Le collectif Urgence Emergence s’est formé il y a un an exactement en réaction aux impacts de la crise sanitaire pour les artistes et les équipes émergentes dans le milieu du spectacle vivant. Il a largement participé aux occupations dans les lieux de culture lors du printemps dernier. Il propose aujourd’hui huit solutions aux structures culturelles et aux pouvoirs publics pour prendre en compte les difficultés de l’émergence, considèrant que « sans l’émergence la culture se meurt et que l’émergence est la clé menant à un renouvellement plus juste socialement et plus inclusif des pratiques culturelles. »
Suite à la crise sanitaire, comme nous l’avions anticipé, un embouteillage dans les programmations et une accentuation des problématiques subies par les
équipes émergentes est aujourd’hui notre réalité. Certes, plus de cinq milliards d’euros d’aides ont été alloués à notre milieu durant cette période mais nous avons été les grands oubliés et notre précarité n’a fait que s’accroître.
Nous, artistes et équipes émergent·e·s des arts vivants, sommes confrontés à des difficultés d’intégration, d’accès aux réseaux professionnels ainsi qu’à une
rémunération décente.
Il en va de la survie de la culture de considérer l’émergence et son soutien comme des outils primordiaux d’ouverture et de renouvellement de celle-ci.
Nous déplorons le manque de rencontres et de passerelles effectives entre nos équipes et les grands lieux culturels (C.D.N., C.C.N., S.N., théâtres municipaux, etc.) aidés dans le maintien de leur fonctionnement.
Les solutions à destination des lieux
Nous demandons aux grandes structures d’assurer la possibilité à l’émergence de faire partie de leur programmation à venir. Permettant ainsi à plusieurs équipes n’ayant jamais eu accès à leur soutien d’en bénéficier (à minima deux par an). Cette solidarité participe à la vitalité du secteur mais aussi à sa démocratisation tant souhaitable.
Nous invitons tous les lieux labellisés à créer un dispositif d’accompagnement et de soutien aux compagnies émergentes de leur territoire.
Nous insistons pour que chaque lieu ayant une programmation mette en place des “Temps Passerelles” permettant la rencontre avec les équipes émergentes (ateliers partagés, permanence, café-projet…)
Nous prônons un assouplissement des exigences/prérequis sur les mises à disposition. Il est impératif que les locaux vides, ateliers, espaces de résidences et de répétitions nous soient également accessibles sur la base de nos dossiers (même sans production antérieure et sans licence entrepreneur spectacles).
Nous souhaitons que les lieux s’engagent à rendre public de manière transparente et intelligible toutes les actions menées en ce sens.*
Les solutions à destination des pouvoirs publics et leurs décisionnaires
Nous demandons que l’accès au statut « Artiste-auteur » et au régime de « l’intermittence du spectacle » soit facilité de manière définitive.
Nous voulons qu’un fonds d’aide à la création de festivals et aux appels à projets à destination des émergent·e·s, tels que nous les avons défini·e·s, soit créé par les DRAC et versé aux compagnies ou aux lieux.
Nous proposons que les conditions d’accès et l’utilisation des premières aides et subventions publiques soient
facilitées par :
– Une flexibilité sur le nombre de partenaires et de co-producteurs engagés ou de dates de représentation.
– Une flexibilité d’utilisation des aides aux projets pour le fonctionnement ainsi que la structuration de la compagnie (postes de production, administration, diffusion, etc…) et/ou la création d’une aide à la structuration des compagnies émergentes actives.
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