À la fois cruelle, drôle et bouleversante, Andorra est une mise en lumière des mécanismes sournois de la haine et de l’exclusion. Un portrait acide et sans concession de ces « petites gens » qui les attisent et les propagent mais aussi de ceux qui en deviennent les victimes expiatoires. Écrite en 1961, la pièce est un formidable appel à la vigilance, à la résistance, au refus de l’obéissance aveugle et résonne encore aujourd’hui de toute sa vérité.
Dans un petit pays fictif, un jeune homme meurt au nom d’une identité qui n’est pas la sienne. Comment cela a t-il pu se produire ? Débute alors une enquête / reconstitution, à la découverte de ce pays et de ses habitants.
Ce jeune homme, c’est Andri. Un jeune juif que le maître d’école aurait, selon la version officielle, courageusement adopté pour le sauver de l’Etat voisin qui le persécutait. Mais l’acte, jugé héroïque par la population est très vite perçu comme dangereux et compromettant lorsqu’une menace d’invasion se précise… Là, cette même population se dit qu’il vaudrait peut-être mieux rendre cet encombrant réfugié.
À coup de petits mensonges, d’arrangements, de compromissions et de fantasmes, les habitants, grandioses de mauvaise foi et affligeants de lâcheté, vont sournoisement fabriquer leur ennemi …
Un petit souci toutefois : le garçon se révèle très vite ne pas être juif du tout…
Sur le plateau, trois pans de murs noirs mobiles, qui dès le début de la représentation seront peints en blanc. Ils deviendront une rue, une place, l’intérieur d’une maison, un chemin de fuite, un écran… Un travail de troupe choral, précis et exigent, pour porter cette histoire, à la fois vivante, rythmée, émouvante et violente.
Bien sûr, ce que dénonce Andorra est d’une très grande gravité. Mais sa forme, avec notamment le portrait des villageois – grandioses de mauvaise foi et affligeants de lâcheté – est l’occasion de scènes d’une très grande drôlerie.
Andorra de Max Frisch mise en scène Sébastien Chappuis
Avec
Alban Aumard Le Docteur,
Anne Coutureau La Senora,
Romain Dutheil Andri,
Stéphanie Labbé L’Aubergiste,
Hugo Malpeyre Le Soldat,
Laurent d’Olce Le Maître d’école,
Loïc Risser Le Prêtre,
Marie-Céline Tuvache La Mère,
Elisabeth Ventura Barbeline,
Eric Wolfer Le Menuisier,et les témoignages de Jean Patrick Gauthier, Philippe Ivancic, Gaëtan Peau, Benjamin Penamaria, Philippe Perrussel, Paula Brunet Sancho, Vincent Viotti.
Traduction Armand Jacob. L’Arche est agent théâtral du texte représenté.
Adaptation et scénographie Fabian Chappuis,
Assistant à la mise en scène Emmanuel Mazé,
Musique Cyril Romoli,
Chorégraphie Yann Cardin,
Lumière Florent Barnaud,
Vidéo Bastien Capela & Quentin Defalt, Régie vidéo Ludovic Champagne,
Costumes Domitille Roche-Michoudet,
Masques Sébastien Puech,
Construction décor William Defresne & Thierry Ortie (Comme sur un plateau),
Administration François Nouel,
Diffusion Isabelle Decroix,
Presse Jean-Philippe Rigaud.Adaptation éditée aux Editions Les Cygnes – collection Les Inédits du Théâtre 13.
Production Compagnie Orten, Coproduction Théâtre de Bagneux, avec le soutien du Festival d’Anjou – Prix des compagnies 2013, d’ID Production, d’Arcadi Île-de-France, de l’Adami, de la Spedidam, de Tolomei, de la Fondation pour la mémoire de la Shoah et du Théâtre 13 / Paris.
1h45 sans entracte / conseillé à partir de 14 ansThéâtre 13 Seine
Du 5 janvier au 14 février 2016
du mardi au samedi à 20h, le dimanche à 16h, relâche le lundi
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