En 1999 Angelin Preljocaj avait déjà eu les honneurs de la Cour d’honneur avec « Personne n’épouse les méduses », il revient cet été avec « Retour à Berratham” un texte commandé à Laurent Mauvignier. C’est leur deuxième collaboration après « Ce que j’appelle oubli » . Rencontre avec le chorégraphe.
- C’est votre grand retour dans la Cour
Elle vous tend à la fois les bras mais on peut aussi tomber dans une sorte de gouffre. C’est ce qui fait l’enjeu et qui donne du piment à cette aventure. Elle peut vous porter très haut et aussi vous défoncer. C’est cela la grande peur. Le public attend cette magie pour pouvoir dire « j’y étais » !
- Et c’est votre deuxième collaboration avec Laurent Mauvignier
J’ai eu envie de lui commander une œuvre. C’est une tragédie épique. C’est un peu contradictoire car la tragédie est une forme littéraire et l’épopée en est une autre. C’est un peu la quadrature du cercle pour un écrivain. Mais avec cette commande idiote, je l’ai contraint à travailler sur une forme intéressante. Ensuite la responsabilité m’incombe de donner corps à ce projet.
- C’est un texte sur la guerre
Oui mais en même temps il y a une grande sensibilité. Il parle de l’amour, de la perte, de l’errance, de la violence, de la mort et aussi de la guerre. Ce sont des choses très liées au corps. Qui de mieux qu’un danseur pour livrer un subconscient de ces choses là que l’on atteint jamais verbalement avec le verbe.
- Comment vous dirigez les danseurs et les comédiens ?
Il y a des comédiens qui sont capables de s’emparer du mouvement et des danseurs qui après une phrase chorégraphiques peuvent voler un bout de phrase et la dire pour ensuite retourner au mouvement. C’est comme un comptoir d’échange. Contre des tissus et des épices, je t’échange des mots contre des mouvements. Mais globalement les comédiens sont plus sur le texte et les danseurs sur le mouvement mais j’ai vraiment envie que quelque chose circule.
- Propos recueillis par Stéphane Capron – www.sceneweb.fr
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