Benoît Lambert qui dirigeait le Théâtre Dijon Bourgogne depuis janvier 2013 a été nommé directeur de La Comédie de Saint-Etienne en février. Voici la liste des candidat.e.s sélectionné.e.s par les tutelles afin de présenter un projet pour lui succéder.
Adrien Béal et Céline Champinot
Adrien Béal a étudié le théâtre à l’université Paris III et au cours de différents stages en jeu ou en mise en scène, notamment au Théâtre de la Colline. De 2004 à 2015, il travaille comme comédien au sein de la compagnie Entrées de Jeu, spécialisée dans le théâtre d’intervention. Parallèlement à cette pratique quotidienne d’un théâtre hors des théâtres, il met en scène ses premiers spectacles, avec le soutien progressif de différents lieux intermédiaires franciliens : le Théâtre de Vanves, l’Echangeur de Bagnolet, Lilas en Scène, la Loge, l’Atelier du plateau.
En 2007, il a créé la compagnie Théâtre Déplié, qu’il co-dirigera avec Fanny Descazeaux de 2009 à 2020. Ses premiers spectacles sont des mises en scène de textes de Michel Vinaver (Dissident, il va sans dire), de Roland Schimmelpfennig (Une nuit arabe) et de Henrik Ibsen (Le Canard sauvage).
A partir de 2011, les mises en scène de textes alternent avec la création de spectacles écrits au cours des répétitions avec les acteurs. Il crée avec l’acteur Arthur Il est trop tôt pour prendre des décisions définitives à partir d’Affabulazione de Pasolini (2011, Atelier du plateau). Puis il poursuit son travail sur Roland Schimmelpfennig avec Visite au père en 2013 (Echangeur de Bagnolet). En 2014, il revient de deux manières différentes à l’écriture de Michel Vinaver avec la mise en scène de la pièce Les Voisins au Festival de Villeréal, et avec la création au plateau du Pas de Bême (Th. De Vanves, La Loge). Ce spectacle donne au travail du Théâtre Déplié une visibilité nouvelle, et sera joué près de 200 fois.
Récits des événements futurs, spectacle écrit au plateau et créé à l’automne 2015 au Studio Théâtre de Vitry, interroge la notion de catastrophe et la manière dont celle-ci détermine notre rapport à la responsabilité. En 2017, sur une invitation du Théâtre de la Bastille, la compagnie crée Les Batteurs, spectacle de théâtre et de musique écrit en répétitions avec six batteurs.
Les années 2016 et 2017 marquent aussi un nouveau développement pour la compagnie, avec son conventionnement par la DRAC Ile-de-France, et le début de deux associations avec le Théâtre Dijon Bourgogne et le T2G – Théâtre de Gennevilliers. Fort de ces soutiens, le Théâtre Déplié initie un nouveau cycle de création et un ambitieux projet de permanence non exclusive, avec un même groupe de six actrices et acteurs engagés sur la durée.
Ce travail donne lieu à la création de perdu connaissance en 2018 à Dijon, puis des Pièces manquantes (puzzle théâtral), inauguré à l’Atelier du plateau en 2019 et repris au Théâtre de la Tempête à la rentrée 2020. Toute la vérité, troisième volet de ce cycle, a été créé en 2021 à Dijon et Gennevilliers, et devrait être joué lors de la prochaine édition de Théâtre en Mai.
A l’automne 2020, sur l’invitation du Théâtre Dijon Bourgogne pour le festival I-nov-art, il a créé Hors d’usage, avec et pour un groupe de quinze lycéens.
Parallèlement aux projets du Théâtre Déplié, Adrien Béal a participé, comme assistant ou dramaturge, à des mises en scène de Guillaume Lévèque, Stéphane Braunschweig, Damien Caille-Perret, Julien Fisera, Juliette Roudet, Guillermo Pisani.
Il a également mené de nombreux ateliers, stages, formations en milieu scolaire, avec des groupes amateurs, mais aussi avec des acteurs en formation et des acteurs professionnels.
Autrice et metteur en scène, Céline Champinot se forme d’abord à l’Ecole Supérieure d’Art Dramatique de la ville de Paris entre 2005 et 2008. Elle y rencontre les co-fondatrices du groupe LA GALERIE avec lesquelles elle participe aux créations collectives de textes de Marion Aubert, Martin Crimp, Georg Büchner et Victor Hugo.
