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“Elle/Ulysse”, l’épique en pleine boom

À la une, Les critiques, Moyen, Paris, Théâtre
Pauline Le Goff

Rébecca Chaillon et Anne Contensou photo Pauline Le Goff

Dans Elle/Ulysse, la metteuse en scène et autrice Anne Contensou et la performeuse Rébecca Chaillon tentent de croiser le récit de deux odyssées intimes. Sans réussir à créer au plateau un univers commun.

Ballons, paillettes, champagne et musique à fond. Pour nous faire croire à la fête qui ouvre Elle/Ulysse, Anne Contensou et Rébecca Chaillon font la totale. Pour qu’on pense vraiment les surprendre en plein anniversaire, elles ont même sorti leur écran géant et leur matériel à karaoké. Pourtant, l’ambiance n’y est pas. Les deux artistes ont beau entonner du Jean-Jacques Goldman et autres tubes d’il y a quinze ans, partager archives à l’appui quelques vieux souvenirs, cette entrée en matière de Elle/Ulysse sonne faux. Les mesures sanitaires en vigueur n’aident guère : entre la fiesta qu’elles tentent de mettre en scène et nous, la barrière doit être nette afin d’éviter la transmission du virus qu’Anne et Rébecca évoquent en passant. Comme pour justifier la faiblesse de leur introduction, qui pêche en réalité pour une raison plus profonde : de n’être qu’un prétexte aux deux récits qui suivent, annoncés comme des « odyssées intimes ».

Le problème eût été mineur si leurs paroles croisées avaient répondu à l’homérique horizon d’attente suscité par le titre. Si Anne Contensou et Rébecca Chaillon avaient « creusé la question de l’exil intime et de l’odyssée », comme elles souhaitaient le faire en 2018, lorsque leur envie ancienne de travailler ensemble commençait à se concrétiser. Mais les deux amies de longue date – très vite dans le spectacle, elles nous expliquent la genèse de leur relation, là encore documentée par des photos qui certifient l’authenticité des faits décrits – peinent à aller au-delà de l’anecdote personnelle et des lieux communs sur la condition et la liberté féminine. Le dialogue entre les deux artistes ne survit pas à leur séquence nostalgie.

Comme rattrapées par les mesures de distanciations sociales après un petit relâchement, Anne Contensou et Rébecca Chaillon se séparent pour porter en parallèle leurs textes qui donnent le sentiment d’avoir été réunis sur le tard. Sans véritable concertation sur le lieu, sur l’univers où déposer les fruits de ces réflexions et rêveries solitaires. Faute d’un cadre précis où s’inscrire, les similitudes et les différences des deux voix, des deux corps des artistes échouent à former un véritable récit commun. Un rapport fort à L’Odyssée aurait pu faire office de colonne vertébrale à ce duo féminin. La vidéo de Rébecca Chaillon adolescente dans le rôle d’Ulysse ne suffit hélas pas à justifier le terme d’« odyssées intimes » utilisé par les artistes pour décrire leur parcours à travers leurs propres souvenirs. Celui d’un coma pour Anne Contensou, et pour Rébecca Chaillon d’un voyage à Berlin à l’occasion du Porn Festival.

Dans Elle/Ulysse, la mort et le sexe dont il est question ne troublent jamais l’ambiance de boom collégienne des premières minutes. En restant chacune au seuil de son propre univers et de celui de l’autre, les deux artistes se tiennent loin de l’expérience « limite » qu’elles prétendaient vouloir offrir au spectateur. En l’absence d’une écriture, d’une esthétique forte, les questions d’origine, de genre ou encore de rapport aux normes qui traversent les deux textes nous laissent à quai. Les parcours individuels de Rébecca Chaillon et Anne Contensou avaient pourtant de quoi soulever bien des questions collectives. Nous attendrons pour cela la fin de leur anniversaire.

Anaïs Heluin – www.sceneweb.fr 

Elle/Ulysse

Conception, écriture, mise en scène et interprétation : Anne Contensou

Écriture et interprétation : Rébecca Chaillon

Création sonore : Mikaël Plunian

Création lumière : Thomas Roulleau Gallais avec le regard de Xavier Baron

Assistanat à la mise en scène : Nicolas Orlando

Costumes : Sabine Laboussinie

Regard dramaturgique : Marie Roth et François Rancillac

Régie générale : Thomas Roulleau-Gallais

Régie lumière : Julien Cocquet

Production : Compagnie Bouche Bée

Coréalisation : Les Plateaux Sauvages

Coproduction : FACM (Fond d’aide à la création mutualisée) : Festival Théâtral du Val d’Oise, Points communs – Nouvelle Scène Nationale de Cergy-Pontoise, Espace Germinal – Fosses, Théâtre du Figuier Blanc – Argenteuil, Espace Lino Ventura – Garges-Lès-Gonesse, Théâtre du Cormiers – Cormeilles-en-Parisis, Théâtre de l’Orange Bleue – Eaubonne, Espace Sarah Bernhardt – Goussainville, Théâtre – Jouy-le-Moutier, Théâtre Roger Rabat – Herblay-sur-Seine, Théâtre André Malraux – Chevilly-Larue, Espace Culturel André Malraux – Kremlin-Bicêtre et Théâtre des Sources – Fontenay-aux-Roses
Avec le soutien en résidence de l’Espace 1789 – Saint-Ouen, La Loge – Paris, La Ferme du Buisson – Noisiel et du Théâtre Paris-Villette / Grand Parquet
Avec le soutien et l’accompagnement technique des Plateaux Sauvages
Avec le soutien de la DRAC Ile de France, du Conseil Départemental du Val de Marne, de la Spedidam et de la Ville de Paris
La Compagnie Bouche Bée remercie Rachid Akbal et Pauline Duretête du Festival Rumeurs Urbaines.

Durée : 1h30

Les Plateaux Sauvages

Du 5 au 17 octobre 2020

Festival du Val d’Oise :

Théâtre de Jouy-Le-Moutier

Le 10 novembre 2020

Théâtre de l’Orange Bleue – Eaubonne

Le 20 novembre 2020

Espace Lino Ventura – Garches-les-Gonesse

Le 28 novembre 2020

Théâtre du Cormier – Cormeilles-en-Parisis

Le 1er décembre 2020

L’Espace Germinal – Fosses

Le 4 décembre 2020

Les Théâtrales Charles Dullin :

Théâtre de Chevilly-Larue

Le 27 novembre 2020

Flow # 2 – Festival :

Théâtre des Sources – Fontenay-aux-Roses

Le 28 janvier 2021

Festival Quelques Femmes Puissantes :

La Ferme du Buisson – Noisiel (77)

Le 6 février 2021

ECAM – Kremlin Bicêtre (94)

Le 12 février 2021

7 octobre 2020/par Anaïs Heluin
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