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Les Centaures dansent leur rêve

Actu, Aix en provence, Grenoble, La Roche-sur-Yon, Marseille, Théâtre

© Anaïs Baseilhac

Dans le cadre de la Biennale Internationale des Arts du Cirque (BIAC), le Théâtre du Centaure donne aux spectateurs la chance rare de voir l’une de leurs créations dans le lieu d’une beauté et d’une douceur incroyable, dans l’utopie qu’ils ont construite, qu’ils font vivre dans les Hauts de Mazargues, dans le 9ème arrondissement de Marseille.

Venir au Théâtre du Centaure est une expérience surréaliste comme Marseille sait en offrir à ceux qui l’aiment et prennent le temps de la parcourir. Pour arriver devant le portail très humble, souvent ouvert de ce lieu au nom mythologique, il faut aller dans l’un des quartiers de la vaste ville où les amateurs de théâtre, de cinéma ou autre art ont très peu l’occasion d’aller : les 9ème et 10ème arrondissements. Lorsque Camille, qui dirige depuis 25 ans la compagnie avec Manolo, nous accueille dans un petit bâtiment encore vide qui bientôt fourmillera en devenant billetterie, les Calanques et surtout les tout proches quartiers de la Cayolle et des Baumettes semblent immédiatement très loin, surtout de l’image que l’on s’en fait le plus souvent. Car si le Théâtre du Centaure déploie sur ses 9000 m2 un paysage sans traces ou presque d’urbanité, occupé par des édifices entièrement imaginés et dessinés par Camille et réalisés par des charpentiers indonésiens dans des bois précieux et recyclés, les quartiers s’invitent vite dans la parole de la codirectrice artistique de la compagnie chimérique mais bien réelle.

© Emmanuel Dautant

Si le Théâtre du Centaure recherche depuis ses origines en 1989 une fusion entre l’Homme et l’Animal, ce rêve d’enfant que Manolo ne se fatigue jamais de raconter pour dire l’essence de la compagnie maintenant reconnue et invitée à l’international, c’est notamment pour dire la richesse des rencontres en général. En particulier lorsqu’elles rassemblent des univers qui évoluent d’habitude à grande distance, quand elles produisent du contraste, de l’inattendu. C’est pourquoi Camille et Manolo, avant de donner forme à leur utopie sur leur terrain marseillais, ont longtemps sillonné les quartiers alentours à leur manière très particulière : par le « surgissement ». C’est-à-dire, en langage Centaure, en passant avec leurs chevaux là où on ne les attend pas. En entrant dans des lieux peu propices au rêve : supermarchés, prisons, cités… Camille et Manolo surgissent aussi partout où sont programmés les spectacles qu’ils créent tantôt ensemble, tantôt séparément. Toujours avec un ou plusieurs des dix chevaux avec lesquels ils vivent, dont ils prennent le soin que l’on doit à des compagnons de vie, à des amis.

Lorsque nous leur rendons visite le 27 janvier, Camille et Manolo ne surgissent pas. Ce n’est pas debout sur l’un de ses trois frisons que Camille nous raconte le chantier incessant du Centaure – en matière de liens avec le vivant, les deux directeurs et leur équipe de sept personnes ne sont jamais à cours d’idées. C’est bien à terre, à hauteur de naseau, qu’elle nous fait faire le tour des écuries, du manège où elle et Manolo entraînent chaque matin leurs chevaux, du jardin cultivé selon les principes de la permaculture. Nous sommes en pleine Biennale Nationale des Arts du Cirque, à laquelle le Théâtre du Centaure participe à chaque fois : Manolo est déjà dans le chapiteau avec ses quatre chevaux noirs – Indra, Arjuna, Nakula, Shahadeva –, avec les artistes équestres Johanna Houe et Camille Kaczmarek, la danseuse Léonore Zurflüh et les musiciens Virgile Abela (guitare électrique) et Anwar Khan (tabla, chant, Harmonium).

