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Ahmed Madani, au travail et au combat

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Ahmed Madani
Ahmed Madani

Photo François-Louis Athénas

Après un triptyque explorant l’intimité dans les quartiers populaires et auprès des familles issues de l’exil, l’ancien directeur du Centre dramatique de l’océan Indien inaugure, dans le cadre du Festival Off d’Avignon, un nouveau cycle avec l’Entrée des artistes, qui approfondit sa réflexion sur la combativité et la désobéissance.

Ahmed Madani fonde depuis quarante ans sa réflexion artistique sur la représentation de la diversité en mêlant amateurs et professionnels sur scène. Dans un contexte politique où le monde de la culture observe l’extrême droite atteindre les portes du pouvoir, le metteur en scène reste combatif, sans colère, ni résignation.

Face à la situation politique que nous connaissons, est-il central pour vous de continuer à questionner le partage du capital culturel ?

Ahmed Madani : Qu’est-ce que la culture ? Qui y accède ? Qui n’y accède pas ? Qui en a trop ? Qui n’en a pas assez ? Et comment arrive-t-on à trouver sa voie dans les contextes les plus radicaux, les plus violents, où il n’y a rien, où c’est le néant culturel, ou bien, au contraire, où ça déborde de tous les côtés ? L’Entrée des artistes est une réflexion sur la singularité de chacun, mais aussi sur notre intimité comme marqueur extrêmement important de l’agencement de notre vie sociale et politique.

La question de l’extrême droite est là depuis des années. C’est une longue histoire marquée par une posture colonialiste, impérialiste, d’hégémonie d’une pensée unique sur le monde. L’affirmation d’une identité nationale telle qu’on la connaît aujourd’hui est en réalité l’affirmation d’un postulat de domination et donc d’exclusion.

Comment se positionner demain en tant qu’artiste dans l’hypothèse où l’extrême droite arrive au pouvoir ?

Je ne vais pas changer ma pratique artistique demain si l’extrême droite arrive au pouvoir. Ma place est toujours la même : faire entendre les voix silenciées, celles que l’on n’entend pas. Et je pense qu’il faut rester dans les institutions, qu’il est absurde de penser l’inverse. Pour moi, un ministre de la Culture,  tant qu’il existe, c’est un représentant de l’Etat. Je ne vais pas commencer à refuser des subventions. Ils me doivent cet argent, c’est de l’argent qui est dû à la culture. Et si demain le Rassemblement National est au pouvoir, je me battrai pour réclamer cet argent.

La lutte, elle se fait au quotidien. Je suis dans mon endroit, là où c’est le plus important : être avec mes acteurs, parler d’eux et de la façon dont ils rêvent ce monde et dont ils vont se positionner sur l’avenir. C’est sur eux que je compte.

Considérez-vous que le monde de la culture a une part de responsabilité dans la montée de l’extrême droite ?

La responsabilité du monde de la culture est énorme, considérable. Qui est-ce qui joue ? Qu’est-ce qu’on raconte comme histoire ? Comment prend-on part au récit national ? Quelles sont les paroles que l’on entend ? Celles que l’on n’entend pas ? Les visages que l’on voit, ceux que l’on ne voit pas ? L’art en général a été accaparé par une partie de la population, et il est très difficile de pénétrer les organisateurs de cela. Mais il ne faut jamais oublier qu’il y a plus de 1 500 théâtres en France et qu’il y a plein de toutes petites équipes qui travaillent sur le terrain tous les jours et qu’il faut célébrer.

Il faut continuer à s’adresser à la jeunesse en priorité. Parce que la jeunesse a besoin d’être nourrie. Elle a besoin de penser, elle a besoin de réflexion, de philosophie, elle a besoin qu’on l’accompagne, elle a besoin d’être sur les plateaux. Il y a quand même certains théâtres qui se sont un peu débarrassés de ces questions. Pendant des années et des années, j’ai entendu que je n’étais pas un artiste, mais un animateur socio-culturel. Moi j’en suis fier.

Comment vous appréhendez-vous le moment que l’on est en train de vivre ?

Paradoxalement, je l’appréhende avec joie. Je suis content que le combat continue, qu’il prenne d’autres formes. Je n’ai pas attendu ce moment-là pour être au travail. Je suis là où il faut être, là où ça fait mal. Par contre, si l’Etat veut me retirer des sous, là, on va descendre dans la rue. Je suis plus combatif que jamais, par le travail et par mon art. Car mon travail est une manifestation. On n’arrête rien, on ne change rien à la ligne.

Propos recueillis par Fanny Imbert – www.sceneweb.fr

Entrée des artistes
Texte et mise en scène Ahmed Madani
Avec Dolo Andaloro, Aurélien Batondor, Jeanne Matthey, Rita Moreira, Côme Veber, Igaëlle Venegas, Lisa Wallinger
Assistanat mise en scène Coralie Vollichard
Création sonore Christophe Séchet
Création vidéo Nicolas Clauss
Coach vocale Dominique Magloire et Arnaud Vernet
Création lumières Damien Klein

Production Madani Compagnie
Soutiens FAIP de l’École des Teintureries de Lausanne, Théâtre Vidy-Lausanne, Théâtre de Sartrouville et des Yvelines – CDN
Coréalisation Madani Compagnie / Théâtre des Halles – Avignon

Madani Compagnie est conventionnée par la Région Île-de-France, par le Ministère de la Culture – DRAC Île-de-France

Durée : 1h15

Festival Off d’Avignon 2024
Théâtre des Halles
du 29 juin au 21 juillet, à 11h (relâche les 3, 10 et 17)

30 juin 2024/par Fanny Imbert
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