Elle poursuit plus tard sa formation de metteur en scène au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique (2012-2014) ainsi qu’à l’occasion de ses rencontres avec Philippe Quesne, Dieudonné Niangouna et le Blitz Theatre Group. Elle travaille comme dramaturge ou actrice avec Rebecca Chaillon, Guillaume Barbot, Céline Cartillier, Clément Aubert, Elise Chatauret, Tali Serruya
Artiste associée au Théâtre Dijon Bourgogne-CDN, elle crée en 2016 sa pièce VIVIPARES (posthume) et, en 2018, LA BIBLE, vaste entreprise de colonisation d’une planète habitable. Ses pièces de théâtre sont les récits d’une humanité « biblico-pop » qui naît, meurt et renaît en chansons. Des histoires de genèses et d’apocalypses qui interrogent avec jubilation et insolence l’instant présent de la représentation
En 2019 elle reçoit le prix Nouveau Talent Théâtre de la SACD, puis met en scène en 2020 une adaptation de La Mouette d’Anton Tchekhov pour les lycées, et CDG – papy Charles est-il un bon juge en matière d’Art-, pièce avec et pour douze lycéennes. Actuellement, elle travaille à sa prochaine pièce, Les Apôtres aux Coeurs Brisés (Cavern Club Band), dernier volet de sa trilogie biblico-pop qui sera créé à Dijon en mai 2021.
Ses pièces de théâtre sont notamment accueillies au Théâtre de la Bastille, au Théâtre des Treize Vents – CDN de Montpellier, à la Comédie de Saint-Etienne, à la Comédie de l’Est – CDN de Colmar, aux Halles de Schaerbeek – Bruxelles, au TU de Nantes, à L’Hexagone Scène Nationale Arts Sciences – Meylan, au Théâtre 13 – Paris.
Simon Delétang
Simon Delétang est né en 1978 et a grandi dans le Limousin où il découvre le théâtre grâce au Festival de Bellac où il réside, et au centre dramatique national de Limoges.
Il passe une licence en études théâtrales à l’Université Censier Paris III et fait ensuite partie de la 61e promotion de l’ENSATT dont il sort en 2002. Puis, il intègre l’Unité nomade de mise en scène du Conservatoire national supérieur d’art dramatique entre 2005 et 2007.
Il est aujourd’hui metteur en scène, comédien, scénographe et directeur de théâtre.
Depuis vingt ans il met en scène de nombreux spectacles pour lesquels il signe à la fois la mise en scène et la scénographie. Il aime défendre les écritures d’aujourd’hui tout en créant des ponts esthétiques avec l’histoire des arts, de la renaissance à la performance contemporaine, dans une quête de formes accessibles à tous.
Ses spectacles sont présentés sur des scènes de théâtre prestigieux (Comédie-Française, Théâtre National de Strasbourg, La Colline – Théâtre national, centres dramatiques nationaux…) comme dans des endroits atypiques (églises, gymnases, salles des fêtes, foyers, …). Apportant frénésie dans les villages et découverte dans les villes, Simon Delétang navigue aisément entre les publics, conciliant exigence artistique et adresse au plus grand nombre.
Fervent défenseur du service public il aime s’engager et accompagner les équipes au sein des institutions dédiées à la création et à la diffusion artistique. A tout juste trente ans il dirige en 2008 le théâtre Les Ateliers-Lyon (aujourd’hui sous l’égide du Théâtre Nouvelle Génération – CDN de Lyon) et depuis 2017, le Théâtre du Peuple – Maurice Pottecher à Bussang.
Ses dernières créations comprennent : On est les Champions de Marc Becker qui a tourné de 2007 à 2012 (plus de cent dates dans les villages et dans sept départements), Un fils de notre temps d’Ödön von Horvath, création aux Célestins-Théâtre de Lyon et en tournée en 2015, Tarkovski, le corps du poète de Julien Gaillard, création au Théâtre National de Strasbourg en 2017, La Maison de Julien Gaillard, création à La Colline – Théâtre national en 2018, Littoral de Wajdi Mouawad (2018) et Suzy Storck de Magali Mougel (2019) création au Théâtre du Peuple – Maurice Potetcher et en tournée dans toute la France. Notre besoin de consolation est impossible à rassasier de Stig Dagerman, création en 2020 en réponse à l’annulation de la saison d’été.
