Ce n’est pas une surprise, Thomas Jolly a donc été choisi pour succéder à Frédéric Bélier-Garcia à la tête du Quai, centre dramatique national d’Angers.
Cette consultation avait été relancée avant l’été par les tutelles pour élargir le choix des candidats. Au printemps, à la lecture des 15 candidatures reçues, le jury avait estimé que le compte n’y était pas. Thomas Jolly n’était pas alors candidat, il avait postulé au TNP. Les élus à Angers ont obtenu ce nouveau délai pour permettre à des artistes non retenus sur les consultations à Valence, Thionville et Villeurbanne de postuler.
En plein mois de juillet, la liste des finalistes avait surpris tout le monde, non seulement elle n’était pas paritaire comme il est d’usage, mais elle ne comportait que quatre noms, il y en a généralement 6: Renaud Herbin, Gaetan Vassart et Sabrina Kouroughli en tandem, Thomas Jolly et Roland Auzet qui a été contraint de retirer sa candidature après le 12 juillet car étant actuellement en répétition à Shanghai, il ne pouvait défendre son projet devant le jury cette semaine.
A Thomas Jolly désormais d’impulser son projet pour Le Quai à partir du 1er janvier 2020, au moment où un autre trentenaire, le chorégraphe Noé Soulier va prendre la direction du Centre national de danse contemporaine d’Angers en juin 2020 et succéder à Robert Swinston.
Né en 1982, Thomas Jolly est comédien et metteur en scène au sein de sa compagnie « la Piccola Familia ». Ancien élève de l’école supérieure nationale du Théâtre National de Bretagne et accompagné depuis toujours par un grand nombre de théâtres sur le territoire, il est un enfant de la décentralisation théâtrale dont il revendique l’héritage. Il a su conquérir les professionnels comme le grand public par ses mises en scène d’« œuvres monstres », comme le Henri VI de Shakespeare, qui a marqué le public du Festival d’Avignon en 2014, où Thyeste de Sénèque, présenté en 2018 dans la Cour D’honneur de ce même festival. Partisan d’un théâtre populaire, exigeant et festif, il a également mis en scène des opéras comme Eliogabalo de Cavalli ou Fantasio d’Offenbach.
Pour le Quai, il a proposé un projet pleinement en phase avec ce qui constitue l’ADN de ce lieu unique: une maison d’artiste, un carrefour bouillonnant, une programmation audacieuse, riche de la diversité des pratiques et des esthétiques, en prise avec son territoire et ouverte sur le monde. Convaincu que des outils comme le Quai permettent à chacun de « pouvoir aller au théâtre », il souhaite relever le défi de donner l’envie à tous de « vouloir aller au théâtre » et les clés pour « savoir aller au théâtre ». Tirant parti de l’architecture singulière du Quai, Thomas Jolly fera ainsi du forum le lieu d’une « saison mitoyenne » de formes hybrides, accessibles aux simples curieux comme aux spectateurs avertis.
Thomas Jolly a prévu de s’entourer de 4 à 6 comédiens, qui incarneront au quotidien le lieu, mais aussi d’une « constellation » d’artistes invités au sein de « l’atelier de création ». Il constituera également un « Département d’écriture pour la scène contemporaine », conçu comme un « générateur de textes » susceptible de dire le monde d’aujourd’hui.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr avec communiqué
Franchement, à qui essayez-vous de faire croire qu’il y a eu le moindre suspens dans cette mascarade? Il a suffi à M.Jolly de taper de son petit poing sur la table pour qu’on s’assoit allègrement sur les exigences de parité. Les effarouchements ridicules du ministère qui s’alarmait du peu de candidates ajoutent s’il est besoin au grotesque de cette diligence. Le truchement pompier de M. le Maire n’y est certainement pas étranger. Qu’importe, d’ici là, la montagne aura accouché d’une souris, plus personne ne saura qui est le ministre de la Culture, et, du moins je l’espère, on arrêtera de torturer les scolaires en les trainant de force au Quai pour assister, hagards, aux salmigondis mégalomanes du roi Richard. Bien cordialement, Serge Béal.