scĂšnes sans rapport car il y a toujours un personnage qui passe le relais au suivant. La prostituĂ©e de la premiĂšre scĂšne se retrouve dans la derniĂšre. Ce sont dix moments de vie qui cĂ©lĂšbrent l’amour, dans le couple ou hors du couple, sur un ton badin, proche de la comĂ©die de boulevard et du cabaret.
L’idĂ©e de faire jouer les comĂ©diens sur une tournette fonctionne Ă merveille et ajoute Ă l’enivrement des situations. Alors pourquoi Anne Kessler et Guy Zilberstein sont allĂ©s chercher une justification dramatique Ă cette piĂšce ? A vouloir trop chercher de sens on se prend parfois les pieds dans le tapis. Ils ont imaginĂ© ce onziĂšme personnage, le Plasticien, enfant adoptĂ©. Il imagine retrouver ses parents en observant tous ces Ă©bats amoureux. Mais les apartĂ©s incarnĂ©s par Louis Arene (qui a quittĂ© cette annĂ©e la ComĂ©die-Française) cassent le rythme de la piĂšce.
On passe heureusement un bon moment avec les comĂ©diens de la troupe. Certains duos sont irrĂ©sistibles. Laurent Stocker en Comte et Sylvia BergĂ© en comĂ©dienne s’amusent follement jusqu’Ă friser le fou rire. Le duo entre Françoise Gillard (la femme mariĂ©e) et Benjamin Lavernhe (le jeune homme) est formidablement bien chorĂ©graphiĂ©. Il y a donc de trĂšs belles sĂ©quence dans ce spectacle qui n’est pas Ă jeter avec l’eau du bain, il suffirait juste d’enlever la fausse bonne idĂ©e dramaturgique qui le plombe.
StĂ©phane CAPRON â www.sceneweb.fr
La Ronde
d’Arthur Schnitzler
Mise en scĂšne et costumes Anne Kessler
traduction, version scénique et scénographie
Guy Zilberstein
lumiĂšres
Arnaud Jung
son
Dominique Bataille
travail chorégraphique
GlysleĂŻn Lefever
maquillage et coiffure
Véronique Soulier-Nguyen
assistanat Ă la mise en scĂšne
Rita Grillo
assistanat aux costumes
Renato Bianchi
Sylvia BergĂ© : LâActrice
Françoise Gillard : La Jeune Femme mariée
Laurent Stocker : Le Comte
Julie Sicard : La Grisette
HervĂ© Pierre : LâAuteur
NĂązim Boudjenah : Le Mari
Louis Arene : Le Narrateur
Benjamin Lavernhe : Le Jeune Homme
Noam Morgensztern : Le Soldat
Anna Cervinka : La Bonne
Pauline Clément : La Prostituée
Durée: 2h20Théùtre du Vieux-Colombier
Du 23 novembre 2016 au 8 janvier 2017
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