Depuis quatre ans, son spectacle Lenz de Georg Büchner arpente les sentiers et les montagnes à travers le Parc naturel régional des Ballons des Vosges. Au rythme quotidien de la randonnée, Simon Delétang se rend de village en village et présente le soir dans un lieu d’étape le texte mythique de Georg Büchner. Acteur et metteur en scène de ce spectacle, Simon Delétang va à la rencontre des habitants du territoire avec cette carte de visite poétique. Marqueur de son projet à Bussang, il développe ici une nouvelle manière de faire du théâtre en décentralisation.
Par ailleurs, il a mis en scène également Construire un feu de Jack London, Comme je suis drôle on me croit heureux d’après Edouard Levé, Le Guide du Démocrate d’après Eric Arlix et Jean-Charles Massera, Jeunesse sans dieu d’Ödön von Horvath, Chef-d’oeuvre de Christian Lollike, Angoisse cosmique de Christian Lollike, Der Misanthrope d’après Molière, Goethe et Georges Bataille, Le 20 Novembre de Lars Norén, Manque de Sarah Kane, For ever Müller d’après l’oeuvre et les entretiens accordés par Heiner Müller, Froid de Lars Norén, Shopping and Fucking de Mark Ravenhill, Petit camp d’après Pierre Mérot, Woyzeck de Georg Büchner, Fairy Queen d’après Olivier Cadiot et Roberto Zucco de Bernard-Marie Koltès.
Il a réalisé une trentaine de mises en espace de textes d’auteurs vivants parmi lesquels Sandrine Roche, Ricci / Forte, Falk Richter, Dirk Laucke, Gesine Dankwart, Marco Calvani, Ivana Sajko, Lukas Bärfuss, Julien Gaillard, Dennis Kelly, Dea Loher, Frédéric Vossier, Claudine Galea…
En tant que comédien, il joue régulièrement dans ses propres créations, pour, citant Pasolini « jeter son corps dans la bataille avec les armes de la poésie ». Il a joué également dans les spectacles de Ludovic Lagarde, Claudia Stavisky, Michel Raskine, Richard Brunel, Eric Massé, Philippe Delaigue, France Rousselle et Eric Vautrin.
Membre du Collectif artistique de la Comédie de Reims dirigée par Ludovic Lagarde de 2009 à 2012 aux côtés, entre autres, d’Olivier Cadiot, Laurent Poitrenaux et Guillaume Vincent.
Très attaché à la question de la transmission, il intervient régulièrement dans les écoles supérieures d’art dramatique (ENSATT, Ecole de la Comédie de Saint Etienne, Ecole du TNB, Ecole du TNS, ERAC, ESAD) mais aussi dans des stages à destination de comédiens professionnels (Chantiers Nomades) et de comédiennes et comédiens amateurs (stages à Bussang).
En 2021, il met en scène Anéantis de Sarah Kane au Studio Théâtre de la Comédie-Française, puis une adaptation du roman de Nicolas Mathieu Leurs Enfants après eux créée à Lyon dans le cadre des Nuits de Fourvière puis au Théâtre du Peuple de Bussang avec les élèves de la 80e promotion de l’ENSATT dont il est le parrain.
Maëlle Poésy
Après un master d’études théâtrales à la Sorbonne Nouvelle — Paris 3, Maëlle Poésy se forme en danse avec les chorégraphes Hofesh Shechter, Damien Jalet et Koen Augustijnen (les ballets C de la B). En 2007, elle est admise à la London Academy of Music and Dramatic Art mais choisit d’intégrer la section jeu de l’École du Théâtre national de Strasbourg. Elle joue au théâtre sous la direction de Paul Desveaux, Nicolaï Koliada, Gerold Schumann, Christiane Jatahy et tourne en France avec les réalisateurs Marc Rivière, Edwin Baily, Philippe Claudel et aux États-Unis avec le réalisateur Nathan Silver.