Rare occasion de voir les créations du Centaure dans leur lieu, la BIAC n’est pas un moment où l’on surgit. C’est un temps où le Centaure se laisse apercevoir dans son quotidien, où l’on peut ressentir combien la piste ou la scène – ils jouent plus souvent en salle que sous chapiteau, par goût du choc des univers – est le fruit d’un mode de vie, d’une éthique. Le résultat d’une utopie. Comme en témoignent les arbres tressés qui entourent le chapiteau, et les amandiers plantés tout autour, dont la floraison et la récolte sont jours de fêtes, ce rêve réalisé mêle Nature et Culture autant qu’Homme et Cheval. Les récits de Camille, contant encore l’immense TransHumance qu’a organisé le Centaure pour Marseille-Provence 2013, capitale européenne de la Culture – plus de 600 kms parcourus par hommes et animaux pour relier deux continents et 35 communes –, nous accompagnent sous le chapiteau. On voit enfin Manolo. On découvre les chevaux avec lesquels il a toujours voulu faire corps. Animal se prépare, Animal – Danser avec le vivant a déjà commencé.

Sur un plateau nu, hommes et animaux vaquent à de petites activités qui semblent prolonger celles que l’on a pu entrevoir avec Camille. L’un entame sa ration de foin, l’autre vient flatter l’encolure de l’autre avant de traverser la piste avec lui… Un accord de guitare s’élève, un chant et voilà que le spectacle se défait de son allure toute simple pour montrer un peu la grandeur du Centaure, la beauté incroyable de l’hybridation qu’il cherche toujours à améliorer. Cette entrée dans le spectaculaire freine hélas le charme, la magie de la pièce au lieu de la faire galoper. La part dansée d’Animal, due la chorégraphe Kaori Ito à qui Manolo a fait appel pour cette création, est pour beaucoup dans ce désenchantement. Au lieu de révéler le cœur du Centaure, elle l’illustre par des gestes qui peinent souvent à s’accorder à la course, à l’énergie des chevaux. À trop vouloir montrer l’impossible, Animal a tendance à en fermer l’accès par l’imaginaire. De par le désir d’ouverture à l’Autre qu’elle manifeste, Animal est toutefois une pièce à part entière d’une démarche vaste, folle et généreuse. Pas une pièce majeure, mais tout de même une manière de faire un pas vers une autre manière d’habiter le monde qui est un cri d’urgence.

Anaïs Heluin

Animal – Danser avec le vivant

Théâtre du Centaure

Création Kaori ITO et Manolo
Chorégraphie Kaori ITO
Centaure en mutation Manolo
avec 4 chevaux noirs Indra, Arjuna, Nakula et Sahadeva
les artistes Léonore ZURFLÜH, Johanna HOUE, Camille KACZMAREK,
et les musiciens Virgile ABELA (guitare électrique) et Anwar KHAN
(tabla, chant et Harmonium)
Création lumière Anaïs SILMAR & Olivier GUERBOIS
Assistant chorégraphe Louis GILLARD
Régie générale Sylvain VASSAS-CHEREL
Régie son Philippe BOINON
Régie Lumière Anaïs SILMAR
Travail quotidien et soins des chevaux Séverine DEPERROIS & Malorie LECLERC
Spectacle joué dans un théâtre ou en pleine nature en lumière du jour

Production : Théâtre du Centaure
Matthieu PARI • Charlotte GR N PAN • Dominique RA A D

Coproductions et résidences : Archaos, Pôle National des Arts du Cirque Méditerranée
Le Grand R, Scène nationale La Roche-sur-Yon
Château Rouge, cène conventionnée d’Annemasse
Le Haras national d’Hennebont, Pôle de création des arts équestres
Le Grand Théâtre de Provence, Aix-en-Provence
Le CENTQUATRE-PARIS, Paris
La Communauté d’Agglomération Mont-Saint-Michel Normandie
Cultura Nova, Heerlen, Pays-Bas

Biennale Internationale des Arts du Cirque (BIAC) – Marseille
Du 26 janvier au 5 février 2023

Quai 9 – Lanester
Le 5 mai 2023

Haras d’Hennebont – Pôle de création des arts équestres – En extérieur
Les 7 et 8 mai 2023

Baie du Mont Saint-Michel – Saint-Jean-le-Thomas – En extérieur
Les 13 et 14 mai 2023

29 janvier 2023/par Anaïs Heluin
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