Elle trimbale son père en cendres dans ses bras. Elle fait ce qu’elle peut, de toutes façons, c’est un grand foutoir ici.
Les équarrisseurs embrassent les crêpières, les parasols sont en deuil, les tangos vacillent, les grands mystères se bourrent de boules de gomme…
Ben, C’est vrai quoi ! Comment peut-on être mort ?
Le deuil, toute la vie dans ce moment : souvenirs et « à-venir », colères, faims, refus, caresses, coups de poings, doutes, amours… Dans le chaos du cœur s’entrechoquent rires et larmes, tragique et grotesque, poésie et absurde.
Parler de la mort, celle de l’autre, la sienne, sans pathos, c’est rappeler que la vie est bien plus sérieuse, et bien plus drôle : A mort la mort !
Adeline Villeglé égrène avec folie ces petites bulles de souvenirs qui explosent avec rires et émotions. Ce texte est un fil tendu entre l’enfance et notre mort. La mise en scène épurée sert un jeu et un texte taillés avec des p’tits ciseaux aux bouts pointus, pied de nez poétique à la mort!
Dans le noir de la pupille
De Mireille Courtieu
Mis en scène par Annabel Royant
Avec Adeline VillegléTous les vendredis à 19h15
du 26 octobre au 14 décembre 2018
Théâtre Darius Milhaud
80 allée Darius Milhaud 75019 Paris
Très beau et bon spectacle grâce à un texte enlevé, poétique, et à une interprète très talentueuse. Le thème est difficile, il pourrait être dissuasif, mais le ton reste léger sans tomber dans la parodie. Il y a de l’émotion bien sûr, de l’empathie, mais on sourit aussi, voire on rit. Petit plus : le théâtre est petit de sorte que l’on croit assister à une représentation privée, et la proximité du spectateur avec l’actrice augmente les sensations et le sentiment qu’inspire le texte et le jeu de l’interprète.
C’est surprenant, un sujet grave mais traité sans lourdeurs avec humour, un brin loufoque :-))
beaucoup d’énergie
bravo