Elle met en scène en 2011 Funérailles d’hiver d’Hanokh Levin (Théâtre en Mai, Théâtre Dijon BourgogneCDN) et Purgatoire à Ingolstadt de Fleisser à l’Espace des Arts, Scène nationale de Chalon-sur-Saône puis en tournée durant la saison 2012-2013. Elle crée Candide, si c’est ça le meilleur des mondes… d’après Voltaire à Théâtre en Mai, repris au Théâtre de la Cité Internationale à Paris et en tournée nationale de 2014 à 2019. Elle participe au Director’s lab international du Lincoln Center à New York en 2014 et aux Rencontres internationales de jeunes créateurs et critiques des arts de la scène du Festival TransAmériques au Québec en 2015. En 2016, elle met en scène deux pièces de Tchekhov, L’Ours et Le Chant du cygne avec la troupe de la Comédie-Française au Studio-Théâtre. Maëlle Poésy reçoit le prix l’Association professionnelle de la critique de théâtre, de musique et de danse dans la catégorie révélation théâtrale (prix Jean-Jacques Lerrant) pour Candide, si c’est ça le meilleur des mondes… et ce dernier spectacle. Sa mise en scène de Ceux qui errent ne se trompent pas de Kevin Keiss, d’après La Lucidité de José Saramago est présentée à l’Espace des Arts, Scène nationale de Chalon-sur-Saône et en ouverture du Festival d’Avignon 2016.
L’année suivante, elle met en scène Orphée & Eurydice de Gluck à l’Opéra de Dijon. En 2018, elle joue, coécrit et co-met en scène Pais clandestino avec les metteurs en scène et auteurs Jorge Eiro (Argentine), Pedro Granato (Brésil), Lucia Miranda (Espagne) et Florencia Lindner (Uruguay). Le spectacle est créé dans le cadre du Festival international de Buenos Aires et tourne depuis dans plusieurs festivals internationaux au Chili, au Brésil, au Mexique, en Uruguay, au Portugal.
Elle met également en scène, lors de la saison 2017-2018, Inoxydables de Julie Ménard au Théâtre Dijon Bourgogne-CDN, spectacle itinérant dans les lycées et en Région Bourgogne.
En 2019, elle crée Sous d’autres cieux d’après L’Énéide de Virgile (libre adaptation Maelle Poésy / Kevin Keiss) en ouverture du Festival d’Avignon. En 2020 elle crée Passé Présent Futur, avec un groupe du lycée Hippolyte Fontaine, à Dijon, dans le cadre du festival I-Nov-Art. Elle met en scène Gloire sur la terre de Linda Mclean avec l’Atelier cité au Théâtre de la Cité à Toulouse. En 2020 elle réalise le court métrage Time Flies, et en 2021, le court métrage Sans Sommeil produit par Shellac. Elle prépare pour 2022 une performance avec l’artiste plasticienne Noémie Goudal pour l’ouverture des rencontres photographiques d’Arles.
Maëlle Poésy intervient par ailleurs comme enseignante à l’École Régionale d’Acteurs de Cannes et Marseille
et à l’Université Bordeaux Montaigne en Licence d’Arts du Spectacle.
Maïa Sandoz
Née en 1978, Maïa Sandoz est comédienne, autrice et metteure en scène. Formée à l’école du Studio-Théâtre d’Asnières ou elle rencontre Paul Moulin puis l’école du Théâtre National de Bretagne. Au théâtre, elle joue sous la direction de Mathias Langhoff, Hélène Vincent, Nicolas Bouchaud, Nadia Vonderheyden, Laurent Sauvage, Victor Gaultier Martin et Paul Moulin… Avant ses 20 ans, elle met en scène Territoire sans Lumières d’Yves Nilly et Plume d’Henri Michaux. Elle co-fonde en 2002 le Collectif D.R.A.O., avec qui elle joue et met en scène 4 pièces contemporaines (Lagarce, Schimmelpfennig, Paravidino, Zelenka). Elle fait partie des membres fondateurs de La Générale, laboratoire artistique et politique situé dans le Nord-Est parisien, elle en sera co-directrice de 2006 à 2015. Elle participe au projet de Claude Monrieras TRIBUDOM, collectif de cinéastes dans lequel elle réalise pendant 4 ans, des courts-métrages avec des enfants d’écoles de Zone d’Éducation Prioritaire à Paris.
Co-fondatrice en 2006 avec Paul Moulin du Théâtre de l’Argument, elle met en scène pour cette compagnie, sa propre pièce Maquette Suicide, Le moche de Marius von Mayenburg, Sans le moindre scrupule mais avec le plus grand raffinement d’après Heiner Muller. En 2013, elle recrée Le moche dans le cadre d’une trilogie avec Voir clair et Perplexe, également de Marius von Mayenburg. En 2015, L’Argument est artiste associé du festival Contre-Courant d’Avignon. Elle y dirige plusieurs lectures dont Femme non rééducable de Stefano Massini, reprise au Théâtre des Quartiers d’Ivry en 2016. Pour la saison 2016/2017 elle met en scène L’abattage rituel de George Mastromas de Dennis Kelly Et enfin Stück Plastik, une pièce en plastique de Marius von Mayenburg. Par ailleurs, pour le festival Prise direct 2017, elle dirige une lecture de 7 minutes de Stefano Massini et met également en scène Je parle toute seule et Bonne nuit Blanche de Blanche Gardin (Molière 2018 et 2019 de l’Humour) . Elle est artiste associée du CDN d’Orléans en 2015 et du Théâtre des Quartiers d’Ivry, Centre Dramatique National du Val-de-Marne, de 2016 à 2019. Beaucoup de bruit pour rien de Shakespeare sera sa 17e mise en scène.
Moïse Touré
Moïse Touré arrive à Grenoble vers l’âge de 12 ans, il explique dans le magazine Vivre à Grenoble en 2018 « J’ai eu de la chance que mes parents adoptifs, ma mère scénographe et mon père fabricant de caméra pour le cinéma, m’initient à l’art ». C’est aussi à Grenoble qu’il rencontre Jacques Prunair (1942/ 2019) alors directeur de la Librairie de l’Université ; il devient co-directeur artistique de la compagnie et intervient comme auteur, dramaturge, co-concepteurs de projets, dans presque tous les projets menés au fil des ans.
Entre 1983 et 1988, dans le quartier de La villeneuve, il créée la compagnie Les Inachevés, association ayant pour but de créer, promouvoir, favoriser et produire toute expression artistique. Après avoir fait la rencontre de Georges Lavaudant, il est accompagné par Ariel Garcia-Valdès alors co-directeur du Centre dramatique national des Alpes avec Chantal Morel.
A partir des années 1990, il intègre l’Académie Expérimentale des théâtres, association orientée vers la transmission et l’expérimentation dans le théâtre contemporain, créée par Michelle Kokosowski. Cette expérience lui permet de faire la connaissance des metteurs en scène de sa génération, comme Stanislas Nordey ou Hubert Colas, comme Moïse Touré l’explique dans Recherche création théâtre : savoir ou savoir faire : « c’était la première fois qu’on et se rencontrait, on confrontait nos travaux pour la première fois, on réfléchissait à notre métier : qu’est-ce que c’est que d’être metteur en scène, acteur, ce qui était compliqué en France, car ça nous amenait à réfléchir à la question de la transmission et du savoir-faire. » C’est aussi dans le cadre de l’Académie expérimentale des théâtres qu’il rencontre certains de ses maitres Vassiliev à Moscou, Heiner Muller à Berlin alors que Moïse Touré travaille sur l’holocauste à partir de la femme juive de Brecht et encore Luca Ronconi.
En 2012, Moïse Touré créé l’Académie des savoirs et des pratiques artistiques partagées (intergénérationnelles) avec pour premier acte fondateur, la mise en œuvre du projet Trilogie pour un dialogue des continents : Europe (France) / Afrique (Burkina Faso) / Asie (Vietnam) – Duras, notre contemporain(e) à travers les écrits de l’auteure. Moïse Touré explique la création de l’Académie dans Vivre à Grenoble : « Nous avons voyagé sur les cinq continents. J’ai voulu capitaliser notre expérience, mais aussi revenir aux moments de grâce de nos débuts à la Villeneuve, où les espaces de créativité étaient ouverts à tous ».
Parmi ses expériences et créations : La Minute de silence (2003-2007) de Claude-Henri Buffard autour de la question de la mémoire ; Paysage après la pluie (2005) au Théâtre de l’Odéon ; de 2009 à 2011, cinq pièces de Bernard-Marie Koltès, à Annecy, Grenoble, Paris, au Mali, au Burkina Faso, au Brésil, en Bolivie, au Japon ; de 2011 à 2014, une trilogie Duras sur trois continents ; en 2016, Utopies urbaines – citoyen acteur, un dispositif artistique déployé sur deux ans autour de Grenoble.
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